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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/335

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CHÉLION — CHELMON


obligée par la famine de se retirer au pays de Moab, Chélion y épousa une Moabite, Orpha, et mourut dix ans après. Ruth, i, 5 ; iv, 9, 10.

    1. CHELLUS##

CHELLUS (XsXo’Jç, XsUo’j ;  ; Codex Sinaiticus : Xeo-Xo-J ; ), nom de lieu, omis dans la Vulgate, mentionné dans le texte grec du livre de Judith, I, 9. Il désigne une des villes situées au sud de Jérusalem, dont le roi d’Assyrie exigeait la soumission immédiate. Citée entre Bétané (Betxvïj, peut-être la B^Oavsa ou Br, 9avlv d’Eusèbe, dans la région montagneuse d’Hébron ; cf. Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 220) et Cadès (KâS » ) ; , Aïn Qadis), cette place a sa position tout indiquée dans le sud-ouest de la Palestine. Aussi est-ce avec beaucoup de vraisemblance que Reland, Palsestina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 717, a cherché à l’identifier avec l’ancienne Élusa, la talmudique ffalûsah (cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 410), aujourd’hui Khalasah, au sud-ouest de Bersabée (Bir es-Séba’) et au nord de Cadès. On trouve en Cet endroit des ruines assez considérables, mais ces restes d’une ville autrefois importante sont trop confus pour qu’on puisse en suivre nettement le pian. Les habitants de Gaza en ont emporté des débris de toutes sortes pour bâtir leurs maisons. Élusa fut célèbre surtout à l’époque romaine et dans les premiers siècles de l’ère chrétienne. Cf. Robinson, Biblical Besearches in Palestine, Londres, 1856, t. i, p. 201-202 ; E. H. Palmer, The désert of the Exodus, Cambridge, 1871, t. ii, p. 385.

— Un certain nombre d’auteurs ont confondu et identifié Chellus avec Cellon, pays mentionné également une seule fois, dans le même livre de Judith, ii, 13 (grec, 23), à propos de la première campagne d’Holopherne. "Voir à l’article Cellon la réfutation de cette erreur.

A. Legendre.
    1. CHELMAD##

CHELMAD (hébreu : Kilmad ; Septante ; X « pu.div), nom d’une localité ou d’une ville qui entretenait un trafic suivi avec Tyr. Ezech., xxvii, 23. Les noms de Hâran, Assur et Éden, qui précèdent, la font placer également dans la Mésopotamie ; la nature des objets de trafic confirme cette induction : les tapis et les étoffes brodées de Babylone étaient célèbres dans toute l’antiquité. Cependant on n’a pas encore trouvé le nom de Kilmad dans les textes cunéiformes, et sa situation précise demeure inconnue. Bochart, Phaleg, Francfort, 1681, p. 480, la confond avec la XapjiâvSr) de Xénophon, ville riche, située dans une région déserte, au delà de l’Euphrate, la liquide b ou l étant changée en r par les Perses, dont Xénophon nous donne la prononciation, comme elle l’était dans Babirus pour Babilu, le nom de Babylone dans les inscriptions trilingues des Achéménides. C’est peut-être aussi une faute du copiste hébreu, les Septante ayant transcrit Xap[i<%v, où on a cru voir la Carmanie. Calmet, Commentaire littéral, Ezéchiel, Paris, 1715, p. 278, l’identifie avec la C/wlmadora de Ptolémée, v, 25, en Commagène. G. Rawlinson, The five great monarchies, Londres, 1879, t. i, p. 15, 21, 168 ; G. Smith, dans les Transactions of the Society of Biblical Archseology, 1872, p. 62, et Frd. Delitzsch, Wo lag das Paradies, 1881, p. 206, la confondent avec la Chelmada moderne, petite localité proche de Bagdad, où l’on a trouvé des anneaux de bronze avec inscription cunéiforme au nom du roi babylonien Hammourabi. Le Targum traduit : « la Médie. » Hitzig, Der Prophet Ezéchiel, in-8°, Leipzig, 1817, p. 207, à la suite de Joseph Kimehi, y voit non pas une localité, mais le mot limmud, précédé de la particule comparative ke, et traduit ce passage : « Assur a été comme ton disciple en négoce. » Ce sont là autant d’hypothèses entre lesquelles il est impossible de faire un choix raisonné. Voir J. Knabcnbauer, Commentarius in Ezechielem, in-8°, Paris, 1890, p. 281-282.

