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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/410

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HYACINTHE — HYÈNE


très efficace qui entra aussi bien dans la pharmacopée orientale que dans les électuaires occidentaux.

F. DE MÉLY. II. Exécèse.

Dans les fondements de la Jérusalem céleste, la onzième pierre précieuse était l’hyacinthe, SâxivOoç. Apoc, xxi, 20. Les exégètes entendent par là généralement la pierre précieuse qui vient d’être décrite. Les auteurs qui ont cherché un rapport entre les douze pierres de la cité sainte et les douze Apôtres reconnaissent que l’hyacinthe désigne l’apôtre Simon ; pour Bruno d’Asti ce serait saint Paul : ces applications, en l’absence de données positives, restent toujours plus ou moins arbitraires. Ce terme d’hyacinthe ne se retrouve ni dans les Septante ni dans la Vulgate, parmi les noms des pierres du rationàl, Exod., xxviii, 19 ; xxxix, 12 ; et cependant on admet communément que les douze pierres de la Jérusalem Céleste de l’Apocalypse, xxi, 19-20, répondent aux douze pierres du rationàl. En établissant la comparaison entre ces deux listes, on trouve que l’hyacinthe correspond à la pierre nommée léSém en hébreu, dans les Septante : XcyOpiov, et dans la Vulgate : ligurius. Déjà saint Êpiphane, Lettre sur les xii pierres, t. xliii, col. 300, avait assimilé le Xt-ppiov avec l’hyacinthe. C’est maintenant le sentiment le plus suivi. J. Braun, De veslilu sacerdotum fiebrseorum, p. 701. Voir Ligure. Quant à la pierre que la Vulgate traduit par hyacinlhus dans Cant., v, 14, elle porte dans le texte hébreu un nom différent : frsiS, et doit plutôt se rendre par chrysolithe ou topaze. « Les mains (de l’époux du Cantique) sont d’or et pleines d’hyacinthes, » dit la Vulgate. « Ses mains, dit le texte hébreu, sont des anneaux d’or, garnis de (ar’éiS, chrysolithes. » E. Levesque.

    1. HYADES##

HYADES (Vulgate : Hyades), groupe de cinq étoiles principales, disposées en forme d’Y et situées au front de la constellation du Taureau, dans l’hémisphère boréal (fig. 162). Leur nom’Ydcoeç, « les pluvieuses, » faisait dire aux anciens que leur lever ou leur coucher annonce la pluie. Saint Jérôme a traduit par Hyades le

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162. — Les Hyades, dans la constellation du Taureau.

mot hébreu kîmâh, Job, rx, 9, qui désigne les Pléiades, ainsi que l’ont compris les Septante : nXeiâSEç. Les Pléiades sont un groupe d’étoiles beaucoup plus important que les Hyades, mais faisant partie de.la tête du Taureau, par conséquent voisines de ces dernières. Voir Pléiades. Dans une énumération d’étoiles analogue à celle de Job, Virgile ne nomme pas les Pléiades, mais seulement les Hyades. JEneid., i, 742 ; iii, 515. Ce souvenir aura peut-être entraîné saint Jérôme.

H. Lesêtre.

HYDA8PE (Tîâ<nnj{), fleuve mentionné dans le texte

grec de Judith, I, 6, avec l’Euphrate et le Tigre. Ce nom est altéré. La Vulgate porte Jadason au lieu d’Hydaspe. Voir Jadason.

    1. HYDROPIQUE##

HYDROPIQUE (grec : vSp6>7nx<Sç ; Vulgate : hijdropiçus), celui qui est atteint d’hydropisie. Un hydropique se présenta un jour devant Notre-Seigneur, au moment où il allait entrer pour prendre son repas dans la maison d’un pharisien de marque. C’était un jour de sabbat. L’hydropique savait sans doute que les pharisiens faisaient un crime à Notre-Seigneur de guérir le jour du sabbat. Aussi se contenta-t-il de se présenter sans rien demander. Le Sauveur le toucha néanmoins et le guérit, non sans profiter de l’occasion pour adresser aux pharisiens des reproches mérités. Luc, xiv, 1-6. La guérison de l’hydropisie demande un temps assez long et il est impossible de prétendre qu’une vive émotion puisse avoir une influence quelconque sur la disparition subite d’un pareil mal. Le miracle accompli par Notre-Seigneurprésentait donc le caractère le plus surnaturel. Voir

Hydropisie.

H. Lesêtre.
    1. HYDROPISIE##


HYDROPISIE, maladie résultant de l’accumulation anormale du liquide séreux dans un organe quelconque du corps ou dans le tissu cellulaire. Cette maladie est engendrée soit par une irritation des surfaces séreuses, , soit par un obstacle qui empêche la circulation du sang et de la lymphe, soit enfin par un état général de débilité. On traite la maladie en procurant la résorption du liquide, ou en lui ménageant une issue externe au moyen de la ponction. Ce dernier remède n’est qu’un palliatif, car les accumulations lymphatiques se reconstituent rapidement et nécessitent des ponctions de plus en plus rapprochées, jusqu’à ce que le malade y succombe. — Il n’est point fait d’allusion à cette maladie dans l’Ancien Testament ; le Nouveau seul parle d’un hydropiqué, Luc, xiv, 2, sans donner aucun détail sur les caractères particuliers de son mal. Voir Hydropique.

H. Lesêtre.
    1. HYÈNE##

HYÈNE (hébreu : sabûa’; Septante : ûafvci ; Vulgate : avis discolor), mammifère carnassier, de la famille des hyanidés, ressemblant assez au loup par la tête et la taille, mais n’ayant aux pieds que quatre doigts au lieu de cinq. Le poil du cou est hérissé en crinière, et, dans l’espèce la plus commune, l’hyène rayée, vulgaris ou striala, le pelage gris jaunâtre est rayé de bandes noires (fig. 163). L’hyène se nourrit surtout de viande en putréfaction et d’os ; on en trouve de toutes sortes dans ses repaires, os de bœuf, de chameau, de mouton, etc. En Palestine, c’est le carnassier qui se rencontre en plus grand nombre après le chacal. Il remplit d’ailleurs le même office de salubrité en débarrassant les bourgs et’les chemins de tous les cadavres d’animaux abandonnés sur le sol. Il va même jusqu’à déterrer les cadavres humains pour s’en repaître. Aussi est-il, de toutes les bêtes impures, celle qu’on a le plus en abomination dans les pays orientaux. On est obligé de mettre de lourdes pierres sur les tombes pour empêcher les hyènes de les violer. Ces animaux ne sont pas redoutés en Orient, parce qu’ils sont poltrons et n’attaquent des animaux vivants, des ânes, par exemple, que quand ils sont pressés par une faim extrême. On les rencontre encore aujourd’hui dans toutes les régions de la Palestine. Ils n’y chassent pas en troupes, mais le plus souvent deux ensemble. Les anciennes cavernes sépulcrales, si nombreuses dans le pays, constituent leurs demeures favorites. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 107. — L’hyène est nommée dans la Sainte Écriture par Jérémie, xii, 9 : « c Mon peuple est devenu une bête rapace, ’ayît, une hyène, sabûa’; les bêtes rapaces fondront sur lui de tous côtés. » Le peuple de Dieu, devenu impur et cruel comme l’hyène, sera châtié par d’autres rapaces, les Chaldécns. Le sens du