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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/621

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CYRINUS — CYRUS


San Lucae delV anno in che venue eseguita nella Giudea, in-8°, Rome, 1876 ; J.-B. de Rossi, Bullettino di archeologia cristiana, 1877, p. 6-7 ; R. Garrucci, dans la Civiltà cattolica, janvier et mars 1881, p. 222 et 715 ; F. "Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, 2e édit., 1896, p. 89-130 ; Belser, Lukas und Josephus, dans la Theologische Quartalschrift de Tubingue, Heft I, 1896 ; H. Marucchi, L’iscrizione di Quirinio net museo Lateranense ed il Censo di S. Luca, in-8°, Sienne, 1897, et dans Il Bessarione, janvier 1897, p. 580-596. H. Marucchi.

    1. CYRUS##

CYRUS (hébreu : Kôréè ; perse : Kurus ; babylonien : Kuras ; Septante : Kûpoç), l’un des rois perses les plus célèbres comme conquérant et comme libérateur des Juifs emmenés en captivité par Nabuchodonosor (fig. 457). — I. Les détails donnés sur ce prince par Hérodote, Xénophon et Ctésias, entre autres, sont tellement contradictoires, qu’on ne peut s’attacher qu'à ceux qui sont fournis ou confirmés par les documents cunéiformes babyloniens ou perses. Ces documents sont la courte inscription qui surmonte le portrait de Cyrus à Mourgab, une brique de Senkéreh, le cylindre de prière pour Cyrus et Cambyse son (ils, la Chronique babylonienne de la conquête de la Clialdée, le cylindre de Sippara de Nabonide, et les inscriptions de Darius, un des successeurs de Cyrus. — De même que les autres rois perses, Cyrus se donne comme descendant d’Achémenès, fils d’un Cambyse et petit-fils d’un autre Cyrus ; ces derniers portent déjà le titre de rois (Cylindre de prière et Inscription de Mourgab). Cyrus ne reçut d’eux que le royaume de Perse, peut-être alors dépendant de la Médie, s’il faut accepter les récits des historiens grecs. Mais bientôt il attaqua Istumegu ou Astyage, roi des Mèdes, qui fut trahi par ses propres soldats, livré à Cyrus, et dépouillé de son royaume et de ses richesses. /4gam[a] tana-(Ecbatane), actuellement Hamadan, devint la seconde capitale du nouveau royaume persomède. Ceci se passa la sixième année de Nabonide, roi de Babylone, c’est-à-dire en 550 (Chronique babylonienne). Au lieu d’attaquer immédiatement l’empire babylonien, il est croyable que c’est alors que Cyrus soumit les régions plus orientales, la Bactriane, la Margiane, la Sogdiane, la Parthie et l’Arie, contrées dont les noms n’apparaissent pas dans le peu d’inscriptions qu’il nous a laissées, mais qui sont déjà mentionnées dans les inscriptions de Darius comme soumises à la Perse (Darius, Inscription de Béhistoun), et dont Cambyse, successeur de Cyrus et prédécesseur de Darius, ne fit certainement pas la conquête, puisque toute son activité se tourna vers la Phénicie, l’Egypte et l’Ethiopie. Les historiens grecs s’accordent pour lui faire conquérir alors la Lydie, royaume de Crésus, et soumettre les provinces grecques qui en dépendaient. En effet, nous trouvons également dans les inscriptions de Darius, à Béhistoun et à Nasch-i-Roustan, la mention des Ioniens, des Cappadociens, de Saparta, que M. Oppert identifie avec les Lyciens, et des peuples de la mer. Oppert, The Behistun Inscriptions, dans Records of the Past, t. ii, p. 88 ; et Inscript, of the Persian Monarchs, t. ix, p. 71. Cyrus lui-même mentionne comme tributaires les peuples et les rois voisins de la mer supérieure jusqu'à ceux de la mer inférieure (Méditerranée et golfe Persique) dans le Cylindre de prière. Déjà maître d’un vaste empire, il songea alors à attaquer la Babylonie. Les inscriptions cunéiformes babyloniennes montrent que le roi régnant, Nabonide, avait suscité contre lui bien des mécontentements ; du reste, il avait supplanté sur le trône la descendance directe de Nabuchodonosor ; et ses inscriptions nous le représentent plus occupé à restaurer les anciens temples et à célébrer des fêtes religieuses qu'à défendre l’empire chaldéen. Tandis que Nabonide s’enferme dans Babylone, c’est Baltassar, son fils, que les inscriptions mentionnent toujours à la tête des armées (Chrùnique babylonienne et Cylindre

de Nabonide provenant de Moughéir). La dix-septième et dernière année du règne de Nabonide (en 539), Cyrus, ayant excité au dehors et au dedans différentes révoltes, apparut enfin en Babylonie, battit l’armée chaldéenne à Routoum, s’empara de tous les environs de la capitale, spécialement de Sippara, où Nabonide s'était réfugié, et d’où il ne put s’enfuir à temps pour éviter de tomber dans les mains des Perses. Le septième mois, Ugbaru (Gobryas) s’empara de Babylone, et Cyrus y fit son entrée

457. — Cyrus, rot de Perse. Bas-relief de Mourgab. D’après M. Dieulafoy, L’art antique de la Perse, t. i, pi. xvii.

le huitième mois (vers octobre). La Chronique babylonienne, d’où ces détails sont tirés, et le Cylindre de prière pour Cyrus et Cambyse, également d’origine et de langue babyloniennes, voilent naturellement les détails de la chute de l’empire chaldéen : on connaît ceux que donnent les historiens grecs. Cyrus, désespérant de s’emparer de vive force d’une ville si bien fortifiée et si richement approvisionnée, détourne les eaux de l’Euphrate et s’introduit dans la ville par le lit du fleuve, durant une nuit de fête. Hérodote, i, 191 ; Xénophon, Cyropsed., vii, 5. Cf. Dan., v ; , 1er., li, 39-40, et spécialement 36. L’empire babylonien tomba avec sa capitale aux mains des Perses. Voir Daniel, Nabonide, Baltassar 2. — Cyrus suivit alors une politique tout opposée à celle des Chaldéens : il témoigna beaucoup de respect à la religion du pays, fit rebâtir les forteresses et les temples ruinés pendant la guerre, spécialement le grand sanctuaire babylonien du dieu Mar-