I
I. Voir Iod et Iota.
IAHVÉH. Voir Jéhovah.
IBEX. Voir Bouquetin, t. 1, col. 1893.
IBIS (hébreu : ṭinšéméṭ ; Septante : lang ; Vulgate : cygnus, Lev., ix, 18 ; ἲβις, ibis, Deut., xiv, 16),
oiseau de la famille des échassiers longirostres (fig. 166).
L’ibis a un long bec arqué et se nourrit de lézards, de
serpents, de grenouilles et d’animaux analogues. L’ibis
sacré, ibis religiosa, était autrefois très commun en
Égypte ; aujourd’hui la race en est à peu près disparue
dans le bas Nil et on ne le retrouve plus qu’en Abyssinie.
Il ressemble assez à la cigogne, quoique plus petit
de taille. Son plumage est d’un blanc un peu roussâtre
et ses ailes se terminent par de grandes plumes noires.
Les anciens Égyptiens avaient une grande vénération
166. — L’ibis sacré.
pour l’ibis, auquel ils attribuaient un caractère sacré. À
Hermopolis, le dieu Thot, qui était un dieu-lune, avait
la forme d’un tehu, c’est-à-dire d’un ibis. Cf. Maspero,
Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique,
Paris, 1895, t. i, p. 145. Quand les ibis mouraient, on
les embaumait et l’on déposait leurs momies à Hermopolis,
dans des hypogées où on les retrouve aujourd’hui.
Hérodote, ii, 67. Celui qui tuait, même par mégarde,
un ibis ou un épervier, était lui-même mis à mort. Hérodote,
ii, 65, 75, 76, assure que cette vénération pour
les ibis provenait en Égypte de ce qu’ils dévoraient
les serpents et rendaient ainsi grand service aux habitants.
En tous cas, la faiblesse de leur bec ne leur permettait
de frapper que des serpents de taille médiocre.
Peut-être se montraient-ils encore utiles en exterminant
les sauterelles, ou de bon augure en annonçant par leur
arrivée les crues du Nil. — Outre l’ibis sacré, il y avait
aussi en Égypte l’ibis noir, en moindre nombre cependant
que le précédent, mais jouissant des mêmes prérogatives.
L’idolâtrie dont l’ibis était l’objet fut pour Moïse
une raison de plus pour le déclarer impur. Lev., xi, 18 ;
Deut., iv, 16. — La Vulgate traduit une fois ṭinšéméṭ par
cygne. Cette traduction ne peut être acceptée. Voir
Cygne, t. ii, col. 1162. Les Septante le traduisent aussi
par lang. Le lang, ou poule sultane, est un
échassier, analogue à la poule d’eau. Cet oiseau a le
plumage bleu, le bec et les pattes rouges. Il est commun
sur le Nil et dans les marais de Palestine et se nourrit
indifféremment d’insectes aquatiques et de grains. Il est
possible que Moïse ait aussi songé à cet oiseau. Toutefois
le mot ṭinšéméṭ, qui désigne déjà le caméléon,
Lev., xi, 30, voir Caméléon, t. ii, col. 90, ne peut guère
s’appliquer à la fois à deux oiseaux d’apparence aussi
différente que l’ibis et la poule sultane, bien que tous
deux soient de la famille des échassiers. Si les Septante
traduisent ṭinšéméṭ tantôt par lang et tantôt par lang, c’est que le sens n’en était pas très précis pour eux. La
traduction grecque de Venise et le Syriaque y voient le
nom du héron, autre oiseau de même famille. L’étymologie
hébraïque qui fait venir ṭinšéméṭ de našam, « souffler, » n’est pas de nature à éclairer la question. À raison
du contexte, on peut conclure que le mot hébreu
désigne un oiseau aquatique, probablement de la famille
des échassiers. — Cf. Tristram, The natural history of the Bible, Londres, 1889, p. 250 ; Wood, Bible animals,
Londres, 1885, p. 488.
IBN-DJANAH (connu aussi sous le nom arabe de Abou’l-Walîd Merwân, appelé encore par les auteurs juifs rabbi Yonâh ou rabbi Merînôs), grammairien israélite, né à Cordoue vers 986, mort vers 1050 à Saragosse où il était allé s’établir en 1012 à la suite de troubles civils dans sa ville natale. Il est regardé comme le premier hébraïsant de son siècle. Très instruit dans les Saintes Écritures, le Talmud et les sciences profanes, il s’adonna spécialement à l’étude de la langue hébraïque à laquelle lui servit sa profonde connaissance de l’arabe. Après avoir réuni les résultats les plus sûrs obtenus par les grammairiens juifs qui l’avaient précédé, comme Saadia, Scherira, Juda Ibn-Koreisch et surtout Abou-Zaccaria Yaḥya ben Daoud ou Ḥayyoudi, il ajouta ses propres observations, et composa en arabe une remarquable grammaire hébraïque, la plus complète et la plus savante qu’on eût encore vue, et le premier dictionnaire hébreu digne de ce nom. Son ouvrage intitulé : « Le livre d’examen, » Kitab al-tan’qiḥ, comprend deux parties : la grammaire, Kitab al-lamâ‘, et le dictionnaire ou le livre des racines, Kitab al-uṣûl. Iuda Ibn-Tibbôn a fait une traduction hébraïque de la grammaire, sous le titre : Sêfér hâ-riqmâh, « livre des parterres fleuris, » qui a été publiée par Goldberg et Kirchheim, in-8o, Francfort-sur-le-Main, 1856. Le Dictionnaire ou livre des racines également traduit par Iuda Ibn-Tibbôn a été très utile à Gesenius pour la composition de son Thesaurus (col. 216). Le texte arabe de la grammaire d’Ibn Djanah, « Le livre des parterres fleuris, » a été publié par Joseph Derenbourg, in-8o, Paris, 1886. Le Dictionnaire