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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/938

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-1805

ENGOULEVENT — ENHASOR

1806

natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 191. Gesenius, Thésaurus, p. 492, croit, au contraire, que le tahrnâs est l’autruche. Mais les anciennes versions y ont vu un oiseau de nuit, Septante : f).aOÇ ; Vulgate : noctua ; Gr. Venet. : vvxTixdpa ?, et les rabbins juifs une hirondelle. Le lahmds est presque certainement le hibou, et il n’est guère probable que l’engoulevent ait été compris sous ce nom. Comme cet oiseau devait être bien connu des Hébreux, il est fort à croire qu’ils l’ont désigné sans

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574. — L’engoulevent.

plus de précision par le mot sippôr, qui convient à tous les passereaux et autres petits oiseaux du même genre. Ils n’ont pas dû le confondre avec l’hirondelle, dont il se distingue par des caractères assez tranchés, notamment par son habitude de se passer de nid.

H. Lesêtre.
    1. ENHADDA##

ENHADDA (hébreu : ’Ên-fladdâh, <i fontaine rapide ; » Septante : Codex Vaticanus, Aîjiocpéx ; Codex Alexandrinus, ’HvaSSà), ville de la tribu d’Issachar, mentionnée une seule fois dans l’Écriture, Jos., XIX, 21. Sa position est fixée approximativement par la place qu’elle occupe dans l’énumération de Josué, où elle est citée après Engannim, aujourd’hui Djénîn, à l’entrée de la plaine d’Esdrelon, vers le sud. Elle n’est cependant pas encore identifiée d’une manière certaine. Van de Velde, Reise durch Syrien und Palàstina, Leipzig, 1855, 1. 1, p. 237238, a voulu la reconnaître dans’Ain Haoûd, au pied occidental du mont Carmel, à l’est d’Athlît. Mais, outre que ce point n’appartenait pas à Issachar, il est trop éloigné de Djénîn pour représenter l’antique cité dont nous parlons. — On l’a cherchée à l’extrémité opposée, au nord-est d’Enrannim. Il y a dans le massif montagneux du Djebel Dahy, au sud-est d’Endor, un village appelé Umm et-Thaybéh ou simplement Et-Taiyibéh, qui n’est plus aujourd’hui que le triste reste d’une ville importante, située sur les pentes d’une colline dont la plate-forme supérieure était occupée par une forteresse. Au bas, au milieu d’une vallée, coule une source dont les eaux sont recueillies dans un bassin très dégradé ; elle fertilisait, il y a peu d’années encore, des jardins qui ont cessé d’être entretenus. Au delà de cette vallée, vers l’est, des ruines peu étendues, sur une colline voisine, sont indiquées sous le nom de Kkirbet el-Haddâd. C’était comme un petit faubourg de la ville. La dénomination de Umm et-Thaybéh, « mère de la bonté, de l’agrément, » donnée actuellement à cette localité, est tout arabe, et ne nous met point sur la voie de celle qu’elle portait autrefois, s Mais, ajoute M.V. Guérin, Galilée, t. i, p. 127, dans le nom de Khirbet el-Haddâd, que conservent les ruines qui jadis en dépendaient, j’incline à reconnaître celui de Haddâh… Si cette conjecture est fondée, nous devons identifier les ruines elles-mêmes de Oumm et-Thaybéh avec cette antique cité, vainement cherchée jusqu’ici. » Cette hypothèse, au point de vue onomastique, est assez plausible. Elle l’est moins, si l’on considère le principe basé sur l’ordre des énumérations dans le texte sacré. Nous savons bien qu’il ne faut point exagérer cette règle, qui peut avoir son élasticité et ses exceptions. On peut se demander cependant pourquoi Josué n’aurait pas, dans ce cas, mis Enhadda près d’Anaharath, aujourd’hui En-Na’urah, non loin au nordouest d’EtTaiy ibéh. Et puis il est probable que ce der nier nom représente son correspondant, Tôb, bien connu dans les langues sémitiques, et qui désignait peut-être l’ancienne ville. On croit, en effet, le retrouver sur les pylônes de Karnak (n° 22), sous la forme Toubi. Cf. G. Maspero, Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmos III qu’on peut rapporter à la Galilée, extrait des Transactions of the Victoria Institute or philosophical Society of Great Britain, 1886, p. 5. Malgré cela, la dénomination’Ên-Ifaddâh l’aurait-elle emporté plus tard, ou se serait-elle appliquée à une localité distincte, quoique voisine ? Nous ne pouvons le savoir. — Une troisième opinion répond mieux à la situation que la Bible semble assigner à Enhadda ; c’est celle qui place la ville à Kefr’Adân, au nord-ouest et tout près de Djénîn. Cf. Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883 ; t. ii, p. 45 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Nantes and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 58. C’est un village de trois cents habitants, qui s’élève sur une colline, avec des jardins plantés principalement de figuiers, d’oliviers, et entourés d’une ceinture de gigantesques cactus. On y remarque un tronçon de colonne et un certain nombre de pierres de taille d’apparence antique. Si l’analogie est parfaite au point de vue topographique, elle l’est moins pour le rapprochement onomastique. Le nom est écrit Kefr’Adân, avec i, dal (th anglais doux), dans le Survey of Western Palestine, Name Lists, Londres, 1881, p. 147, et Kefr’Adân, avec >, dal, dans V. Guérin, Samarie, t. ii, p. 225.

