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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/420

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CLOCHETTE — CLOU


1668, p. 496-498, les passages des auteurs grecs et latins où il est fait mention de cet usage. Il est certain que les Grecs suspendaient des clochettes au cou de leurs chevaux. Diodore de Sicile, xviii, 27, 5, rapporte qu’aux funérailles d’Alexandre le Grand, chaque mule avait une clochette d’or. Un bas-relief de Persépolis (fig. 298) représente un chameau avec une sonnette. Voir aussi fig. 180, col. 524. La forme de la sonnette se prête toutefois moins

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298. — Bas-relief de Persépolis.

D’après Flandin et Coste, Voyage en Perse, pi. 108.

bien que celle d’une lame plate de métal à une inscription. Il est donc assez vraisemblable qu’il s’agit d’ornements de métal, comme les iaharônîm de Jud., viii, 21 ; Is., iii, 18, qui s’entrechoquaient quand les chevaux étaient en marche. Jahn, Biblische Archâologie, n° 96. Le mot mesillôÇ dérive du verbe salai, « résonner », comme mesiltayim, qui signifie « les cymbales » et a une forme duelle parce que les cymbales se composent de deux bassins.

3° De petites clochettes servaient autrefois comme aujourd’hui de parure aux femmes ; mais, quoique certains auteurs aient vu une allusion à cet usage, Is., iii, 16, il n’en est fait aucune mention certaine dans l’Écriture.

J. Parisot.

    1. CLORIVIÈRE##

CLORIVIÈRE (Pierre Joseph Picot de), jésuite français, né à Saint-Malo le 29 juin 1735, mort à Paris le 9 janvier 1820. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 14 août 1756. Après la suppression de l’ordre en France, il reçut la prêtrise et devint curé de Paramé, près de Saint-Malo. Il fut emprisonné sous la Terreur, et de nouveau pendant le consulat de Napoléon. En 1814, il rentra dans la Compagnie, rétablie par Pie VII, et devint provincial de France. Il a laissé : Explication des Épîtres de saint Pierre, 3 in-12, Paris, 1809 ; 2 in-12, Lyon et Paris, 1861. On conserve encore de lui les manuscrits suivants : Explication du Cantique des cantiques ; Explication littérale du texte de l’Apocalypse ; Analyse de l’Apocalypse ; Explication du discours de la Cène.

C. SOMMERVOGEL.

CLOU (hébreu : vâv, yâtêd, masmerîm, maimerôt ; Septante : ï)), o ; , 71àaca).o ;  ; Vulgate : clavus, cselatura, paxillus, palus).

I. Le clou en général. — 1° Le vâv est un clou de métal. Il n’en est question que dans l’Exode, à propos des clous d’or qui doivent soutenir le voile devant l’arche, Exod., xxvi, 32, 37 ; xxxvi, 36, 38, et des clous d’argent fixés aux colonnes du parvis. Exod., xxvii, 10, 11, 17 ; xxxviii, 10, 11, 12, 17, 19, 28. — 2° Le yâtêd, du radical arabe yâtad, « fixer solidement, » est la cheville de bois ou de métal que l’on enfonce dans la terre ou dans un mur pour y assujettir les objets. Tels sont les clous de bronze qui servent à fixer le tabernacle au moyen de

cordages, Exod., xxvii, 19 ; xxxv, 18 ; xxxviii, 20, 31 ; xxxix, 40 ; Num., iii, 37 ; iv, 32, et les chevilles qui maintiennent sur le sol les tentes ordinaires. Is., liv, 2 ; Eccli. xiv, 25. Ces chevilles étaient en bois dur et résistant ; on n’aurait pu les fabriquer avec de la vigne. Ezech., xv, 3. On les enfonçait aussi dans le mur, entre deux pierres, pour y accrocher les objets. Eccli., xxvii, 2. On employait le yâfed dans certains cas pour creuser un trou dans la terre. Deut., xxiii, 13. C’est avec un de ces clous que Jahel transperça la tête de Sisara, Jud., iv, 21, 22 ; v, 26, et qu’ensuite Dalila fixa Samson sur le sol par sa chevelure. Jud., xvi, 13, 14. — Comme le clou assure la sta — bilité de la tente, il devient au figuré le symbole du secours divin qui maintient le peuple de Dieu à sa place. Le Messie sera planté comme un clou dans un lieu inébranlable, Is., xxii, 23 ; Zach., x, 4, tandis que les clous d’autrefois, c’est-à-dire les secours humains, seront arrachés et cassés. Is., xxii, 25. Le clou de Sion ne sera plus enlevé, Is., xxxiii, 20, après la restauration messianique. Au retour de l’exil, les Juifs supplient Dieu de leur accorder <x un clou dans le lieu saint », c’est-à-dire un séjour assuré près du temple du Seigneur. I Esdr., IX, 8. — 3° Les masmerîm et les maimerôt ne sont nommés qu’au pluriel. D’après le radical sâmar, s faire saillie en pointe, » ce sont les clous pointus en métal. David avait préparé du fer afin qu’on fabriquât des clous de cette sorte pour les portes du Temple. I Par., xxii, 3. Salomon fit exécuter pour le Saint des saints des masmerîm en or du poids de cinquante sicles chacun, soit d’environ sept cent dix grammes. II Par., iii, 9. Lui-même compare les paroles des sages à des maimerôt solidement plantés. Eccle., xii, 11. Enfin, c’est avec des clous qu’on fixait en place

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299. — Clous assyriens.

D’après Place, Ninive et l’Assyrie, t. iii, pi. 74.

les idoles. Is., xli, 7 ; Jer., x, 4. Voir (fig. 299) des clous de bronze assyriens d’après Place, Ninive et l’Assyrie, Paris, 1867, t. iii, pi. 74.

II. Les clous de la Croix du Sauveur. — Ils ne sont nommés qu’une fois. Joa., XX, 25. Il y en avait probablement quatre. S. Ambroise, De obitu Theod., 47, 49, t. xvi, col. 1401, 1403 ; Rufin, H. E., i, 8, t. xxi, .çol. 477 ; Théodoret, H. E., i, 17, t. lxxxii, col. 960 ; S. Grégoire de Tours, De gloria martyr., 6, t. lxxi, col. 710. Un seul clou pour les deux pieds superposés n’eût pu être enfoncé qu’avec une extrême difficulté, et les os eussent été infailliblement brisés. L’usage était d’ailleurs, chez les Romains, de clouer les deux pieds séparément. « Deux fois on fixera les pieds et deux fois les mains, » dit Plaute en parlant du supplice de la croix. Mostellaria, II, i, 13. Cf. Curtius, De clavis dominicis, in-8°, Anvers, 1670, p. 34. Les clous du Sauveur étaient assez gros. Ils devaient soutenir le divin patient sans trop déchirer ses membres, et la blessure qu’ils lui firent fut