Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/1182

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
2285
2286
FLATTERIE — FLECHE


Les pharisiens voulurent employer ce procédé pour faire tomber Notre -Seigneur dans leurs pièges. Leur tentative tourna à leur confusion. Matth., xxii, 16. P. Renard.

    1. FLÈCHE##

FLÈCHE (hébreu : fiés ; Septante : (téXo ; , Deut., xxxii, 23, 42 ; II Reg. (Sam.), xxii, 15 ; IV (II) Reg., îx, 24, etc. ; PdXfc, Num., xxiv, 8 ; I Reg. (Sam.), xiv, 14 ; Jer., ix, 8, etc. ; or/iÇa, I Reg. (Sam.), xx, 19, 20, 35, etc. ; Vulgate : sagitta), arme de jet destinée à percer l’ennemi et qu’on lançait à l’aide de l’arc. Voir Arc-, t. i, col. 898 ; Archer, t. i, col. 932 ; Armes, I, 2°, t. i, col. 968. — Le mot hébreu hé$ vient du verbe ffâsas, qui signifie « diviser » ; c’est aussi l’étymologie du mot grec a/îÇa. Les mots fJÉXo ; et p<SXis viennent de la racine qui a formé le verbe piXXw et qui signifie « lancer ». Dans divers passages, le mot hês est traduit dans les Septante ou dans la Vulgate par d’autres mots qui se rapportent à la même manière de combattre. Ainsi dans IV (II) Reg., xiii, 18 ; I Par., xit, 2 ; Ps. lvii (lviii), 7, les Septante emploient le mot tq£ov, « arc ; » dans Gen., xlix, 23 ; Prov., vii, 23, etc., ils se servent du mot tâlzvpx ; dans I Reg. (Sam.), xvii, 7, ils traduisent par xovxôç, « javelot. » De même la Vulgate, Gen., xlix, 23, par jacula, n javelot ; » Ps.lxiii (lxii), 4 ; Jer., L, 14, etc., par arcus. Au contraire, le mot géséf, « arc, » est traduit par sagitta dans II Reg. (Sam.), i, 22. Les flèches sont très souvent mentionnées à côté de l’arc, qêsét, qui servait à les lancer, IV (II) Reg., xiii, 15 ; Judith, v, 16 ; Is., vii, 24 ; Jer., xlvi, 9 ; de la coide de l’arc, yêtér, Ps. xi, 2, ou enfin du carquois, feîï, ’aspâh, qui servait à les renfermer. Voir Carquois, col. 312. Dans Job, xli, 20, ce sont les flèches qui sont désignées sous le nom de « fils de l’arc », bén qését, et non l’archer, comme traduit la Vulgate.

I. Flèches chez les Hébreux. — Il est question pour la première fois des flèches dans Gen., xlix, 23, où les archers sont appelés ba’alê l.iisim, « lés maîtres des flèches, » mots que les Septante traduisent par xupioi To ?EU(AQmov, et la Vulgate par habentes jacula ; mais déjà Ismaël, Gen., xxi, 30, et Ésaiï, Gen., xxvi, 3, se servaient des flèches, puisqu’ils tiraient de l’arc. Les flèches étaient

naissaient les flèches empoisonnées. Dans ces deux passages, les flèches font pénétrer dans le corps de ceux qu’elles ont frappé un venin qui les tue. Parfois on attachait à la flèche du genêt qu’on enflammait et qu’on lançait sur l’ennemi. Ps. cxix (hébr., cxx), 4. Les Juifs se servaient aussi de grosses flèches qu’ils lançaient à l’aide de machines, pour défendre ou pour assiéger les villes. Ozias en emploie pour la défense de Jérusalem. II Par., xxvi, 15. Il y en avait aussi dans l’artillerie des Machabées. I Mach., v, 30 ; Il Mach., xii, 47. Voir Catapulte, col. 346.

IL Flèches des Egyptiens. — Les flèches des anciens Egyptiens ( fig. 669) avaient entre cinquante - cinq et soixante centimètres de long. Elles étaient faites d’une tige de roseau ou d’une baguette de bois léger armé d’une pointe de métal. À l’extrémité opposée étaient fixées trois plumes placées longitudinalement, à égale distance l’une de l’autre. Parfois, à la place de la pointe de fer, un morceau de bois dur était enfoncé dans le roseau. Souvent aussi la pointe était de silex, d’agate ou d’une autre pierre dure assujettie au bois par une pâte noire très solide. Ces deux derniers genres de flèches servaient surtout à la chasse. Les flèches des guerriers sont généralement représentées armées de pointes de bronze triangulaires ou formées de trois ou quatre lames posées à angle droit et terminées par une pointe commune. Quelques-unes étaient bardées. Wilkinson, The Manners and Customs of the ancient Egyptians, 2e édit., Londres, 1878, t. i, p. 205-206. Voir t. i, fig. 219, 223, 226, col. 900, 902, 903.

III. Flèches des Assyriens. — Les flèches des Assyriens étaient remarquables par le fini du travail (fig. 670). La tige, mince et droite, était de roseau ou de bois léger et dur. C’est à tort que Layard, Nineveh and Babylon, p. 194, a pris pour des tiges de flèches les baguettes de fer qu’il a découvertes à Nimroud. Il n’y a aucune vraisemblance à ce que les Assyriens se soient servis d’une matière aussi impropre à pareil usage. La pointe des flèches assyriennes était de bronze ou de fer, taillée en forme de petit javelot. Elle était plate et un peu renflée au-dessous

£3

669. — Flèches égyptiennes. — 1, 8, 0. Flèches de roseau. — 1, 5. Pointes de flèche en silex. — 3, 4, 6, 7. Pointes de flèche en bronze. — 2. Pointe de flèche en fer.— 1-7. D’après Prisse d’Avesnes, Monuments égyptiens, pi. 46. — 8-9. Musée du Louvre.

à la fois des armes de guerre, I Reg. (Sam.), xx, 20, 21, 22, 36 ; IV (II) Reg., ix, 24, etc., et des armes de chasse. Gen., xxvii, 3 ; xlvii, 22. Voir Ar.c, t. i, col. 898. La Bible ne renferme aucune description des flèches dont se servaient les archers juifs. Elles devaient ressembler à celles des peuples voisins. À l’origine elles étaient probablement faites de roseau, plus tard elles furent faites d’un bois léger armé d’une pointe de fer. D’après Deut., xxxii, 24, et Job, vi, 4, il semble que les Hébreux con du centre. Quelques-unes sont bardées. L’extrémité inférieure en était creuse, de façon à ce qu’on pût y entrer la tige. On a trouvé aussi dans les ruines des pointes en pierre dure et en forme de poire. Le bas de la flèche était muni de plumes ; mais on ne sait s’il y en avait trois, comme chez les Égyptiens, ou deux seulement, comme chez d’autres peuples. Sur les monuments on n’en aperçoit que deux, mais cela peut tenir à un défaut de perspective. La coche qui s’appuyait sur la corde de