Galaadites. Num., xxvi, 29 ; I Par., ii, 21, 23 ; I Par., vn, 14. D’après Jos., xvii, 3, il était père de Hépher. Le livre des Nombres, xxvi, 30-33, et la liste de I Par., vii, 15-17, donnent avec des variantes tous ses enfants.
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2. GALAAD, père de Jephté, qu’il eut, non de sa femme
légitime, mais d’une prostituée. Jud., xi, 1, 2.
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3. GALAAD, fils de Michaël et père de Jara de la
tribu de Gad. Il était descendant de Buz dont les familles
habitaient le centre du pays de Galaad. I Par., v, 14-16.
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4. GALAAD, nom donné par Jacob au monument ou
cippe élevé par lui, dans la montagne du même nom, à
son retour de Haran.
1° Histoire.
Après vingt années de séjour au pays
de sa mère, Jacob s’était déterminé à retourner dans la terre de Chanaan où il était né, prenant avec lui toute sa famille. Trois jours après, Laban, son beau-père, ayant appris cette fuite, se mit à sa poursuite et l’atteignit aux monts de Galaad. L’accord s’étant fait entre eux, Laban proposa un pacte et l’érection d’un monument qui en serait la preuve et le mémorial. Jacob accepta, et aussitôt il choisit un bloc de pierre et l’érigea en monument. Laban appela ce tas en araméen sa langue Yegar Sâhâdûfâ’, « monceau-témoin ; » Jacob le nomma Galaad hihi gal’êd) dont la signification en hébreu est la
même. Gen., xxxi, 47. « Laban dit, continue le texte sacré : Ce monceau (h gai) est témoin h ?’éd) aujourd’hui entre moi et toi. » Pour cela il fut appelé Gal’êd et encore ham-Mispâh, « l’observation, » parce qu’il avait ajouté : « Jéhovah observera /*]ï> îséf), lorsque
nous nous serons séparés. Si tu maltraites mes filles et que tu prennes d’autres femmes à côté d’elles, personne [de nous] ne sera là, mais Dieu le verra et il sera témoin entre moi et toi. » Et Laban dit [encore] à Jacob : « Tu vois ce monceau (gai), tu vois ce monument, je les ai établis témoins (êd) entre moi et toi. Témoin est ce monceau, témoin est ce monument que je ne les dépasserai pas pour aller vers toi et que tu ne les dépasseras pas pour venir vers moi dans des intentions mauvaises. Que le Dieu d’Abraham, que le Dieu de Nachor, le Dieu de nos pères soit juge entre moi et toi. » Jacob fit serment sur l’honneur de son père Isaac ; il égorgea des animaux sur ces montagnes et il invita ses parents à manger. Ils mangèrent et ils passèrent la nuit dans ces montagnes. Gen., xxxi, 54-55. Le traducteur de la Vulgate a laissé, sans les rendre, les mots du ꝟ. 49 : et encore ham-Mispdh parce qu’il avait dit, qui suivent « il fut appelé Gal’êd > ». Les Septante les ont traduits par cette phrase peu intelligible : %a ô’pairtç îjv elitev, et Visio quam dixit. Le Targum d’Onkélos traduit ham-Mispâhpar Sekkûfâ’. La plupart des interprètes considèrent Mispâh comme un nom propre employé simultanément avec Galaad. Ce monument, selon Josèphe, avait la forme d’un autel. Ant. jud., i, xix, 11. Il était sans doute de la nature de ces innombrables monuments qui se trouvent presque à chaque pas dans tout l’ancien pays de Galaad, et sont désignés sous le nom de dolmens, menhirs ou cromlechs. Il paraît être devenu, après l’occupation du pays par les Israélites, un but de pèlerinages et Jephté y alla prier le Seigneur. Jud., xi, 11. Des abus se mêlèrent ensuite à ce culte contre lesquels s’éleva avec force le prophète Osée, vi, 8 ; cf. v, 1 (hébreu).
2° Situation.
L’identité de la montagne de Galaad
où Jacob éleva le monceau de pierres commémoratif du même nom, avec la montagne de Galaad occupant le territoire des tribus Israélites transjordaniennes, ne peut être douteuse. La parenthèse du ꝟ. 48 du même chapitre xxxi de la Genèse, indique qu’il s’agit des mêmes monts de Galaad appelés ultérieurement ainsi chez les Hébreux. Les autres passages du Pentateuque où Galaad
est nommé, supposent la même identité. Ces montagnes sont celles appelées aujourd’hui le Djebel’Adjlûn et le Djebel es-Salf, les premières au nord du Zerqa’, les secondes au sud.
