poète grec, né à Cyrène, vers 320 avant J.-C, répéta les premiers mots de ce vers d’Épiménide dans son hymne à Jupiter (vers 8), et d’après Théodoret, In TU., i, 12, t. Lxxxii, col. 861, c’est à lui que l’Apôtre aurait fait allusion ; mais Callimaque n’était pas Cretois et on ne lui donnait pas de titre équivalent à celui de prophète, comme à l’auteur dont parle l’Épitre. De plus, il dit seulement : Kpffctz àù <)/eCi<rcai, et n’a pas le reste de la citation de saint Paul. Le poète dont l’adage est rapporté ici estdonc certainement Epiménide comme l’ontaffirmé saint Jean Chrysostome, Hom. m in TH., i, 12, t. lxii, col. 676, et saint Jérôme, In Tit., i, 12, t. xxvi, col. 571574, qui ajoute que ce vers est tiré de l’œuvre d’Épiménide intitulée Liber oraculorum, t. xxvi, col. 571-572.
- ÉPINES##
ÉPINES, piquants qui croissent sur certaines plantes, et aussi plantes armées de ces piquants.
1° Noms. — Les noms servant à désigner les épines et les arbustes ou les buissons épineux sont nombreux dans la langue hébraïque. Il y a d’abord des termes généraux, comme : qôs ; Septante : axav8a ; Vulgate : spina, Gen., m, 18 ; Exod., xxii, 6 ; Jud., viii, 7, 16 ; II Reg., xxiii, 6 ; Is., xxxii, 13 ; xxxiii, 12 ; Jer., iv, 3 ; xii, 13 ; Ezech., xxviii, 24 ; — sîrîm ; Septante : 3xav60c, àxocvOtva WXa, ewlaii, 8£|icXiov ; Vulgate : spina, Eccle., vii, 6 (Vulgate, 7) ; Is., xxxiv, 13 ; Ose., ii, 6 (Vulgate, 8) ; Nah., i, 10 ; — sinnîin ; Septante : TpiëôXoc ; Vulgate : arma, armatus, dans Job, v, 5 ; Prov., xxii, 5, et avec une écriture différente, seninîm ; Septante : |30X18e ; ; Vulgate : sudes, lancées, dans Num., xxxiii, 55 ; Jos., xxiii, 13 ;
— èikkîm ; Septante : uxôXoi}/ ; Vulgate : clavi, Num., xxxiii, 55 ; — sillon ; Septante : ay.6Xo<i ; Vulgate : offendiculum, Ezech., xxviii, 24 (il est mis en parallèle à qôs, comme ayant à peu près le même sens. Le même mot, sous la forme plurielle sallônim, se rencontre dans Ezech., Il, 6 ; mais c’est vraisemblablement une faute de copiste pour sôlim, « ceux qui méprisent » ) ; — Sayît ; Septante : axoc/6a, ipipâ, xaXâ|x » ), ^ôptoç ; Vulgate : spina, spinx, vêpres, Is., v, 6 ; vii, 23-25 ; ix, 17 (Vulgate, 18) ; x, 17 ; xxvii, 4 (ce mot ne se rencontre que dans Isaïe et toujours uni au mot Sâmir ; il paraît désigner des broussailles d’épines ; selon quelques-uns ce serait une espèce particulière d’épines, mais qu’il est impossible de déterminer) ; — sâmîr ; Septante : x^pnoç, ^ôptoç, aypoxiti ; , ûXrjv ; Vulgate : vêpres, spina, spinse, Is., v, 6 ; vii, 23-25 ; ix, 17 ; x, 17 ; xxvii, 4 ; xxxii, 13, « épines, fourré d’épines. » Cependant ce mot, comme le samur arabe, pourrait bien désigner une épine spéciale, des plantes épineuses de la famille des Rhamnées. — Dans le Nouveau Testament, on trouve surtout axavOa et TpiSôXoç, qui répondent sans doute à qôs, à sîrîm et à sinnim. — A côté de ces noms généraux se.rencontrent, dans les textes sacrés, plusieurs noms s’appliquant à des espèces spéciales de plantes épineuses, telles que’âtâd, le lyciet ou rhamnus ; barqânîm, les ronces ; dardar, la centaurée ; harûl, la bugrane ; hédéq, la morelle ou paliure ; liôafy, le chardon ; na’àsus, le jujubier ou zyziphus ; tjimmôs, les orties ; senéh, buisson ou aubépine ; sirpad, épine ou plante difficile à déterminer, que la Vulgate appelle ortie. Voir Bugrane, Buisson ardent, Centaurée, Chardon, Jujubier, Lyciet, Morelle, Orties, Rhamnus, Ronces.
