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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/371

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HILAIRE — HILLELI (CODEX)


malentendu sur le langage figuré et, si on la pressait, elle conduirait à cette erreur que certains passages n’ont pas de sens littéral. En tous cas, il faut noter qu’on la rencontre chez saint Hilaire (spécialement In Ps. cxxir, t. IX, col. 679) tout comme chez saint Augustin. — Moïse avait confié la doctrine de la Loi à soixante-dix vieillards, dont les Septante du temps de Ptolémée étaient les successeurs. Ils furent inspirés, ou du moins sumaturellement aidés, spiritali et cœlesti scientia virtutes Psalmorwm intelligentes, pour mettre en bon ordre les psaumes qui auparavant n'étaient pas classés. Ils les ont disposés non suivant la chronologie, mais d’après le symbolisme des nombres. Le Psaume l se place chronologiquement avant le Psaume m ; mais leur ordre dans le psautier répond fort bien aux mystères des nombres 3 et 50, ibid., col. 238, et passim ; de même pour 7, 8, etc. — Sur plusieurs autres points concernant la philologie hébraïque ses remarques sont intéressantes ; tantôt il cherche les solutions là où elles se trouvent en effet, dans l’histoire et l’archéologie, sur le diapsalma, ibid., 246 ; tantôt il développe des explications mystiques, sur les titres, qu’il suppose indiquer le sujet des psaumes auquels ils sont joints, ibid., 243 et suiv. — Voir art. Canon, t. ii, col. 153, les remarques faites sur le canon de l’Ancien Testament rapporté dans ce même Prologue sur les Psaumes, § 15, et le tableau des deutérocànoniques cités par saint Hilaire.

V. Bibliographie.

1° Sources anciennes sur la vie : Sulpice Sévère, au second livre de ses Chronica (ou Historia sacra) et dans la Vita beati Martini, t. xx ; Fortunat, Vita sancti Hilarii, en deux livres (deux fois dans Patr. lot., au t. IX, col. 183, et au t. lxxxviii, col. 439 ; on reconnaît le second livre comme l'œuvre authentique de saint Fortunat de Poitiers ; il y a discussion sur l’auteur du premier) ; saint Jérôme, De vir. ill., t. xxiii, col. 699 ; voir surtout le t. ix de la Patr. lat., où sont réunis les témoignages de l’antiquité et ceux de saint Hilaire lui-même. — 2° Éditions ; L’indication des éditions anciennes est donnée, d’après Schœnemann, dans Migne, t. ix, col. 207 ; Migne luim^me reproduit l'édition de Scipion Maffei (Vérone, 1730), qui est l'édition de dom Coustant (Paris, 1693) revue et améliorée. Depuis, le travail d'établissement critique du texte a été fait à nouveau pour le seul commentaire sur les Psaumes, par M. Antoine Zingerle, au t. xxii du Corpus de Vienne, S. Hilarii episcopi Pictaviensis tractatus super Psalmos, recensuit et commen-. tario critico instruxit Antonius Zingerle, Vienne, 1891, in-8°. Un ms. important, le Lugdunensis 381 (vr> siècle), avait échappé à M.. Zingerle ; lui-même a complété son travail par une étude sur ce manuscrit, Der HilariusCodex von Lyon, au t. cxxviii des Sitzungsberichte de l’Académie de Vienne, 1893. Les fragments du livre sur les Mystères, ont été publiés, par M. Gamurrini : S. Hilarii tractatus de mysteriis et hymni et S. Silviss peregrinatio… quæ inedita ex codice Arretino deprompsit Joh. Franciscus Gamurrini, Rome, 1887, in-4° (4° volume de la Biblioteca dell’Accademia storicogiuridica). — 3° Travaux relatifs à saint Hilaire. — 1. Vues d’ensemble sur l’homme et l'œuvre : Albert de Broglie, L'Église et l’empire romain au ivsiècle, passim ; Reinkens, Hilarius von Poitiers, eine Monographie, Schaffhouse, 1864 ; V. Hansen, Vie de saint Hilaire, évêque de Poitiers et docteur de l'Église, Luxembourg, 1875 ; J. Gibson Cazenove, Saint Hilary of Poitiers and saint Martin of Tours (de la collection The Fathers for English readers), Londres, 1883 ; P.Barbier, Vie de saint Hilaire, Tours, 1887. — 2. études spéciales sur saint Hilaire eœégète. On doit à M. Zingerle les études suivantes : Studièn zu Hilarius' von Poitiers Psalmencommentar, au t. cvm des Sitzungsberichte de l’Académie de Vienne, 1885 ; Der Hilarius-Codex von Lyon, même collection, t. catxviu, 1893 ; Beilràge zur Kritik

