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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/220

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CENERETH — CENS


nom bâtie sur ses bords. Cf. Matth. Polus, Synopsis criticorum et aliorum commenlalorum, 5 in-f°, Francfortsur-le-Main, 1712, t. i, col. 688 et 954. La mer de Cénéreth est citée, Num., xxxiv, 11, après Riblah et la fontaine [de Daphnis], avant le Jourdain, comme devant former, à l’orient, la limite de la terre d’Israël. En Josué, xii, 3, elle est donnée comme limite du royaume amorrhéen de Séhon ; xiii, 27, elle est désignée à la fois comme borne de ce royaume et de la tribu de Gad. La plupart des commentateurs et des critiques croient que les noms de Cénéreth et Cénéroth, employés seuls, Deut., iii, 17, et Jos., xi, 2, se rapportent également à la mer. Cénéreth est donné en ces endroits comme terme nord de la’Arâbâh ou vallée du Jourdain. La similitude de ces derniers passages avec les précédents donne lieu de le penser. On peut se demander toutefois si les auteurs sacrés ne voudraient pas parler de la ville du même nom ; car on peut supposer que, s’ils eussent voulu parler de la mer, ils l’eussent désignée comme ils le font Num., xxxiv, 11 ; Jos., xii, 3, et xiii, 27.

Le nom de mer de Cénéreth se transforma dans la suite en celui de mer de Génésar, mer de Ginosar, et mer de Génésareth, ou fut remplacé par eux. Voir ces divers noms. C’est ainsi que nous la trouvons désignée dans les livres des Machabées, les Talmuds, les Evangiles et les ouvrages de l’historien Josèphe. Nous la trouvons aussi indiquée sous le nom de mer de Galilée et mer de Tibériade. Voir Tibériade (Lac de). C’est sous ces divers noms qu’elle est célèbre dans l’histoire, surtout à cause des faits évangéliques qui s’accomplirent sur ses rivages ou dans ses ondes. Suivant Pline, H. N., v, 15, on l’aurait appelée quelquefois mer de Tarichée. L. Heidet.

CÉNÉROTH. Voir Cennéroth.

    1. CÉNEZ##

CÉNEZ (hébreu : Qénéz ; Septante : KevcÇ), nom de trois personnages.

1. CÉNEZ, cinquième fils d’Éliphaz, le premier-né d’Ésaù. Il fut chef de tribu, ’allûf, en Idumée. Gen., xxxvi, 11, 15, 42 ; I Par., i, 36, 53. Ce nom, après avoir été un nom de personne, est devenu vraisemblablement un nom de lieu ou de tribu, Gen., xxxvi, 42, comme cela est arrivé pour Théman, le premier fils d’Éliphaz.

2. CÉNEZ, père d’Othoniel, Jos., xv, 17 ; Jud., i, 13 ; in, 9, 11 ; I Par., iv, 13, et de Saraïa. I Par., iv, 13. Comme Othoniel, juge d’Israël, était frère de Galeb, le fils de Jeplioné, Cénez, n’était pas le père d’Othoniel au sens strict, mais son grand-père ou son ancêtre.

3. CÉNEZ, fils d’Éla et petit-fils de Caleb. I Par., iv, 15. Le texte hébreu porte : « Et les fils d’Ela et Cénez ; » les Septante : xjcI u : oi’A8à * Kïvé’, et la Vulgate : Filii quoque Ela : Cenez. Il y a évidemment un nom tombé entre et les fils d’Éla… et Cenez, puisque le mot « fils » est au pluriel et que Cénez est nommé seul.

    1. CÉNÉZÉENS##

CÉNÉZÉENS (hébreu : haq-Qenizzî, au singulier et avec l’article ; Septante : o Keve : <z : oi), un des peuples qui habitaient le pays promis par Dieu à la postérité d’Abraham. Gen., xv, 19. Le territoire qu’il occupait nous est inconnu. Il est à remarquer qu’on ne le trouve pas mentionné parmi les autres tribus vaincues et dépossédées par les Israélites. Cf. Exod., iii, 8 ; Jos., iii, 10 ; Jud., m, 5. Faut-il croire, avec Bochart, Phaleg, iv, 36, Cæn, 1646, p. 348, qu’il avait disparu d’Abraham à Josué, ou que, s’il appartenait aux contrées promises « depuis le lleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve de l’Euphrate », Gen., xv, 18, il était en dehors des limites de la première conquête ? Nous sommes ici dans le domaine des conjectures. — Le mot Cénézéens se retrouve dans trois autres endroits de la Bible, Num., xxxii, 12 ; Jos., xiv, 6, 14,

