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FETES JUIVES — FEU


Ckagiga, 1, 6. — Les jours compris entre la fête et le dernier de la solennité étaient réputés moins saints. On pouvait y vaquer à certains travaux urgents. Il y avait six jours de fête particulièrement saints, dans lesquels était interdite toute autre œuvre que la préparation des aliments : le premier et le septième de la Pâque, le premier et le huitième des Tabernacles, le jour de la Pentecôte et le premier du mois de tiSri, fête des Trompettes et commencement de l’année civile. Entre ces six jours, quatre se distinguaient par le nombre des sacrifices et des joyeux festins : le premier de la Pàque, le huitième de la fête des Tabernacles, le jour de la Pentecôte et le premier tiSri. Siplira, ꝟ. 241, 1. — Le mois qui précédait les trois grandes fêtes, et tout spécialement la fête de la Pâque, était consacré à la préparation de la solennité. Durant ce mois, on réparait les chemins par où devaient passer les pèlerins ; on blanchissait les sépulcres, pour avertir les étrangers de leur présence et leur en éviter le contact ; on mettait en état les puits et les citernes, etc.

— 8° Plusieurs commentateurs pensent qu’après l’établissement des Hébreux dans la Palestine, l’accomplissement de la loi qui imposait un triple pèlerinage annuel au sanctuaire du Seigneur devenant trop difficile, l’usage restreignit l’obligation à un seul voyage par an. Notre -Seigneur ne paraît être allé qu’une fois paran à Jérusalem. Après la captivité, ceux qui habitaient trop loin de la Palestine furent même dispensés de s’y rendre tous les ans.

III. Fête de pénitence. — Le dixième jour du septième mois, cinq jours par conséquent avant la fête des Tabernacles, on célébrait une solennité de pénitence appelée fête de l’Expiation. Lev., xvi, 29 ; xxiii, 27. Voir Expiation (Fête de l’). C’était le seul jour de l’année qui fut consacré officiellement à la pénitence. — La Sainte Écriture ne parle d’aucune fête qui rappelât soit le souvenir des morts, soit la mémoire des saints patriarches et des personnages que le texte sacré représente comme des amis de Dieu. Cette abstention visait sans doute à concentrer tout le culte sur le Dieu unique et à écarter toute tentation d’idolâtrie.

IV. Fêtes postérieures a la captivité. — 1° La fête des phûrîm ou des Sorts fut instituée en souvenir de la préservation des Juifs de Perse par l’intervention d’Esther. Esth., ix, 24. Voir Phurdi (Fête des). — 2° La fête de la Dédicace ou des Encénies rappelait la purification solennelle du Temple qui eut lieu sous les Machabées. I Jlach., i, 23, 49, 50 ; II Mach., x, 1-8. Voir Dédicace, col. 1339. — 3° Josèphe, Bell, jud., II, xvii, 6, et le Talmud, Taanith, iv, 5, mentionnent une fête i&i Eu), oçopfuv, des « convois de bois ». C’était une fête qui se célébrait neuf fois par an, à des dates fixes, remises au lendemain quand elles tombaient un jour de sabbat, aux jours où certaines familles déterminées avaient la charge d’apporter au Temple le bois nécessaire au service de l’autel. Tout bois était accepté pour cet usage, sauf l’olivier et la vigne. Siphra, fol. 60, 1. — Voir Reland, Antiquitates sacra » vet. Hebrœor., Utrecht, 1741, IV, ii-ix, p. 224-270 ; Bà’hr, Sijmbolik des mosaischen Cultus, Heidelberg, t. ii, p. 559-698 ; Munk, Palestine, Paris, 1881,

p. 182-191.

H. Lesêtre.

FETU (y.ip ?o ;  ; festuca), brin de paille, de bois. Mot employé métaphoriquement dans une locution proverbiale dont se sert NotreSeigneur pour signifier un léger défaut, par opposition à un grand qu’il désigne sous le nom de poutre. Matth., vii, 3, 4, 5 ; Luc, vi, 41-42. On lit dans le Talinud de Babylone, Baba bathra, 15 b : « Un jour un homme dit à un autre : Arrache le fétu qui est dans ton œil. — À la condition, lui répondit celui-ci, que tu arracheras la poutre qui est dans le tien. » Voir L. Cl. Fillion, Évangile selon S. Matthieu, 1878, p. 142 ; Cornélius a Lapide, Commentarii in quatuor Evangelia, édit. A. Padovani, 4 in-8°, Turin, 1. 1, 1896, p. 281.

FEU f hébreu : ’ûr, le même mot que’ôr, « lumière ; » ’es ; chaldéen : nûr, nûrà’; Septante : TiCp ; Vulgate : ignis), chaleur accompagnée de lumière se développant dans un corps en combustion.

I. Production et conservation du feu.— Il y a tout lieu de supposer qu’Adam a eu l’usage du feu. Le feu, en effet, est indispensable pour préparer la plupart des aliments même végétaux dont l’homme fait sa nourriture. De fait, si haut qu’on remonte dans l’histoire, et au delà même de l’histoire dans la série des documents préhistoriques, on trouve l’homme en possession du feu, bien que, dans le cours des âges, certaines peuplades aient pu en perdre l’usage. Cf. Adam, t. i, col. 189. D’après la Sainte Écriture, l’usage du feu est supposé parfaitement connu à l’époque de Tubalcaïn, descendant de Caïn, qui savait forger les métaux. Gen., iv, 22. Les patriarches postérieurs au déluge se servent couramment du feu. Mais comment l’obtenaient-ils ? Le moyen le plus simple de produire le feu, et que l’on trouve employé dès la plus haute antiquité, comme encore aujourd’hui chez beaucoup de tribus sauvages, consiste à frotter rapidement l’un contre l’autre deux morceaux de bois bien secs. Des accidents fortuits ont fort bien pu enseigner

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651. — Instrument pour faire te feu.

ce procédé aux premiers hommes. Il n’est pas rare que des bois secs s’enflamment spontanément par suite de frottements durs ou de mouvements violents dans lesquels la force se convertit en chaleur. On remarqua pratiquement que le procédé de frottement qui amenait l’effet le plus prompt avec le moins de fatigue, était celui du bâton sec dont l’extrémité aiguisée tourne rapidement dans un trou pratiqué dans un morceau de bois sec et tendre posé à terre. Les deux mains fournirent tout d’abord la pression et la rapide rotation exigées pour le succès de l’opération. On enroula ensuite autour du bâton une corde ou une courroie, que l’on tirait alternativement dans les deux sens opposés, et qui produisait un mouvement plus rapide et moins fatigant. Enfin on assujettit les deux extrémités de la corde à une sorte d’arc, et l’on obtint un instrument commode, analogue à noire archet à foret. C’est en cet état qu’on trouve l’appareil à faire le feu chez les anciens Égyptiens (fig. 651). Il se compose d’une tige de bois, forée à son extrémité infé-