2° Emplois, comparaisons. — Les épines sont regardées comme le fruit de la malédiction de la terre. G ?n., m, 18 (hébreu, vi, 8). Aussi les épines qu’on recueille à la place de froment symbolisent des travaux non seulement inutiles, mais qui amènent du mal à la place du bien qu’on attendait. Jer., xii, 13. — Les épines marquent l’abandon, la désolation d’un pays. Prov., xxiv, 31 ; Is., v, 6 ; vii, 23-25 ; ix, 17 (Vulgate, 18) ; x, 17 ; xxvii, 4 ; xxxii, 13 ; xxxiv, 13. Les épines sont le fléau de l’agriculture à cause de la facilité avec laquelle elles se multiplient et de leur ténacité à résister aux soins qu"on
prend pour les détruire. Job, xxxi, 40 ; Is., xii, 13 ; Matth., xiii, 7 ; Hebr., vi, 8. On les arrache avant d’ensemencer un terrain ; car on ne sème pas sur les épines, qui étoufferaient la semence. Jer., iv, 3 ; Matth., xiii, 7 ; Marc, iv, 7 ; Luc, viii, 7. Pour les faire disparaître, on y mettait le feu avant de labourer la terre : ce qui avait en outre l’avantage de fumer le sol. II Reg., xxiii, 6 ; Is., x, 17. — On alimente le feu avec des épines, Act., xxviii, 3 ; le bruit des épines, qui donnent un feu ardent, pétillant, mais de courte durée, représente le rire bruyant de l’insensé. Eccle., vii, 6 (Vulgate, 7). On brûlait souvent des mauvaises herbes dans les champs ; mais si le feu gagne des épines et prend ainsi à des gerbes en tas ou à des moissons sur pied, celui qui aura allumé le feu payera le dommage causé par son imprudence, dit la loi. Exod., xxii, 5 (Vulgate, 6). — L’épine qui s’enfonce dans la chair cause une douleur cuisante : « Sidon ne sera plus ainsi une épine pour la maison d’Israël, » dit le prophète. Ezech., xxviii, 24. — Dans sa IIe épître aux Corinthiens, xii, 7, saint Paul exprime une douleur incessante qu’il ressent par oxôXo^, une épine enfoncée dans la chair, selon quelques interprètes un aiguillon, stimulus d’après la Vulgate, mais plutôt une écharde ou aiguillon de bois pénétrant dans la chair. — Les épines symbolisent également des embarras, des difficultés sans cesse renaissantes, Prov., xxii, 5 ; Ose., ii, 6 (Vulgate, 8) ; les peuples demeurés en Palestine après l’occupation des Hébreux seront pour eux comme des épines dans les yeux. Num., xxxiii, 55 ; Jos., xxiii, 13. — Pour punir les habitants de Soccoth du refus de l’aider dans sa guerre contre les Madianites, Gédéon les menace de les châtier en les roulant dans les épines et les ronces du désert : ce qu’il exécuta après sa victoire. Jud., viii, 7, 16. — C’est avec des épines entrelacées que les soldats tressèrent une couronne à Jésus dans sa passion. Matth., xxvii, 29 ; Joa., xix, 2. Voir Couronne, col. 1087. — Les épines symbolisent les sollicitudes du siècle dans la parabole du semeur. Matth., xiii, 22 ; Marc, iv, 18 ; Luc, viii, 14. — Enfin ce mot entre dans des proverbes comme celui-ci : « On ne récolte pas de raisin sur des épines. » Matth., vii, 16 ; Luc, vi, 44. E. Levesque.
ÉPIPHANE. Voir Antiochus IV Épiphane, t.’i, col. 693.
- EPIPHANIE##
EPIPHANIE, fête de la « manifestation » de Notre-Seigneur aux mages à Bethléhem. Matth., ii, 1-12. Voir Mages. Saint Paul se sert du mot èuiçàveta, Il Tiin., i, 10, pour désigner la venue de Jésus-Christ en ce monde, et II Thess., ii, 8 ; I Tim., vi, 14 ; II Tim., iv, 1, 8, il l’entend de son second avènement à la fin des temps, en employant, II Thess., ii, 8, les mots 7) Émçâveia xî) ; napouofoeç autoû, et dans les deux Épîtres à Timothée le mot imipàvua. seul.
- ÉPISCOPAT##
ÉPISCOPAT ( èuKTxoitri, episcopatus). Ce mot signifie proprement, en grec, « inspection, visite. » Les Septante, de même que les livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament et les auteurs du Nouveau Testament, l’ont employé dans le sens dérivé de « visite divine », hébreu peqûdàh, pour indiquer : — 1° le jugement de Dieu, Sap., iii, 13 ; Eccli., xviii, 19 (peut-être I Petr., ii, 12) ;
— 2° l’intervention bienveillante de Dieu en faveur de l’homme, Luc, xix, 44 ; I Petr., v, 6 (cf. ii, 12) ; Gen., l, 24 ; Job, xxxiv, 9 ; Sap., ii, 20 ; — 3° la vengeance que Dieu exerce contre les coupables, Exod., iii, 16 ; Is., x, 3 ; Sap., xiv, 11 ; xix, 15. — La Vulgate a traduit ordinairement dans ces passages le mot peqûdàh ou ÈniuxoTcri par visilalio. Elle ne s’est servie du mot episcopatus que dans trois endroits : — 1° Ps. cvm (cix), 8 (hébreu : peqûdàh), « emploi, charge, fonction, » et 2° Act., i, 20, où ce passage du Psaume cvm est cité par saint Pierre et appliqué au traître Judas, dont un autre apôtre doit recevoir la charge apostolique. Cette signification est attri-