comme nom patronymique de Caleb, fils de Jéphoné. Il correspond à « fils de Cénez », qu’on rencontre ailleurs, Jos., xv, 17 ; Jud., i, 13 ; iii, 9, 11, appliqué à Othoniel, le plus jeune frère de Caleb. Il n’a aucun rapport avec le peuple de la Genèse, malgré la trop ingénieuse opinion d’Ewald, Geschichle des Volkes Israël, Gœttingue, 1864, t. i, p. 361-362, et de Bertheau, dans le Bibél - Lexicon de Schenkel, Leipzig, 1871, p. 521, qui l’expliquent par une prétendue alliance du chef israélite avec une partie de cette tribu, établie dans le sud de Chanaan, pendant qu’une autre partie habitait le pays d’Édom.

A. Legendre.

CÉNI, CENIEN (Vulgate : Ceni), nom que notre version latine, I Reg., xxvii, 10 ; xxx, 29, donne au peuple qu’elle appelle ailleurs Cinéen. Voir Ciséens.

    1. CENNÉROTH##

CENNÉROTH (hébreu : Kol-Kinnerôt, sous-entendu sans doute’érés, « terre, pays ; » Septante : n&aiv irv [v^v] XewEpéO), région au nord du royaume d’Israël, dans la tribu de Nephthali. III Reg., xv, 20. Le roi d’Israël Baasa s’étant emparé de Rama de Juda, Asa, roi de Juda, envoya des présents à Bénadad, roi de Damas, en lui demandant d’attaquer Baasa. « Bénadad, accueillant la demande du roi Asa, envoya les chefs de son armée contre les villes d’Israël ; ils s’emparèrent d’Ahion, Dan, Abel-Beth-Maacha et de tout [le pays] de Cennéroth, c’est-à-dire de toute la terre de Nephthali. » III Reg., xv, 17-20. L’expression « tout Cennéroth », rmas-bs, ne peut s’entendre de la ville seule

de Cennéroth, ni du lac, mais désigne évidemment tout un territoire ou une région. Cette région est-elle identique à celle appelée dans les Évangiles, Matth., xiv, 34, « terre de Génésar » ou « de Génésareth », et à la plaine de Gennésar dont parle Josèphe, Bell, jud., III, x, 8 ? Dans les trois cas, il s’agit évidemment d’une région située près du lac des mêmes noms. La plaine de Gennésar de Josèphe est certainement le Ghoueir actuel ; on croit généralement que la « terre de Génésar » de l’Évangile le désigne aussi ; l’expression « tout Cennéroth » comprend sans doute le territoire appelé aujourd’hui le Ghoueir, rien ne permet de le contester ; mais ne comprend-elle que lui ? Armstrong, Wilson et Conder, Names and Places in Ihe Old Testament and apocrypha, Londres, 1887, p. 44, se contentent de désigner le Ghoueir comme identification moderne de Cennéroth et de remarquer que ce nom désigne le district appelé plus tard « terre de Génésareth ». Il est à croire cependant que cette expression ne doit pas signifier seulement ce territoire, dont la plus grande longueur n’atteint pas cinq kilomètres, et dont la plus grande largeur n’a pas trois kilomètres ; mais qu’elle a une signification plus étendue, embrassant très probablement tout le territoire aux alentours de la mer de Cennéroth appartenant à Nephthali et au royaume d’Israël.Voir Cénéreth, Génésar, Génésareth et Nephthali.

L. Heidet.

CENS. La Vulgate emploie le mot census, « cens, » dans plusieurs significations différentes. — 1° Dans II Esdras, vii, 5, le mot census traduit l’hébreu liay-yal.iai ; « généalogies, » expression que les Septante rendent par <T’j- ; oôîa, « rassemblement. » De même au ꝟ. 64. Voir Recensement. — 2° Dans l’Ecclésiastique, xxx, 15, le mot census traduit le mot grec oXëoç, « trésor, » et, au y. 16, le mot grec u/.oûto ; , « richesse. » Les deux versets signifient : le premier, qu’un cœur vaillant vaut mieux que la plus grande richesse ; le second, qu’il n’est pas de richesse préférable à la santé. — 3° Dans le Nouveau Testament, le mot « cens » est employé deux fois pour désigner une forme d’impôt. Quand les percepteurs du didrachme demandent à Simon Pierre si Jésus ne paye pas cet impôt, le Sauveur pose à Pierre cette question : « Simon, que te semble-t-il ? De qui les rois de la terre reçoivent-ils le tribut ou le cens (tributum vel censura, teXt] î) xïjvitgv) ? Est-ce de leurs lils ou des étrangers ? »