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FLÈCHE — FLEURY


l’arc était plus large que la tige. Cette construction était rendue nécessaire par l’épaisseur de la corde, qui était rarement moindre que celle de la flèche elle-même. G. Rawlinson, The ftve great monarchies of the ancient Eastern world, 4e édit., in-8°, Londres, 1879, 1. 1, p. 454-455.

670.’-Pointes de flèches assyriennes, en bronze, troiwées a Kalah Chergat et a Tell Sifr. British Muséum.

Les Babyloniens se servaient des flèches pour la divination. Ezech., xxr, 26. Voir Divination, 4°, col. 1444.

IV. Flèches des Lydiens. — La Bible mentionne les Lydiens parmi les peuples qui étaient habiles à se servir des flèches. Is., lxvi, 19 ; Jer., xlvi, 9.

V. Flèches des Grecs. — Les armées d’Antiochus comprenaient des corps d’archers armés de flèches. I Mach., IX, 11. Ces flèches n’offraient aucune particularité. Dans I Mach., VI, 51, le roi de Syrie se sert de grosses flèches qui sont lancées contre les assiégés par des machines de guerre appelées scorpions. Voir Catapulte, col. 346.

VI. Métaphores tirées des flèches. — Le mot « flèche » est souvent employé par métaphore pour signifier les malheurs envoyés par Dieu. Num., xxiv, 8 ; Deut., xxxii, 23, 42 ; II Reg. (Sam.), xxii, 15 ; Job, vi, 4 ; xxxiv, 6 ; Ps. xxxvii (hébreu, xxxviii), 3 ; Ezech., v, 16, etc. Cette métaphore est également usitée dans la littérature profane. Ovide, Ep. xvi, v. 275. Les éclairs sont appelés les « flèches de Dieu. » Ps. xvii (hébreu, xvin), 15 ; clxiii (hébreu, clxiv), 6 ; Habac, iii, 11, etc. La flèche désigne un danger soudain. Ps. xc (hébreu, xci), 6. Elle figure les paroles injurieuses et perfides. Ps. lxiii (hébreu, lxiv), 4 ; le faux témoignage. Prov., xxv, 18. Ailleurs, au contraire, les enfants sont comparés aux flèches entre les mains d’un homme vigoureux. Ps. cxxvi (hébreu, cxxvii), 4. La puissance de la parole du Messie est aussi figurée par la flèche. Ps. xliv (hébreu, xlv), 6 ; Is., xlix, 2, etc.

E. Beurlier.

    1. FLEUR##

FLEUR (hébreu : sis, d’une racine sus exprimant l’idée de brillant, d’éclatant, la fleur dans son éclat [cf. l’égyptien djidji, « Heur » ] ; nés, nissâh et nissdn, d’une racine nâsas, synonyme ; pérah, fleur, surtout la fleur en bouton, et efflorescence ; Septante : av60ç ; Vulgate : flos), partie de la plante ordinairement colorée de teintes brillantes et exhalant une odeur agréable, qui après une existence plus ou moins passagère est remplacée par le fruit. Dans le langage courant on appelle aussi fréquemment du nom de fleur la plante elle-même qui la porte. Les fleurs abondent en Palestine et y sont très variées. Du mois de janvier au mois de mai, les plaines non cultivées et les parties fertiles forment un véritable tapis aux brillantes couleurs : anémone rouge, renoncule, tulipe, narcisse, hyacinthe, asphodèle, ciste blanc et rouge (rose de Saron), etc. Aucun jardin d’Europe ne peut donner l’idée de la multitude de fleurs qu’on admire, par exemple, dans la plaine d’Esdrelon. Voir R. Tyas, Flowers froni the Hohj Land, in-12, Londres, 1851.

1° Fleur au sens littéral et figuré. — Le texte sacré parle assez souvent des fleurs : de la fleur de la vigne, Gen., XL, 10 ; des boutons et des fleurs dont se couvrit la verge d’Aaron, Num., xvii, 8 (hébreu, 23) ; des fleurs des montagnes du Liban qui se flétrissent, Nah., i, 4 ; on

