Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

827

COHORTE — COIFFURE

828

    1. COHORTE##

COHORTE (grec : oTreïpa ; Vulgate : cohors), corps de troupe.

I. Cohorte dans les Machabées. — Au temps d’Antiochus, quarante cavaliers apparurent dans les airs à Jérusalem. Ils étaient, dit l’Écriture, « rangés en cohortes, » a-xziprfio-i. Il Mach., v, 2. Le sens de ce passage est que les cavaliers marchaient en rangs. Les Grecs indiquent deux ordres habituels de marche pour les troupes de cavalerie, tantôt sur huit, tantôt sur quatre chevaux de profondeur, et par conséquent ici sur cinq ou dix de front. Polybe, XII, xviii, 3 ; Maurice, II, v, 58. — Judas Mæhabée, dans la bataille qu’il livra à Timothée, rangea son armée en cohortes. II Mach., xii, 20, 22. Le mot « cohorte » désigne ici un corps de troupe dont nous ignorons l’importance. Le sens donné au mot iritsïpot dans les auteurs profanes ne peut servir à nous éclairer sur ce point ; Polybe emploie ce mot tantôt pour désigner une partie de la phalange, sans dire combien de soldats elle comprenait, xviii, 28 ; tantôt pour désigner un manipule romain, c’est-à-dire deux centuries, ou un tiers de cohorte, XI, xxix, 1 ; xxiii, 1 ; ailleurs enlln sans aucune indication, II, iii, 2 ; XV, ix, 9.

II. Cohorte romaine. — Dans le Nouveau Testament, il est plusieurs fois question de la cohorte romaine. La cohorte de la tour Antonia prend part à l’arrestation de Notre -Seigneur sous la conduite de Judas. Joa., xviii, 3. Pendant la passion, elle se rassemble tout entière pour insulter le Sauveur. Matlh., xxvii, 27 ; Marc, xv, 16. Dans les Actes, xxi, 31, il est question de la même cohorte au moment de l’arrestation de saint Paul. — Au temps de l’empire, les Romains appelaient cohorte une subdivision de la légion La légion comptait dix cohortes ; chacune d’elles était commandée, selon toutes les probabilités, par le centurion de la première centurie. On appelait ces centurions primi ordines. J. Marquardt, L’organisation militaire des Romains, trad. Brissaud (Manuel des antiquités romaines de Th. Mommsen et J. Marquardt, t. xi), in-8°, Paris, 1891, p. 183. — On donnait aussi le nom de cohortes aux corps auxiliaires d’infanterie, même lorsqu’ils comprenaient une partie de cavalerie. Voir Auxiliaire. Les cohortes d’auxiliaires étaient commandées par des tribuns ou par des prsefecti. La cohorte de la tour Antonia était donc une cohorte auxiliaire. Joa., xviii, 12 ; Act., xxi, 31. Voir Tribun. On distinguait parmi les cohortes auxiliaires les cohortes italicse civium romanorum. Le centurion Corneille appartenait à une de ces cohortes. Act., x, 1. Ces cohortes étaient au nombre de trente-deux. Elles étaient composées de volontaires italiens. Le service y durait vingt-cinq ans, mais il était moins pénible que dans la légion. Végéce, Epitom. rei milit., ii, 3. Plus tard on admit les provinciaux dans ces cohortes. J. Marquardt, ouvr. cit., p. 189-191. Les milices des provinces formaient le reste des cohortes auxiliaires. Parmi ces cohortes, les unes conservaient leurs armes nationales, et, à cause de cela, on les appelait sagittarii, scutali, contarii catafracti, funditores, etc. Corpus inscript, latin., t. iii, n os 99, 129, 335, 600 ; Ephem. epigraphica, t. v, p. 172, 249, etc. À cause de leur armement plus’léger que celui des légionnaires, on les désignait d’une manière générale sous le nom de levés cohortes. Tacite, Ann., i, 51 ; ii, 52 ; iii, 39, etc. — Certaines de ces cohortes étaient composées de 500 hommes divisés en six centuries, c’étaient les cohortes quingenarise ; d’autres comprenaient 1000 hommes ou dix centuries, c’étaient les cohortes milliariee. Les unes et les autres étaient tantôt exclusivement composées de fantassins, elles étaient dites alors pedilse, Corpus inscript, latin., t. iii, n° 3318 ; tantôt elles étaient composées de fantassins et de cavaliers, on les appelait alors equitatse. G.Wilmanns, Exempla inscriptionum latinarum, in-8°, Berlin, 1873, n°* 691, 1140, 1576, 1580, etc. — La cohors quingenaria equitala comprenait 120 cavaliers et 360 à 380 fantassins. Hygin, De castrametatione, 26. La cohors

