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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/701

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JERUSALEM

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En dehors de la ville, nous trouvons à l’ouest le Birket Mamillah (fig. 246), qui n’a pas de source et est destiné à recevoir l’eau pluviale. Il a 89 mètres de long, 59 de large, et 6 de profondeur. On voit des traces de degrés dans les angles du sud. Il est creusé en partie dans le roc vif, et ses parois sont, de plus, renforcées d’un mur ; il y a, en outre, des contreforts aux murs du sud et de l’ouest. Le canal d’écoulement, qui est maçonné, se trouve dans le bas, au milieu du côté oriental, et descend de là, en serpentant, vers la ville où il entre, un peu au nord de la porte de JafFa, pour alimenter le Birket Hammam el-Balràk. Ce réservoir est la « piscine des serpents », ïj twv "Oq>eo>v èmxaXounIvj) xoXv|Aëïj6pa, dont parle Josèphe, Bell. Jud., V, iii, 2. Ce n’est pas, comme on l’a cru, la Piscine supérieure de la Bible.

Les eaux vives étaient amenées par des aqueducs, dont les vestiges existent encore. Voir Aqueduc, t. i, col. 797.

— Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, X. i, p. 323-348.

II. topographie ancienne.

Jérusalem, on le voit, n’a plus guère que des souvenirs de l’antiquité biblique ; des monuments, on peut dire qu’il ne reste pas pierre sur pierre. La vieille cité des rois de Juda, d’Hérode même, est ensevelie sous les édifices des deux puissances religieuses qui, depuis dix-neuf siècles, se sont disputé cette terre sainte entre toutes, le christianisme et le mahométisme. À part quelques points incontestables, et ce sont les plus importants, bon nombre ont été localisés par une tradition qui n’est pas toujours à l’abri de la critique. Est-il donc impossible cependant de retrou 246. — Birket Mamillah. Daprês une photographie.

Is., vii, 3. — Plus bas, dans la vallée de Hinnom, est le Birket es-Sultdn, le plus grand de Jérusalem, car il a 170 mètres de longueur et 67 de largeur. On a utilisé pour ce vaste réservoir le fond de la vallée, en y construisant deux forles murailles tranversales au nord et au sud, et en creusant entre elles jusqu’au rocher. Sa (Construction dénote qu’il a peu d’importance et qu’il est d’une date peu reculée. Il fut restauré au xvie siècle par le sultan Soliman, d’où son nom d’« étang du Sultan ». Cf. C. Schick, Birket es-Sultan, dans le Pal. Expl. Fund, Quart. Stat., 1898, p. 224-229, avec plans. — A l’extrémité sud de la colline d’Ophel, se trouve la Piscine de Siloé, destinée à recevoir les eaux de Y Ain Sitti Mariant. Elle a, avec cette dernière source, un rôle important dans l’élude de la topographie ancienne. "Voir Siloé (Piscine de) et ce que nous disons plus loin.’— Enfin, au nord-est, près de la porte Saint-Étienne, on voit le Birket Sitti Mariant, qui a 29 mètres environ de longueur, 23 de largeur, 4 de profondeur. Il n’a aucun intérêt historique.

3. Aqueducs.

Comme l’eau recueillie dans les citernes et les piscines était en danger de se corrompre ou de s’évaporer rapidement, on songea de bonne heure a capter des sources assez éloignées, au sud de Bethléhera.

ver sous les débris du passé les vestiges de la vieille Jérusalem, de retracer les lignes de ses enceintes successives, de marquer l’emplacement probable de ses principaux monuments, de nous représenter, en un mot, son antique physionomie ? Non certainement, et c’est une question qui, de nos jours plus que jamais, préoccupe, passionne même les esprits adonnés à l’étude de la Bible et de l’archéologie sacrée. Catholiques et protestants, en Angleterre, en Allemagne et en France, suivent avec intérêt les moindres découvertestamentes par les fouilles récentes et luttent à l’envi dans ce bellum topographicum où nos religieux français de Jérusalem ont, depuis plusieurs années, pris une part aussi active que brillante. Nos guides dans ces recherches sont naturellement la Bible et l’historien Josèphe ; l’autorité de ce, dernier peut être douteuse quand il traduit à sa façon les données scripturaires, mais elle est incontestable lorsqu’il parle en témoin oculaire. Les fouilles accomplies en ces derniers temps, bien qu’incomplètes, n’en ont pas moins jeté un certain jour sur plus d’un point du problème. Il faut ajouter, du reste, que, si Jérusalem, comme toutes les vieilles cités, a subi de profonds bouleversements, le terrain archéologique est plus exactement délimité qu’en aucun autre lieu du monde, puis-