A. LEGEiNDRE.

    1. ENHASOR##

ENHASOR (hébreu : ’En Hâsôr ; Septante : itrjyîj’A<rôp), une des villes fortes de Nephthali, mentionnée une seule fois dans l’Écriture, Jos., xix, 37. Citée entre Édraï, probablement Ya’ter, sur la ligne frontière qui sépare Aser de Nephthali, et Jéron, aujourd’hui Yaroun, au sud-est de cette dernière localité, elle fait partie du groupe septentrional. Or entre ces deux points se trouve un village, Khirbet Haztréh, qui, par son nom et sa position, semble bien répondre à l’antique cité. L’arabe S— yaz>-, Basîréh, ou X-ïJa., Hazîréh, est la reproduction de l’hébreu "lisn, Ifasôr. D’un autre côté, l’emplacement ne saurait être plus conforme à l’énumération de l’auteur sacré. Aussi cette identification est-elle acceptée par bon nombre d’auteurs : Renan, Mission de Phénicie, Paris, 1864, p. 674 ; les explorateurs anglais, Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881, p. 204 ; G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 58, etc. Les ruines que renferme cet endroit sont en partie cachées par un épais fourré de hautes broussailles. « En s’ouvrant un passage à travers d’énormes touffes de lentisques, auxquels se mêlent des térébinthes et des chênes verts, on distingue çà et là les arasements de nombreuses maisons démolies, plusieurs tronçons de colonnes déplacées, restes d’un édifice détruit, l’un des jambages d’une belle porte ayant peut-être appartenu également à ce monument, et les assises inférieures d’une sorte de tour carrée, mesurant neuf mètres sur chaque. face et construite avec des blocs gigantesques qu’aucun ciment n’unit entre eux. Des citernes et une piscine longue de vingt-deux pas sur onze de large fournissaient jadis de l’eau aux habitants de cette localité. Sur les premières pentes d’une colline voisine, une belle voûte cintrée en magnifiques pierres de taille jonche de ses débris une construction rectangulaire, très régulièrement bâtie, qu’elle couronnait autrefois et par laquelle on descendait, comme par une espèce de puits, dans une chambre sépulcrale dont l’entrée est actuellement obstruée par un amas de grosses pierres. Ce tombeau est désigné sous le nom de Oualy Néby Hazour. À en juger par les restes de la voûte, il paraît d’époque romaine. La chambre funéraire néanmoins est peut-être plus ancienne. » V. Guérin, Galilée, t. ii, p. 117. L’auteur de cette description,