milliaria equitata comprenait 240 cavaliers et 760 fantassins. Hygin, ibid. ; cf. Ephem. epigr., t. v, p. 31. Josèphe, Bell, jud., III, iv, 2, donne pour les cohortes de l’armée de Vespasien les chiffres de 013 fantassins et de 120 cavaliers. J. Marquardt, ouvr. cit., p. 191-194. La cohorte de la tour Antonia était equitata. Act., xxiii, 23, 31, 32. Voir Cavalier romain. — Les cohortes portaient des noms empruntés soit à leur pays d’origine, soit à leur cantonnement, par exemple, Cohors II Thracum Syriaca (voir Ephem. epigr., t. v, p. 487) ; soit au gouverneur de province qui avait fondé le corps, ou à un empereur. Ibid., p. 246 ; J. Marquardt, ouvr. cit., p. 195. — Les troupes de la garde impériale étaient également divisées en cohortes, appelées cohortes pretorise, qui étaient au nombre de neuf au temps de Notre-Seigneur et des Apôtres. Tacite, Ann., 1, 7 ; ii, 34. Elles étaient Joutes milliarix equitatse. Tacite, Ann., i, 24 ; ii, 93. Chacune d’elles était commandée par un tribun, sous le commandement en chef du préfet du prétoires La garnison de Rome comprenait en plus des cohortes urbaines au nombre de trois, numérotées à la suite des cohortes prétoriennes, et des cohortes de vigiles, à la fois agents de police et pompiers. Les tribuns dès cohortes urbaines obéissaient au préfet de la ville, et ceux des vigiles au préfet des vigiles.

Quand saint Paul fut envoyé à Rome par le procurateur de Judée, Portius Festus, il fut confié à Julius, à qui le texte sacré donne le titre de « centurion de la cohorte Augusta ». Act., xxvii, 1. Les commentateurs ont tous pensé qu’il s’agissait d’une cohorte auxiliaire portant le nom de l’empereur Auguste. Voir Augusta (Cohorte). M. Mommsen croit que le mot « cohorte Auguste » signifierait simplement la « troupe de l’empereur ». Sitzungsberichte der Preuss. Akademie tu Berlin, 1895, p. 501. Cf. W. Ramsay, Saint Paul, The traveller and the Romancitizen, in-8°, Londres, 1895, p. 314-315 et 348.

Bibliographie. — Henzen, Sui tribuni coniandanti di coorti ausiliarii, dans les Annal, del’Instit, archeol., 1858, p. 17-27 ; R. Hassencamp, De cohortibus Romane— rum auxiliariis, in-8°, Gœtlingue, 1869 ; O Schûnemann, De cohortibus Romanorum auxiliariis, in-8°, Halle, 1883.

E. Beurlier.

COIFFURE. — I. La coiffure ordinaire. — Il serait dangereux, en Palestine, de s’exposer tête nue aux rayons du soleil. De tout temps les Israélites ont eu la tête couverte d’une pièce d’étoffe faisant un ou plusieurs tours, et qui n’est autre que le turban oriental. On l’appela par la suite sudar, Schabbath, 77 b (aouEâptov, sudarium). On ne le quittait jamais, ni dans le Temple, ni dans les synagogues. Kidduschin, 31 a. Il était tellement extraordinaire d’aller tête nue, que la loi enjoignait aux lépreux de marcher ainsi, pour qu’on les distinguât plus facilement. Lev., xiii, 45. On découvrait aussi par déshonneur la tête de la femme soupçonnée d’adultère. Num., v, 18. La coiffure des gens du. peuple ne devait pas différer beaucoup de ce qu’elle est encore aujourd’hui en Syrie, le turban vert ou blanc, ou tout simplement le kouffièh, grand mouchoir à couleurs vives, qui s’attache autour de la tête avec une corde en poils de chameau, et dont les extrémités flottent sur le cou et sur les épaules. Stapfer, La Palestine au temps de Jésus-Christ, Paris, 1885, p. 192, 194. Quand Notre-Seigneur cheminait à travers la Palestine, il avait certainement la tête couverte d’un kouffièh, et n’allait pas plus nu-tête que ses compatriotes. Voir les coiffures modernes en usase en Palestine, t., fig. 151, col. 633 ; fig. 164, col. 671 ; fig. 203, 204, col. 830, 831 ; fig. 438, col. 1451 ; fia. 446, col. 1453 ; fig. 489-491, col. 1616 ; fig. 493, col. 1623 ; fig. 494, col. 1631 ; fig. 595, col. 1899 ; t. ii, fig. 45, col. 115 ; fig. 165, col. 480 ; fig. 209, col. 596 ; fig. 211, col. 599. — À l’époque des Machabées, le grand prêtre Jason s’appb’qua à introduire les usages grecs à Jérusalem. Entre autres innovations, il bâtit un gymnase, et « mena sous le chapeau les plus nobles jeunes gens ». II Mach., iv, 13. Dans les exercices de la palestre,