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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/571

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COUSIN — COUTEAU


donc atteints non plus seulement, comme à l’ordinaire, dans le voisinage des eaux, mais dans tout le pays, partout où il y avait de la poussière. Les insectes formaient alors dans l’air de véritables nuées, mais beaucoup plus étendues que celles dont on a parfois le spectacle en ces pays. Théodoret, Hist. eccl., ii, 26, t. lxxxii, col. 1080, raconte que pendant le siège de Nisibe par Sapor, Dieu envoya contre les assiégeants, à la prière de saint Jacques, « une nuée de moustiques, » ffxvïna ; -/.ai xtivwua ; , qui s’introduisirent dans les trompes des éléphants, les narines et les oreilles des chevaux et des bêtes de traits. Tous ces animaux brisèrent leurs liens, jetèrent à bas leurs cavaliers et se dispersèrent de toutes parts, ce qui amena la déroute de l’armée. Des effets analogues se firent sentir dans toute l’Egypte, mais avec une intensité qui dépassa extraordinairement ce qui se produisait d’habitude dans le pays.

2° Le cousin dans Isaïe, zi, 6. — Le prophète s’exprime ainsi : « Levez les yeux au ciel et regardez la terre : ceux-ci disparaîtront comme la fumée, celle-là s’usera comme un vêtement, et ses habitants périront kemô kên ; mais mon salut durera éternellement. » Les anciennes versions ont pris kên pour l’adverbe qui veut

pressurage et la mise en bouteilles du vin qu’ils doivent consommer. Cf. Fillion, Saint Matthieu, Paris, 1878, p. 446. Dans le passage évangélique, le -*.ù>tùty, culex, n’est autre que le cousin, nommé ici comme type de tous les moucherons qui peuvent tomber dans les liquides. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 328. Notre -Seigneur représente le filtrage du liquide contenant d’imperceptibles moucherons commele type de la fidélité scrupuleuse aux minuties. Avaler le chameau, voir Chameau, col. 527, c’est, au contraire, se permettre sans scrupule les plus graves manquements.

H. Lesêtre.
    1. COUTEAU##

COUTEAU, instrument tranchant de moindre dimension que le glaive. Il a plusieurs noms en hébreu.

1° Ma’âkélét, de’âftal, « manger, » par conséquent l’instrument qui sert à préparer la nourriture. Abraham se dispose à s’en servir pour l’immolation d’Isaac. Gen., xxii, 6, 10 (jj.âx « ip « , gladius). Le lévite d’Éphraïm s’en sert pour dépecer en douze parts le cadavre de sa femme. Jud., xix, 29 (pou. ?aia, gladius). Le livre des Proverbes, xxx, 14, parle de gens cupides qui, au lieu de dents, ont des couteaux ( |xay.aïpa « , gladios). Les monuments égyptiens représentent assez souvent des sacrificateurs ou des

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397. — Fabrication de couteaux de silex. Tombeau da Benl-Hassan. D’après P. E. Newberry, Senl-Eassan, part, i, pi. xi.

dire s ainsi ». Le sens de la phrase est alors : s ses habitants périront de même, » mot à mot : « comme ainsi. » Gesenius, Thésaurus, p. 694, et d’autres auteurs pensent que kên désigne ici le cousin et qu’il faut traduire : « ses habitants périront comme-le cousin. » Cette dernière traduction rétablit une sorte de parallélisme entre ce membre de phrase et les deux précédents. Néanmoins elle ne s’impose pas. Elle a contre elle l’autorité des anciennes versions. De plus, il faut observer que les kinnîm ne sont nommés ailleurs qu’au pluriel, qu’il n’est nulle part question d’eux en dehors de la description de la troisième plaie d’Egypte dans l’Exode et le Psaume cv, que leur mention n’est guère attendue dans le passage d’Isaïe, et qu’enfin ces fragiles insectes éveillent plutôt l’idée d’une incommodité à redouler que celle de la loi commune de la mort.

3° Le cousin dans l’Évangile. — NotreSeigneur reproche aux scribes et aux pharisiens d’être des « guides aveugles, filtrant (oYJXcÇovtsî) le cousin et avalant le chameau ». Matth., xxiii, 24. La loi rangeait parmi les animaux impurs « tout ce qui a des ailes et marche sur quatre pieds », à l’exception des sauterelles. Lev., xi, 20-23. Tous les insectes volants, mouches, cousins, etc., se trouvaient compris dans cette catégorie. Quand ils tombaient dans un mets ou dans la boisson, ils les rendaient impurs et communiquaient l’impureté à ceux qui les avalaient. Aussi les pharisiens poussaient-ils très loin les précautions pour éviter de pareilles souillures. Ils filtraient soigneusement à travers des linges le vin qu’ils devaient boire, afin d’en retirer les moucherons, yabhusîn, qui avaient pu y tomber. Buxtorf, Lexicon chaldaicum, p. 474. De nos jours encore, pour obtenir du vin kasêr (conforme à la loi), les Juifs de Cologne envoient à Reims des délégués chargés de surveiller le

bouchers armés de couteaux et dépeçant des animaux. Voir col. 36, fig. 14, le personnage de gauche se servant d’un couteau pour préparer un oiseau, et t. i, col. 1878, fig. 575, col. 1879, fig. 577, des bouchers armés de couteaux.

2° Mahâlâfim (Tzapr{Moi*HLhai, « des choses différentes, » cultri), couteaux pour les sacrifices, énumérés parmi les objets rendus aux Juifs par ordre de Cyrus. I Esdr., i, 9. Bien qu’il n’en soit pas fait plus ample mention, il est certain que les couteaux ont dû être en grand usage dans le Temple, pour découper les parties des victimes qui devaient être mises à part. Lev., vii, 33, 34 ; viii, 20, 25 ; ix, 13 ; Num., xviii, 18. Au nord et au sud des bâtimentsdu Temple se trouvaient, dans les derniers temps, des salles appelées bê( ha-hâlîfôf, « maison des rechanges », où l’on déposait les couteaux sacrés et où l’on conservait ceux qui étaient hors d’usage. Gemar. Hier., Joma, 41, 1 ; Succa, 55, 4 ; Reland, Antiquitàtes sacræ, Utrecht, 1741, p. 60.

3° Sakkin, culter, le couteau qui sert pendant le repas. Le Sage recommande à celui qui est à table avec un prince de se mettre « le couteau sur la gorge », s’il a grand appétit, c’est-à-dire de se surveiller lui-même très étroitement, pour ne pas commettre d’inconvenance. Prov., xxiii, 2.

4° Sûr hérèb, ou simplement fur, sor, le couteau de pierre. Séphora, femme de Moïse, se sert d’un couteau de pierre (^f, ço{, acutissirna petra) pour circoncire son fils. Exod., iv, 25. Ces couteaux étaient en usage chez les anciens, surtout pour la circoncision et l’accomplissement des rites sacrés. Hérodote, ii, 86 ; Pline, j H. N., xxxv, 12. Cf. Rosenmûller, Das alte und neue j Morgenland, Leipzig, 1818, t. i, p. 268. Josué fit circon| cire les Hébreux, à Galgala, avec des couteaux de pierre