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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/409

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HUZ AL— HYACINTHE


Vulgate : Uzal, Gen., x, 27 ; Buzal, IPar., i, 21), fils de Jectan et petit-fils d’Héber, descendant de Sem. Huzal est le nom patronymique d’une tribu arabe qui se fixa, comme les autres tribus jectanides dont elle faisait partie, dans la partie méridionale de l’Arabie. Son nom, en dehors des listes généalogiques, Gen., x, 27, et I Par., i, 21, ne parait qu’une autre fois dans l’Écriture, Ezech., xxvii, 19, sous la forme Sund ou Twa (Vulgate : Mosel ;

Septante : Il *AcrrçX). Le prophète dans ce passage dit que Ddn (voir Dan 6, t. ii, col. 1646) et Yâvdn (de ou depuis) Uzal fournissent aux marchés de Tyr du fer travaillé et des parfums. Le passage d’Ézéchiel est obscur, mais on s’accorde communément à admettre que Mê-’Uzâl est le même nom que Huzal, précédé de la préposition hébraïque d, iii, et que Yâvdn est une ville de l’Yémen mentionnée dans le Kamous. Huzal, d’après les traditions arabes, est une ville capitale de l’Yémen. Un savant Juif de Salamanque, Abraham Zakkuth, rapporte que N732, Sanaa, capitale du Yémen, est appelée par les Juifs " : tw, Uzal. Voir Bochart, Phalég, ii, 21,

3e édit., 1692, p. 116. Le grand dictionnaire arabe appelé le Kamous confirme cette identification en disant que Azdl ou Uzal est l’ancien nom de Sanaa. Voir J. Golius, Leavcon arabico-latinum, in-f°, Leyde, 1653, col. 1384. Il reste des traces de ce nom ancien dans l’appellation de Ptolémée, Geogr., vi, 7, ASuapa ou Aû’ïapa, et celle de Pline, H. N., xii, 36, qui dit que Ausaritis est une ville de l’Arabie Heureuse célèbre par sa myrrhe. Voir Gesenius, Thésaurus, p. 59. Sanaa (fig. 160) est située dans une région montagneuse au centre de l’Yémen, à 245 kilomètres nord-nord-est de Moka, près de la source de la Chab. Avant Mahomet, elle avait un temple " rival de celui de la Kaaba de la Mecque. Abondamment arrosé par les ruisseaux qui coulent de la montagne, son territoire est très fertile et rivalise avec celui de Damas. Les Juifs sont très nombreux dans cette ville. Voir C. Nie--buhr, Description de l’Arabie, t. iii, p. 252 ; R. Manzoni, El Yèmen, in 8°, Rome, 1884, p. 91-129 ; Corpus inscriptionum semiticarum, part, iv, t. i, 1889, p. 1-4.

    1. HYACINTHE (COULEUR D’)##


1. HYACINTHE (COULEUR D’), hyacinthus, hyacinthinus dans la Vulgate, Exod., xxvi, 1, 31, 36, et dans un grand nombre d’autres passages. Le mot fekêlé(, que la Vulgate a ainsi traduit, désigne proprement le coquillage

. connu sous le nom de murex trunculus, d’où les Phéniciens tiraient la couleur avec laquelle ils fabriquaient la pourpre bleu foncé, tirant sur le violet et ressemblant à la couleur de la (leur appelée en latin hyacinthus, s la jacinthe. » Le coquillage a donné son nom en hébreu â la pourpre qu’il servait à teindre. Voir Couleurs, 5°, t. ii, col. 1066, et Pourpre.

2. HYACINTHE (hébreu : léSém ; Septante : Xt^piov ; Vulgate : ligurius ; Apoc, ûixivSoç), pierre précieuse.

I. Description.

L’hyacinthe est un zircon dont la couleur dominante est le rouge ponceau ou le rouge orangé. Elle est formée des mêmes principes que le jargon, mais cependant dans une proportion différente : 0, 64 de zircone, 0, 32 de silice, 0, 02 de fer. Plus dure que le quartz, lisse, sans stries extérieures, sa cassure est éclatante, ondulée, quelquefois lamelleuse. Elle cristallise en prisme oblong tétraèdre, terminé par deux pyramides courtes également tétraèdres. Sa pesanteur spécifique est 4, 4. Elle est infusible, mais au feu elle perd sa couleur. Elle paraît appartenir aux terrains primitifs, mais on la rencontre rarement dans l’intérieur des roches : le plus ordinairement on la trouve dans le sable des ruisseaux et dans les terrains de transport, aussi bien en France, dans le ruisseau d’Expàilly près du Puy-en-Velay, qu’en Italie, en Bohême, à Ceylan, au Brésil, en Arabie, et à Assouan sur le Nil. Sous le nom d’hyacinthe cependant on comprend non seulement

