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CHÊNE


rison du possédé par Notre - Seigneur. Matth., viii, 30 ; Marc,-v, 11 ; Luc, viii, 32. Ces chênes de Basan donnaient un bois très estimé, qu’on exploitait à Tyr, où il servait à la construction des vaisseaux, en particulier à la fabrication des rames. Ezech., xxvii, G. Son bois très dur et qui se conserve bien dans l’eau convenait parfaitement à cet usage. Théophraste, Hist. Plant., v, 8 ; Strabon, iv, 1, édit. Didot, p. 162. Les chênes croissaient aussi à l’ouest du Jourdain, surtout en taillis couvrant les collines de Judée et de Galilée. Les beaux types de chênes paraissent y avoir été plus rares, et souvent isolés. C’est au pied d’un de ces beaux chênes ou dans un bois de chênes, près de Sichem, qu’on se réunit en assemblée

in-8°, Paris, 1820, t. ï"V, p. 349. — La force du chêne était devenue proverbiale chez les Hébreux comme chez nous. Amos, ii, 9. Pour eux cet arbre vigoureux, au port majestueux, était le symbole de la puissance, Zach., xi, 2, et de la puissance orgueilleuse, que Dieu châtie. Is., Il, 13. Le chêne auquel on coupe les branches en ne laissant plus que le tronc, mais qui conserve assez de vie pour se couvrir ensuite de nouveaux rameaux verdoyants, est pour le prophète, Is., vi, 13, l’image de la vitalité d’Israël, qui sera décimé par les épreuves, mais retrouvera aux temps messianiques sa force et sa gloire.

III. NOMS DE LIEUX DANS LESQUELS ENTEE LE MOT DE

cilÉSE. — Plusieurs localités de Palestine étaient dési 242. — Chêne d’Abraham, à Hébron. D’après une photographie.

pour établir roi Abimélech. Jud., ix, 6. Sous leurs frais ombrages on offrait des sacrifices aux faux dieux. Ose., iv, 13. Cf. Is., i, 29 ; lvii, 5 ; Virgile, Georg., iii, 332 ; Ovide, Métamorph., vii, 743 ; Kiesling, De superstitioso Isrælis sub quercubus cultu, in-4°, Leipzig, 1748 : Au pied de grands arbres les nomades ensevelissaient leurs morts, comme cela se pratique encore pour des scheikhs arabes ou des personnages célèbres par leurs vertus. Cf. I Reg.. xxxi, 13. C’est au pied d’un chêne que Débora, la nourrice de Rébecca, fut enterrée. Gen., xxxv, 8.

— Le chêne, ’allôn, et l’yeuse ou chêne vert, tirzâh, sont mentionnés ensemble parmi les bois durs que l’idolâtre choisit pour se faire une statue de dieu, Is., xliv, 13 (hébreu, 14) : du reste, ajoute le prophète avec ironie, il se chauffe et fait cuire ses aliments, y. 16-17. Ces deux espèces de bois sont précisément indiquées parmi celles dont se servaient les anciens pour leurs statues de divinités. Pausanias, Description de la Grèce, trad. Clavier,

gnées par le nom d’un chêne ou d’une chênaie. Ainsi 1° le chêne auprès duquel, près de Béthel, fut ensevelie Débora, la nourrice de Rébecca, était connu dans le monde patriarcal sous le nom de « chêne des Pleurs », ’allôn Bâkût. Gen., xxxv, 8, cf. t. 1, col. 390. Au xme siècle, Brocard, Descript. Terras Sanctse, vii, 15, in-12, Cologne, 1624, p. 31, et dans Ugolini, Thésaurus, t. vi, col. mxlvi, vit encore un monument qu’on avait élevé en ce lieu. — 2° Le chêne de Moréh, ’ùlôn Môrëh, Gen., xii, 6, ou plutôt les chênes ou la chênaie de Moréh, ’êlônê Môréh, Deut., XI, 30, près de Sichem, où Abraham, à son arrivée dans le pays de Chanaan, vint habiter. Près de ce lieu, les Israélites, entrant, eux aussi, dans la Terre Promise, trouveront, leur dit Moïse, l’Hébal et le Garizim, où ils doivent se réunir. Deut., xi, 30. La Vulgate traduit ces mots par « vallée illustre », Gen., xii, 6, et par « vallée qui s’étend et s’avance au loin ». Deut., xi, 30. Les Septante ont