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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/47

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GALATIE — GALBANUM


son premier voyage, saint Paul traversa la partie sud de la province romaine de Galatie. Il fonda des Églises à Antiocbe de Pisidie, à Iconium, à Lystres et à Derbé. Act., xiv, 1-24. Ces Églises prospérèrent et l’apôtre les visita à son second voyage pour les confirmer dans la foi et pour leur porter le décret du concile de Jérusalem. Act., xvi, 1-5. Puis, parlant d’Iconium, il se dirigea vers le nord et traversa la Phrygie se dirigeant vers la partie nord de la province, il pénétra donc dans la Galatie celtique, raXotTtxr) x^P" » Galatica regio, et de là se rendit en Mysie. Act., xyi, 6, 7. À son troisième voyage, il revint par le même chemin. Act., xviii, 23 ; xix, 1. La Galatie, TaKazix, est également nommée parmi les contrées où sont les chrétiens auxquels est adressée la première Épltre de saint Pierre. I Petr., i, 1. Un des disciples de saint Paul, Crescens, quitta son maître pour aller en Galatie, TaXatta. I Tim., iv, 10. Saint Paul avait ordonné aux Églises de Galaiie de faire des quêtes pour le soulagement des pauvres. I Cor., xvi, 1.

Les commentateurs de l’Épltre aux Galates se sont demandé ou étaient situées les Églises auxquelles l’Apôtre envoie sa lettre. S’agit-il de celles qu’il fonda dans la partie méridionale de la province, lors de son premier voyage, c’est-à-dire des Eglises d’Àntioche, d’Iconium, de Lystres et de Derbé, ou bien des Églises de la Galatie du nord, c’est-à-dire du pays celtique proprement dit ? Il est très probable qu’il s’agit des premières. C’est l’opinion la plus généralement adoptée et celle qui s’appuie sur les meilleurs arguments. Les principales raisons qui militent en sa faveur sont les suivantes : 1° Saint Paul a l’habitude de désigner les pays d’après la terminologie administrative romaine. Il en est ainsi pour l’Achaïe, Rom., xv, 26 ; I Cor., xvi, 15 ; etc., pour la Macédoine, Rom., xv, 25 ; I Cor., xvi, 5 ; etc., pour l’Asie, I Cor., xvi, 19 ; II Tim., i, 15 ; etc. Or les Romains se servaient du mot Galatie pour désigner la province tout entière. C’est ce que démontrent les inscriptions d’Iconium, Corpus inscript, grxc, n » 3991 ; American Journal of Philology, 1886, p. 129 ; 1888, p. 267. — 2’Saint Barnabe avait une autorité manifeste sur les^ chrétiens des Églises de Galatie, Gal., Il, i, 9-13 ; or il ne fut le compagnon de saint Paul que lorsqu’il fonda les Églises de la Galatie du sud et non lorsqu’il alla dans la Galatie du nord. Yoir Barnabe, t. i, col. 14611464. —3° La Galatie dont il est question dans l’éplire est un pays où saint Paul séjourna longtemps, ce qu’il ne fit que dans le sud. — 4° Le sud de la Galatie était en rapports-avec les judaïsants, puisque saint Paul dut y porter le décret de l’Église de Jérusalem, il n’y a aucune raison de penser qu’il en ait été de même de la région celtique. —5° C’est bien au voyage dans le sud de la Galatie que peut s’appliquer la phrase de saint Paul qui dit qu’il fut l’ait per infirmitatem camis. Gal., iv, 13. L’Apôtre était alors malade et persécuté. Les Actes ne parlent ni de maladie, ni de persécution au temps de son passage dans la Galatie du nord. Cf. Cornely, Historica et critica introductio in scripturam sacrant, in- », Paris, 1885-1887, t. iii, p. 415-422 ; C. Fouard, Saint Paul, ses missions, in-8°, Paris, 1892, p. 54, n. 1 ; W. Ramsay, The Church in Ihe Roman empire, in-8°, Londres, 1894, p. 97-104 ; Id., Saint Paul, The travelter and the roman citizen, in-8°, Londres, 1895, p. 89-195. Ceux qui croient que la Galatie où sont situées les Eglises destinataires de l’épître est la Galatie du nord, prétendent que le caractère des Galates, tel qu’il est décrit par l’apôtre, est bien le caractère d’une population celtique. Cet argument n’a guère de valeur, car on peut trouver de grandes ressemblances entre les Galates et les populations.orientales. Hais ils insistent surtout sur les difficultés qu’offre l’autre théorie. E. Schûrer, dans la Theologische Literaturzeitung, 1892, p. 468, et Jahrbûcher fur protestantische Théologie, 1893, p. 471, affirme que jamais il n’y eut de province portant offi ciellement le nom’de Galatie ; Cheetham, dans la Classical Review, 1894, p. 396, soutient la même thèse. Les arguments que nous avons donnés plus haut et en particulier les inscriptions d’Iconium prouvent que la province romaine portait bien ce nom. Cf. Ptolémée, V, iv, 11, 12 ; W. Ramsay, The Church in the Roman empire, p. 13, note. E. Schûrer s’est rétracté dans le Theologische Literaturzeitung, 30 sept. 1893. Il faut enfin remarquer que saint Luc, lorsqu’il parle de la Galatie celtique, l’appelle TaXarixT] x^P" et non r « Xat(a ; il est donc vraisemblable que ce dernier mot désigne la province romaine. Dans I Petr., i, 1, il est également selon toutes les vraisemblances que le mot Galatie désigne la province romaine et non le district celtique.

E. Beurlier.

    1. GALBANUM (hébreu -##


GALBANUM (hébreu -.hélbenâh ; Septante : ya’tëivriii Vulgate : galbanus), gomme-résine odorante.

I. Description.

C’est le suc concrète en forme de larmes qui exsude spontanément vers le bas de la tige d’une ombellifère de la Perse, le Ferula galbaniftua de Boissier (fîg. 11). Il diffère surtout par son odeur spé C&l :

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11. — Ferula galbaniftua.

ciale, forte et persistante, des produits analogues fournis par diverses espèces de férule de la même région orientale, et composés aussi essentiellement de gomme et de résine avec une proportion variable d’huile volatile : la gomme ammoniaque qui lui ressemble beaucoup est plus franchement aromatique, Y Assa-fœtida et le Sagapenum au contraire étant plutôt fétides et alliacés. — Le genre Ferula comprend des plantes vivaces de haute taille, à tiges devenant très grosses mais fistuleuses et de consistance purement herbacée. Les feuilles à pétiole qui embrasse largement la tige, ont un vaste limbe divisé jusqu’à quatre fois en un très grand nombre de petites découpures linéaires parfois un peu élargies. Les fleurs d’un jaune verdâtre sont groupées en inflorescence terminale comprenant une grande ombelle primaire fertile, entourée à sa base de plusieurs ombelles secondaires, souvent rapprochées en faux-verticilles et stériles, les unes et les autres sans involucre ou entourées seulement de quelques bractées décidues. — Le Ferula galbaniftua a le limbe des feuilles radicales couvert d’un tomentum cendré ; celles de la tige sont réduites à des gaines oblongues, aiguës et caduques. Ses pétales acuminés à pointes involutées le distinguent d’une espèce