cette pierre particulière, mais beaucoup d’autres d’espèces différentes. Ainsi l’hyacinthe orientale est une téïésie ; l’hyacinthe occidentale, une topaze ; l’hyacinthe la belle, un grenat ; l’hyacinthe brune des volcans, l’idocrase ; l’hyacinthe cruciforme, l’harmotome ; l’hyacinthe de Compostelle, le quartz hématoïde. Sa couleur varie donc du rouge grenat au jaune topaze et dans cette dernière sorte elle peut tellement ressembler à l’ambre, qu’elle s’appelle le chrysélectre : mais sa dureté est beaucoup plus grande et elle n’a pas sa vertu attractive. Si, comme on le voit, l’hyacinthe n’est pas une pierre actuellement bien déterminée, l’antiquité et le moyen âge étaient encore moins fixés sur sa nature. On ne la rencontre pas dans la littérature minéralogique avant Pline, H. N., xxxvii, 9, qui la rapproche de l’améthyste dont elle avait, dit-il, la couleur violette, , mais plus claire et plus languissante. Comme son nom vient très probablement de la plante hyacinthe, les différentes couleurs de la fleur lui ont été attribuées, et au m’siècle Solin, Collectanea, édit. Mommsen, 1864, p. 152, parle de la couleur bleue, nitore cserulo, de cette pierre. Saint Ambroise, In Apoc, xxi, 20, t. xvii, col. 957-958, signale également sa nuance bleue, « de la teinte du ciel serein, comme le saphir. » Ainsi, pour les anciens, l’hyacinthe n’avait pas une couleur déterminée. Et cette incertitude est bien apparente dans le mot arabe, yacut, dérivé précisé 161. — L’hyacinthe.

ment de uekiv60ç, qui désigne toutes les pierres précieuses, aussi bien les rouges que les bleues, les violettes que les jaunes. La minéralogie arabe désigne particulièrement l’hyacinthe par le terme bénefél, « violet ; » elle en connaît quatre espèces : 1° le madzanabi, rouge clair ; 2° le béneféà limpide, à nuance très foncée ; 3° VasiddsiSat, d’une couleur jaune franche ; 4° le violacé noir : avec une légère teinte superficielle rouge, chatoyant en [ « bleu faible ». Ce « bleu faible » est certainement le pelagi color, « couleur de mer, » dont parle saint Jérôme, Ep. cxxx, 7, ad Demetr., t. xxii, col. 1113 ; le xuavî£&>v d’André de Césarée, In Apoc, t. cvi, col. 776 ; Vaquatica d’Albert le Grand ; le 80tXa<T<jÎTj) c de saint Épiphane, t. xliii, col. 300. Cf. F. de Mély, Lapidaires grecs, in-4°, Paris, 1897, 1. 1, p. 196. Dans sa Lettre sur les xii pierres, saint Épiphane, identifiant la pierre hyacinthe avec le XiYÛpiov, dit qu’elle « est semblable au ciel pur, un peu pourpre, et que les espèces différentes sont : la èaXa<T<Ti’rï]ç, le poSivéç, le vÔTiëoç, le yavviafoç, le TtepiXeûxio ;, » entre lesquels nous ne saurions identifier que la bleue de mer, la rose, la cerclée de blanc, les autres termes étant ou déformés ou peut-être des noms de pays. En rapprochant du texte de saint Épiphane le passage du LUpf Xtôcav de Théophraste sur le Xiyûpiov, on ne saurait méconnaître qu’il est difficile de trouver une description plus exacte de l’hyacinthe, les pierres de lynx mâle et femelle, marquant la gradation des nuances du rouge de feu à la pâleur de l’ambre. Dans les Lapidaires de l’École d’Alexandrie (Epitome du lapidaire orphique, Socrate et Denis, dans de Mély, Lapidaires grecs, t. i, p. 167-175), l’hyacinthe est assimilée pour ses propriétés à l’émeraude ; plus tard elle est considérée comme un talisman contre les tempêtes, et l’épithète de 8 « Xa<r(Tt’-riç n’est certainement pas étrangère à cette attribution. En même temps, on la considéra comme un remède