and Erklârung des Hilarius von Poitiers, et Zu Hilarius von Poitiers, dans Zeitschrift fur classische Philologie, 1886, p. 331-341, et 1889, p. 314-323 ; Zum hilarianischen Psalmencommentar et Die lateinischen Bibelcitate bei S. Hilarius von Poitiers, dans Kleine philologische Abhandlungen, 4e fascicule, Inspruck, 1887, p. 55^75 et 75-89 ; Kleine Beitràge zu griechisch-lateinischen Worterklârungen aus dem hilarianischen Psalmencommentar, dans Commentationes Woelfflvnianse, Leipzig, 1891, p. 213-218. À noter en outre : Schellauf, Bationem afferendi locos litterarum divines rum quam in tractations super Psalmos sequi videtur S. Hilarius. — 3. Voir Tillemont, Mémoires, Paris, 1700, t. vil, p. 432-469, 745 758 ; Histoire littéraire de France, dans la seconde partie du t. i, part. ii, 1733, p. 139-194 ; Bardenhewer, Patrologie, trad. Godet et Verschaffel, t. ii, p. 282-284. R, de la Broise.

    1. HILAIRE##


2. HILAIRE, diacre de l'Église romaine, mort avant 379, tomba dans l’erreur en voulant rebaptiser les ariens. On a voulu voir dans ce personnage VAmbrosiaster ou faux Ambroisê, auteur d’un remarquable commentaire sur les Épltres de saint Paul. Voir Ambrosiaster, t. i, col. 453, et G. Morin, L' Ambrosiaster et le Juif converti Isaac, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1899, p. 97. C’est également à tort que quelques auteurs ont cru devoir lui attribuer les Qusestiones in Vêtus et Novum Testamentum qui se trouvent parmi les Spuria des œuvres de saint Augustin. Migne, Patr. lat., t. xxxv,

col. 2213.

B. Heurtebize.
    1. HILARION##


HILARION, moine bénédictin de la congrégation du Mont-Cassin, né à Gênes, mort à Saint-Martin de Peglio vers 1585. Il avait embrassé la règle de saint Benoit le 21 mars 1533 au monastère de Saint-Nicolas de Boschetto, près de Gênes. Il est auteur de Commentaria, seu animadversiones in Sacrosancta quatuor Evangelia, ad verum christianismwm continendum non inutilia, 2 in-4°, Brescia, 1567. — Voir Armellini, Bïblioth. Benedictino-Casinensis, 1731, 1. 1, p. 266 ; D. François, Bïblioth. générale des écrivains de Vordre de S. Benoit, t. i, p. 497 ; Ziegélbaùer, Hist. rei litterarise ord. S. Benedicli,

t. iv, p. 46.

B. Heurtebize.
    1. HILLÉLI (CODEX)##


HILLÉLI (CODEX), 'bt^bri-iso, appelé aussi Codex

Helali ou Hilali, manuscrit hébreu de l’Ancien Testament. Il est ainsi nommé, non pas, comme on l’a supposé, parce qu’il aurait été écrit à Hillah, nom d’une ville bâtie près des ruines de Babylone, mais parce que le scribe qui l'écrivit s’appelait Hillel. Un manuscrit écrit au Caire en 1564 donne son nom complet : « Hillel, fils de Moïse, fils d’Hillel. » Ad. Neubauer, The Introduction of the square characters in biblical MSS-, dans les Studia biblica, t. iii, Oxford, 1891, p. 23. Il ne faut pas d’ailleurs confondre cet Hillel avec le célèbre rabbin Hillel I er l’ancien, qui vivait au I er siècle de notre ère, ni avec Hillel II, autre rabbin qui vivait au IVe siècle. H. L. Strack, Prolegomena critiea in Vêtus Testamentum hebraxcunij in-8°, Leipzig, 1873, p. 16, croit qu’il a été écrit en Espagne. Quoi qu’il en soit, le Codex Hilleli est un des plus anciens et des plus célèbres manuscrits hébreux de l’Ancien Testament, et les massorètes s’en sont servis pour fixer leur texte et rédiger leur Massore. Jacob ben Éléazar, qui florissait à Tolède en 1130, s’en servit aussi pour la critique des textes scripturaires qu’il cite dans sa grammaire hébraïque intitulée haS-Salem. Il est aujourd’hui perdu, mais on sait que le texte en était excellent, qu’il était ponctué, et qu’il contenait tout l’Ancien Testament hébreu. Son histoire est racontée de la manière suivante par Abraham ben Zakkuth ou Sakkuto dans la Chronique qu’il composa vers 1500, Juchassin, <i Livre des Généalogies, »