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CLÈOPHAS — CLOCHETTE


lifieation est rejetée par un grand nombre. On ne sait rien d’ailleurs de précis sur Cléophas. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastic, édit. Larsow et Parthey, 1862, p. 186 et 187 ; saint Jérôme, Epist. cviii, 8, t. xxii, col. 883, supposent qu’il était d’Emmaùs-Nicopolis. De là on a conclu qu’il retournait chez lui avec son compagnon lorsque Jésus les rejoignit sur la route d’Emmaûs et qu’il reçut lo Sauveur dans sa propre maison, qui fut depuis transformée en église. Le martyrologe romain fait mention de saint Cléophas le 25 septembre. Voir Acta sanctorum, t. vu septembris, p. 5-10.

2. CLÉOPHAS (Kî.wTiâ :  ; ), personnage nommé Joa., xix, 25, pour distinguer « Marie de Cléophas », Mapiàjji » ! toû KXuità, de Marie, mère de Jésus, et de Marie Magdeleine, nommées dans le même verset. On interprète presque universellement « Marie de Cléophas » par Marie, femme de Cléophas, quoique quelques interprètes aient soutenu qu’il fallait sous-entendre « sœur » au lieu de « femme ». Eusèbe, H. E., iii, 11, t. xx, col. 245-247, rapporte, d’après Hégésippe, que ce Cléophas était frère de saint Joseph et père de Simon, second évêque de Jérusalem. Un grand nombre de critiques croient que Cléophas est le même qu’Alphée, père de l’apôtre saint Jacques le Mineur, et que Cléophas et Alphée ne sont qu’une transcription grecque différente du même nom araméen ; d’autres en font deux personnes distinctes. Voir Alphée, t. i, col. 418-419. F. Vigouroux.

    1. CLERC##

CLERC (LE), CLERICUS. Voir Le Clerc (Jean).

    1. CLIFFORD William##

CLIFFORD William, théologien catholique anglais, né à Irnham, dans le comté de Lincoln, le 24 décembre 1823, mort à Bath le 14 août 1893. Après avoir fait ses premières études à Hodder Place et à Stonyhurst, en Angleterre, il entra au collège ecclésiastique des nobles à Rome. Le 25 août 1850, il fut ordonné prêtre à Clifton, dont il devait devenir évêque en 1857. Il est connu par une explication particulière du premier chapitre de la Genèse, exposée dans The Days of the week and the works of Création (Dublin Review, avril 1881, p. 311332)..D’après lui, le prologue delà Genèse n’est qu’un chant liturgique des Hébreux, sans caractère historique et scientifique. Sa théorie a eu peu de partisans. Elle suscita de nombreuses contradictions, et il s’efforça de répondre aux difficultés qu’on lui opposait dans The Days of création, some further considérations (Dublin Review, avril 1883, p. 397-417). — Voir C. Looten, M> r Clifford, dans la Revue de Lille, octobre 1893, t. viii, p. 570-580 ; P. de Foville, Les jours de la semaine et les œuvres de la création, in-8°, Bruxelles, 1882 ; Id., Encore les jours de la création, in-8°, Bruxelles, 1884. F. Vigouroux.

CLIMAT de Palestine. Voir Palestine.

    1. CLOCHETTE##

CLOCHETTE (hébreu : pa’âmôn ; Septante : y.wfioov ; Vulgate : tintinnabulum), instrument creux, en métal, qui résonne quand il est frappé par un battant suspendu à l’intérieur. Il n’en est question sûrement dans l’Écriture qu’à propos de la tunique du grand prêtre ; peut-être en est-il fait aussi mention dans le prophète Zacharie sous le nom de mesillôt. — 1° Dieu ordonna à Moïse de placer au bas de la tunique (rne’îl) du grand prêtre des clochettes d’or, alternées avec des grenades. Exod., xxviii, 33, 34 ; xxxix, 24. « [Dieu], dit l’auteur de l’Ecclésiastique, xlv, 10-11, a donné [à Aaron] la robe qui descend jusqu’aux pieds, … et il l’a entourée d’un grand nombre de sonnettes d’or, pour faire du bruit dans sa marche et faire entendre ce bruit dans le Temple comme un avertissement pour les fils de son peuple. » Cf. Exod., xxviii, 35. Ces clochettes devaient avoir à peu près la même forme que celles d’aujourd’hui. On en a retrouvé en Egypte

S 95. — Clochette

égyptienne.

British Muséum.

qui ont peut-être la même forme que celles de la robe du grand prêtre. Nous en reproduisons ici une qui est conservée au British Muséum (fig. 295). Cf. V. Ancessi, L’Egypte et Moïse, in-8°, Paris, 1875, p. 85. M. de Morgan a exhumé à Dahchour en 1894 (fig. 296) une clochette gréco-romaine. J. de Morgan, Fouilles à Dahchour, in-4°, Vienne, 1895, fig. 103, p. 46. Il en existait aussi en Assyrie. M. Layaid, A’tneveh and Babylon, î8A, p. 1877, a découvert à Nimroud, renfermées dans une chaudière, quatre - vingts clochettes en bronze, avec un battant en fer. Elles sont conservéesaujourd’hui au British Muséum (fig. 297). Leur dimension varie de 50 à 75 millimètres de hauteur et de 25 à 50 millimètres de diamètre. — Le nombre des clochettes de la tunique du grand prêtre était de trois cent soixante-six, d’après Clément d’Alexandrie, Strorn., v, 6, t. ix, col. 64 ; de soixante-douze, d’après les rabbins. Winer, Biblisches Realwôrterbuch, B" édit., 1848, p. 406. Certains commentateurs, à la suite de Josèphe, Bell, jud., V, v, 7, ont cherché un sens symbolique aux clochettes de la tunique du grand prêtre ; mais, d’après le texte sacré lui-même,

Exod., xxviii, 35 ; Eccli.,

xlv, 10, elles avaient pour

but d’avertir les fidèles (cf.

Luc, i, 9, 21), de la même

manière que l’Église se sert

aujourd’hui de la sonnette

pendant la célébration des

offices. Voir J. de Blavignac,

La Cloche, in-8°, Genève,

1877, p. 309-313.

2° D’après certains com mentateurs, le prophète Za charie, xiv, 20, fait mention

des sonnettes qu’on attachait

au cou des chevaux : « En ce

temps-là, dit-il, il sera [écrit]

sur les mesillôt des chevaux : Consacré à Jéhovah, » c’est-à-dire, dans le nouveau royaume de Dieu, tout sera consacré au culte de Dieu, et l’inscription qu’on lisait sur la lame d’or placée sur le front du grand prêtre, Exod., xxviii, 36, on la lira désormais jusque sur les mesillôt

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296. — Clochette trouvée

dans les fouilles de Dahchour.

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297. — Clochettes assyriennes. British Muséum.

des chevaux. Saint Jérôme, à la suite des Septante, a traduit ce mot hébreu par « frein » ; mais il reconnaît lui-même, Comrn. in Zach., xiv, 20, t. xxv, col. 1539, que cette signification est loin d’être certaine, et l’on s’expliquerait difficilement qu’on plaçât une inscription sur le frein. Aussi admet-on communément aujourd’hui que les mesillôt sont des ornements mis au cou du cheval, c’est-à-dire, d’après les uns, des sonnettes ou grelots ; d’après d’autres, des plaques métalliques pouvant faire l’office de sonnailles. Pour les sonnettes, voir J. Doughtey, qui a réuni dans ses Analecta sacra, 183, in-12, Londres,