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FUNÉRAILLES


1879, pi. 25, et reproduite dans Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 364, nous représente dans le troisième registre un homme emmailloté dans un linceul et étendu sur un lit ; de chaque coté se penchent deux personnages à carapace de poisson, comme l’Oannès de Bérose, et agitant une touffe d’herbe au-dessus de la tête et des pieds du mort (voir fig. 461, col. 1205). Nous voyons la façon dont les morts devaient être étendus sur le Ut funèbre avant l’enterrement. Quant à la mise au tombeau, on a pu constater, en fouillant les nécropoles, que souvent le corps, habillé et parfumé, était couché sur une natte, la tête reposant sur un coussin, les membres et le buste enveloppés de bandelettes enduites de bitume. Auprès de la momie, d’après les mêmes idées qu’en Egypte, on plaçait des aliments et des boissons en nature ou figurés pour apaiser la faim et la soif de l’ombre, qui continuait dans la tombe une vie obscure dépendante de la conservation du cadavre ; on déposait aussi, avec les amulettes et les figurines de divinités

ruine de Jérusalem par les Romains. Même encore de nos jours, les Juifs comme les Arabes indigènes de Palestine suivent les mêmes coutumes. Aussitôt après le décès, pn fermait les yeux du défunt et on lui faisait sa toilette funèbre : les pieds et les mains ont été entourés de bandelettes, et le corps enveloppé d’un linceul dans lequel on disposait des parfums. II Par., xvi, 14. Voir Embaumement, col. 1728, et Ensevelissement, col. 1817. Le corps est étendu sur une bière ouverte par en haut, appelée lit, mittâh, Il Reg., iii, 31, de façon à laisser voir le visage, IV Reg., xiii, 21 ; Luc, vii, 14, et placé au milieu de l’unique pièce de la maison ou dans la chambre haute. Act., IX, 37. Les parents et amis l’entourent dans les larmes et les gémissements. Act., ix, 39. La chaleur de ces climats ne permet pas de les garder ainsi longtemps dans la maison : actuellement l’enterrement se fait huit heures au plus après le décès. Il devait en être de même autrefois : Lazare paraît avoir été enseveli le jour même

706. — Convoi funèbre chez les Grecs. Plaque estampée en torre cuite. D’après 0. Rayet, Monuments de l’art antique, 2 m-f û, Paris, 1880-1884, t. ii, 1. i, pi. x, fig. 75.

tutélaires, les objets chers au défunt pendant sa vie, ses armes, son bâton et le cylindre qui lui servait de cachet. Hérodote, I, 195. Ézéchiel, xxii, 27, fait allusion à cette coutume de placer les armes des guerriers sous leur tête dans le tombeau. Pour une femme, c’étaient ses bijoux, ses ustensiles de toilette, ses boites à fard et à parfum. Mais ce mobilier funéraire était loin de la variété et de la richesse des objets qui décoraient les tombes égyptiennes. Quant à la forme du tombeau, voir Tombeau. Pour les Ghaldéens comme pour les Égyptiens, la privation des honneurs funèbres et de sépulture était le dernier des malheurs. Is., xiv, 19. Les patriarches, en venant de la Ghaldée en Palestine, durent conserver au moins en partie les coutumes de leur pays d’origine pour les funérailles. Fr. Lenormant et Babelon, Histoire ancienne de l’Orient, 9= édit., 1887, t. v, p. 277-293 ; Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 347-369 ; Taylor, Notes on the ruins of Muqeyer, dans Journal of the royal Asiatic Society, t. xv, 1855, p. 268, et Notes on Abu Sharein and Tellel-Lahm, ibid., p. 413 ; A. Layard, Discoveries in the ruins of Nineveh and Babylon, in-8°, Londres, 1853, p. 556-561.

111. En Palestine. — Les cérémonies des funérailles ne paraissent pas avoir varié sensiblement chez les Hébreux depuis les temps les plus reculés jusqu’à la

de sa mort. Joa., xi, 6, lt, 17. Il n’y avait pas de porteurs attitrés ; mais des amis, Mischna, Berakhoth, iii, 1, ou ceux qui se trouvaient présents, comme dans le cas d’Ananie et de Saphire, Act., v, 6, 10, remplissaient cet office. Maintenant encore en Palestine ce sont les invités qui à tour de rôle rendent au défunt ce dernier devoir. « Un enfant qui meurt avant le trentième jour de son âge, dit le Talmud, Moed Katon, fol. 24 a, est porté dans les bras, et il est enseveli par une femme et deux hommes. Un enfant de trente jours est porté dans une bière, non une bière que l’on place sur les épaules, mais une bière que l’on porte dans les bras. Un enfant de trois ans est porté dans un lit, et il en est de même pour les autres âges. » On portait donc habituellement sur les épaules cette bière ou lit funèbre au moyen de deux bâtons placés au-dessous, dans le sens de la longueur. Parents et amis suivaient avec de grandes démonstrations de douleur, à la mode orientale : selon l’usage, c’étaient des cris et des lamentations ; on déchirait ses vêtements, on se couvrait la tête de cendre et de poussière, on allait jusqu’à s’arracher les cheveux. II Reg., iii, 32 ; III Reg., xiii, 30 ; Jer., xxii, 18 ; xxxiv, 5. Voir Deuil, col. 1396. Gomme chez tous les peuples anciens, il fallait des pleureuses à gage, qui, selon l’expression de saint Jérôme, marchaient les cheveux épars, la poitrine dénudée, invitant par leurs