La stèle de Jacob devait être située au nord du Zerqa’, l’ancien Jaboc. Jacob, venant du nord, ne l’avait pas encore franchi. Le targum arabe de R. Sa’adiâh traduit ordinairement Galaad par DjérdS, mais il semble avoir en vue la contrée de Djérâs en général et non un point particulier. Le versetcité du texte hébreu, 49, parait identifier Galaad avec Maspha ; peut-être ce dernier nom est-il celui qui fut donné au territoire où se trouvait le cippe et à la localité qui l’occupa. Plusieurs voyageurs modernes croient reconnaître Maspha dans Sûf, nom porté par un village distant de sept kilomètres au nordouest de Djérâs. Voir Armstrong, Names and Places in the old Testament, in-8°, Londres, 1887, p. 127. DjérâS et Sûf sont au nord du Zerqa’. Le campement de Jacob quand il éleva le monceau de Galaad était à l’est du lieu appelé ensuite Mahanaïm, car c’est après avoir quitté Galaad pour se diriger vers le Jaboc et le Jourdain qu’il arriva en cet endroit. Une ruine appelée aujourd’hui Mahnéh, située à dix kilomètres au nord-ouest de Soûf, semble garder l’ancien nom de Mahanaïm et indiquer au moins la région où se trouvait ce lieu. Le chemin venant de la contrée de Damas et des plaines du Haurân, pour gagner la vallée du Jourdain, atteint les montagnes près de ffoson, dans le district de’Adjlûn, à vingt-deux kilomètres au nord de Soûf. De là, il prend la direction du sud-sud-ouest pour gagner Mahnéh et’Adjlûn, . en passant à dix kilomètres au nord de Sûf et à douze ou quinze de Djérâs. C’est la route qu’a dû suivre Jacob. C’est sur ce chemin, entre Hoson et Mahnéh, et peut-être au point le plus rapproché de Soûf, que l’on doit, semble-t-il, chercher le lieu de campement de Jacob et celui du monceau de pierres qu’il y érigea. Ces pays ont été fort bouleversés et la tradition locale ne paraît pas avoir gardé le souvenir de ce monument. Voir Galaad 3 et 4, Mahanaïm, Maspha en Galaad et Mésopotamie.
L. Heidet.
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5. GALAAD, ville de la contrée transjordanienne du
même nom. — On lit, Jud., xii, 7, dans la Vulgate et les
Septante : « Jephté le Galaadite jugea Israël six ans,
puis mourut et fut enseveli à Galaad sa ville. » Le prophète
Osée, vi, 8, qualifie « Galaad ville (qiryaf) d’opérateurs
d’iniquité, toute souillée de sang ». De ces deux
passages un grand nombre de commentateurs concluent
à l’existence d’une ville du nom de Galaad ; plusieurs
autres la nient. — 1° D’après les premiers, l’Écriture est
claire et formelle. Le texte hébreu actuel porte, il est
vrai, Jud., XII, 7 : vay^yqqâber be’arê Gil’âd, « il fut
enseveli dans les villes de Galaad ; » les massorètes ont
à tort confondu T avec > : la lecture ancienne devait être
celle qui est attestée par les traductions : be’îrô Gil’ad, « dans sa ville Galaad. » Le passage d’Osée serait suffisant
pour témoigner de l’existence d’une Ville de ce
nom. Eusèbe et saint Jérôme l’affirment également. Après
avoir parlé des monts de Galaad, Eusèbe ajoute : « Il y
a encore dans le mont Liban une ville [appelée] Galaad,
située dans la même montagne [de Galaad] ; elle fut
enlevée aux Amorrhéens par Galaad, fils de Machir, fils
de Manassé. Onomasticon, édit. Larsow et Parthey, Berlin,
1862, p. 140. La traduction de saint Jérôme est un
peu différente : « Galaad… c’est de cette montagne que
la ville qui y a été bâtie a pris son nom. » De titu et
nominibus loc. hebr., t. xxiii, col. 898. L’existence de
Maspha de Galaad, en tant que ville, est du reste indubitable
et l’identité de Maspha et de Galaad est indiquée
Gen., xxxi, 49 (texte hébreu). Voir Galaad 2. Le nom
de la ville de Galaad, selon plusieurs, serait sans relation
avec le nom du monument élevé par Jacob ; il lui
aurait été donné par Galaad, fils de Machir, qui l’aurait
fondé ou occupé le premier après la conquête ; et il n’y