E. Pannier.
    1. CHELMON##

CHELMON (Septante : K-jxulùv ; syriaque : Qadmôn ; arabe : Qalîmôn), localité aux environs de Béthulie. —

D’après les Septante, Judith, vii, 3, l’armée assyrienne formant le siège de Béthulie « établit son camp dans la vallée voisine de Béthulie, près de la fontaine, s’étendant en largeur de Dothaïn jusqu’à Belthem, et en longueur depuis Béthulie jusqu’à Kyamôn, qui est en face d’Esdrelon ». La version syriaque s’exprime un peu différemment : a L’armée, dit-elle, campa dans la vallée qui est devant la ville, près de la’fontaine des eaux ; elle s’étendait en largeur de Doteim jusqu’à’Abelmehata’, et en longueur depuis Qadmôn jusque vers Jczraël. » La "Vulgate diffère davantage : « Ils vinrent, dit-elle, par le faîte des montagnes jusqu’à la hauteur qui regarde sur Dothaïn, depuis le lieu appelé Belma jusqu’à Chelmon, qui est en face d’Esdrelon. » Ces versions concordent cependant à montrer Chelmon non loin de Dothaïn et en face d’Esdrelon, autrement dit Jezraël. — Ni Eusèbe ni saint Jérôme ne nous renseignent sur cette localité, non plus que sur Béthulie. Le nom de Chalmount se lit dans une charte de 1139, par laquelle le comte de Tripoli cède à l’église du mont Thabor le casai de Bethsan et une terre du territoire de Béthélion. Gocelin de Chalmount et Pierre -Raymon de Balma sont nommés comme témoins. Rien dans l’acte ne détermine la situation des lieux dont ces seigneurs portent les noms. Voir Sébastian o Paoli, Codice diplomatico del sâcro militare ordine Hierosolymitano, in-f°, Lucques, 1733, t. i, n° 18, p. 19. Les relations des pèlerins se taisent sur Chelmon. Jacques Ziegler, Palmstina, in-4°, Strasbourg, 1532, ꝟ. xxxv b, indique Chelmon entre Helma (Belma) et Béthulie ; Helma entre Seythopolis et Béthulie ; Dothaïn à douze milles au nord de Samarie, et, ꝟ. xxxii b, Béthulie aux degrés 66° 39’et 32° 25’. Ces indications nous mènent au sud de la plaine d’Esdrelon, non loin de Dofân et à l’orient de Bal’amêh. Elles nous paraissent toutetois plutôt une interprétation de l’Écriture, appuyée sur l’Onomaslicon d’Eusèbe, que l’expression de la connaissance topographique traditionnelle. Reland, Palsestina, Utrecht, 1714, p. 732, croit Chalmon identique à KapiMovâ d’Eusèbe et Cimona de saint Jérôme, placés par eux, De locis et nominibus hebraicis, t. xxiir, col. 887, dans la grande plaine, à six milles au nord de Légioun. D’après Bonfrère, Onomasticon, édit. Clericus, inf°, Amsterdam, 1707, p. 55, elle était « près d’Esdrelon et de Béthulie, dans la Galilée inférieure ». — Les modernes la cherchent également en divers lieux, suivant l’opinion adoptée par eux sur le site de Béthulie. F. de Saulcy, Dictionnaire topographique de la Terre Sainte, in-12, Paris, 1877, au mot Chelmon, p. 105, écrit qu’  « il est impossible de ne pas reconnaître dans le mont Chelmon le petit Hermon, qui est nommé aujourd’hui Djébel-Dahy » ; au mot Cyamon, ibid., p. 108, il ajoute : « C’est probablement le village actuel de Koumiéh, qui est au pied du Djebel -Dahy, et à une heure de marche à l’estnord-est de Zéraïn. » Ce village, assis sur une colline dominant l’Ouadi-Djâloud, n’a rien de particulier. Cette identification serait tris probable si Beth-IIfa, comme l’a cru le consul Schulz, était Béthulie ; mais de Saulcy voit Béthulie dans Sanour, qui est à plus de trente kilomètres au sud de Koumiéh : on peut se demander comment, à cette distance, Koumiéh pouvait entrer dans la ligne d’investissement de Béthulie. — Victor Guérin, Samarie, t. i, 1874, p. 306-307, propose Koumiéh, « à cause de son nom et de sa position en face de la grande plaine d’Esdrelon, » ou El-Fouléh, « la fève, » qui pourrait être « la traduction fidèle en arabe du mot grec Kyajirôv, qui signifie « champ de fèves », de -/.’jau-o : , « fève. » El-Fouléh est aussi en face d’Esdrelon. C’est le Castrum Fabse ; « Château de la Fève, » des croisés. Cette citadelle, située sur une colline peu élevée, au milieu de la plaine d’Esdrelon, avait des murs très élevés, dont il reste une partie. Voir V. Guérin, Galilée, t. i, p. 110. La distance qui la sépare de Sanour, identifiée avec Béthulie par M. Guérin, est à peu près celle de Koumiéh. En 1875, dans La Samarie, t. i, p. 241-2H, Victor Guérin identifie Chelmon avec Tell-Kaimoun, le