les met en couronne. Is., xxviii, 1. On les prend comme terme de comparaison, pour marquer les fleurs et les fruits spirituels dont se couvrira celui qui cultive la sagesse, Eccli., xxiv, 23 ; xxxix, 19 ; pour exprimer le temps où les choses sont dans tout leur éclat, la fleur du printemps, « v60 ; sapo ; , la jeunesse. Sap., ii, 7. (C’est la leçon du Codex Alexandrinus ; car la leçon du Vaticanus, xépo ; , « air, » n’offre pas un sens satisfaisant.) Mais l’éclat de la fleur est passager : aussi la vie humaine, avec ce qu’elle peut avoir de brillant, est-elle souvent comparée à la fleur qui se fane et tombe. Job, xiv, 2 ; xv, 33 ; Ps. en (hébreu, ciii), 5 ; Is., xxviii, 1 ; xl, 6-8 ; I Petr., i, 21 ; Jac, i, 10-11. — Ce mot désigne aussi des ornements d’architecture ou de ciselure. Exod., xxv, 31, 33, 34 ; xxxvii, 17, 19, 20 ; Num., viii, 4 ; III Reg., vi, 18, 29, 32, 35 ; vii, 26, 49 ; II Par., iv, 5, 21. — Le mot flos se rencontre plusieurs fois dans la Vulgate, dans des textes où l’hébreu porte un autre mol : « rejeton, » Is., xi, 1 ; une fleur spéciale, l.iâbassélét, Cant., ii, 1 ; « aile. » Jer., xl viii, 9.

2° Fleurs mentionnées dans la Bible. — Voici les noms des fleurs dont parlent certainement ou probablement l’Ancien et le Nouveau Testament :

Anémone, Sôsannâh, xpîvov, lilium. Cant., ii, 1.

Colchique, hubassélét, av60 ; , xpi’vov ; flos, lilium. Cant., ii, 1 ; Is., xxxiv, 1.

Cypre ou arbre au henné, kôfér, x’j71po ; , cyprus. Cant., i, 14 ; iv, 13.

Grenadier (Fleur du), pélah, Xémjpov, fragmen, Cant., iv, 3, selon quelques interprètes.

Lis, Sûsan, SoSannâh, xpîvov, lilium. I Reg., vil, 19 ; Cant., ii, 1, 2 ; Malth., iv, 28.

Rose, pd80 ; , rosa. Eccli., xxiv, 18.

Safran, karkam, xpoxo ; , crocus. Cant., IV, 14.

Vigne (Fleur de la), semâdar (^vS^uiv, floruit). Cant., vu, 12 (Vulgate, 13). — Voir Herbacées (Plantes). — Pour Fleur de farine, voir Farine. E. Levesque.

    1. FLEURY Claude##

FLEURY Claude, historien français, né à Paris le 6 décembre 1640, mort dans cette ville le 14 juillet 1723. Ses études terminées au collège de Clermont, il se fit recevoir avocat, et, après quelques années consacrées au droit et à la jurisprudence, embrassa l’état ecclésiastique. Sur la recommandation de Bossuet, il fut sous-précepteur des princes de Conti, puis, en 1680, du comte de Vermandois. Il composa pour l’instruction de ses élèves divers ouvrages, parmi lesquels Les mœurs des Israélites, in-12, Paris, 1681. « L’ouvrage de Fleury… est un exposé de l’histoire d’Israël, un peu sec, mais clair, méthodique. Il manque d’élévation et de largeur ; …(c’est) un manuel correct et sagement rédigé, à la fois surabondant (en détails’inutiles) et incomplet, surtout par rapport à la religion. » L. Delfour, La Bible dans Bacine, in-8°, Paris, 1891, p. xxii-xxiv. Lors de la révocation de l’édit de Nantes, Fleury fut associé à Fénelon pour diriger les missions de la Saintonge et du Poitou, et, en 1684, il fut pourvu de l’abbaye du Loc-Dieu, dans le diocèse de Rodez, qu’il conserva jusqu’à sa nomination de prieur commendataire d’Argenteuil. Claude Fleury devenait, en 1689, sous-précepteur des petits-fils de Louis XIV, et quelques années plus tard confesseur de Louis XV. En 1696, il avait été nommé membre de l’Académie. Son principal ouvrage est une Histoire ecclésiastique ; mais nous devons mentionner de cel écrivain un Discours sur la poésie des Hébreux, publié en 1713, dans le Commentaire sur les Psaumes de dom Calmet, et un Discours sur l’Écriture Sainte, inséré par Desmolets dans son Recueil de mémoires sur divers sujets de littérature et d’histoire, t. ii, l re partie (1731). Ces derniers écrits se trouvent réunis dans l’ouvrage : Opuscules de M. l’abbé Fleury, 5 in-8°, Nimes, 1780. Sur la part qu’a prise Fleury aux annotations de la Bible dite du Concile, voir R. de la Broise, Bossuet et la Bible, in-8°, Taris, 1891,