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JOAS — JOATHAM


regorgèrent dans son lit. Il laissa après lui un nom si maudit qu’on lui refusa l’honneur d’être enterré dans le tombeau des rois ; on se contenta de l’inhumer dans la cité de David. Joas avait régné quarante ans. Le dernier quart de son règne fut assez criminel et assez malheureux pour faire oublier les années de prospérité qui l’avaient commencé. IV Reg., xi, 1-xii, 21 ; II Par., xxii, 10-xxiv, 26. Joas fut contemporain du prophète Elisée et peut-être aussi du prophète Joèl. Son nom est omis, comme celui d’Ochozias et d’Amasias, dans la généalogie de Notre-Seigneur en saint Matthieu.

H. Lesêtbe.

1 4. JOAS, roi d’Israël (840-824 selon la chronologie ordinaire ; 798-783 selon la chronologie assyrieune). Il était fils de Joachaz, auquel il succéda la trente-septième année de Joas, roi de Juda. On eut ainsi pendant trois ans deux rois du même nom à la tête des deux royaumes divisés. Joas, roi d’Israël, suivit, comme ses prédécesseurs, les traditions du premier roi schismatique, Jéroboam ; il entretint son peuple dans les pratiques idolâtriques qui, lui semblait-il, étaient la sauvegarde de 1 autonomie d’Israël. Il fut néanmoins un prince énergique et habile, comme le prouvent les deux guerres qu’il entreprit et qui se terminèrent pourlui par des victoires. C’est sous son règne que mourut le prophète Elisée. Joas le visita pendant sa dernière maladie et reçut de lui, sous une forme symbolique, l’annonce des succès qu’il devait remporter contre les Syriens. Voir Elisée, t. ii, col. 1695. En effet, quand Hazæl mourut et que son fils Bénadad III lui succéda, Joas attaqua ce dernier, le battit à trois reprises et rentra en possession des villes qu’Hazaêl avait enlevées à son père Joachaz.

A Joas de Juda avait succédé son fils Amasias. Voulant entreprendre une campagne contre les Iduméens, ce dernier chercha à fortifier son armée en prenant à sa solde, pour cent talents d’argent, des guerriers d’Israël. C’est le seul exemple d’une armée mercenaire que nous offre l’histoire de cette époque. Un prophète l’engagea à renoncer à un pareil concours. Les guerriers d’Israël furent donc congédiés. Mais, bien que la solde déjà versée leur eût été laissée, ils se montrèrent fort courroucés du mépris qu’on semblait faire de leur valeur et, en retournant chez eux, ils pillèrent les villes de Juda, depuis Samarie jusqu’à Béthoron, et y tuèrent trois mille personnes.

Revenu victorieux de sa guerre contre les Iduméens, Amasias proposa à Joas une alliance ou une guerre : « Viens et voyons-nous ! » Joas répondit par le dédai-’gneux apologue du cèdre et du chardon (voir Apologue, t. ], col. 778) et ajouta : « Tu as battu les Iduméens et ton cœur s’enorgueillit. Jouis de ta gloire et reste chez toi. » Voir Amasias, t. i, col. 44^-445. Amasias insistant, Joas partit en campagne contre lui, le défit à Bethsamès et le fit prisonnier. Puis, il le reconduisit ironiquement à Jérusalem, dans les murs de laquelle il fit pratiquer une brèche de cent coudées, de la porte d’Éphraïm à la porte de l’Angle. Il laissa la vie et le trône à son rival ; mais il s’empara des quelques trésors du Temple qui restaient encore dans la maison d’Obédédom et de ceux qui se trouvèrent dans la maison du roi. Puis, emmenant avec lui des otages, il s’en retourna à Samarie. Dans cette campagne contre Juda, il fit preuve à la fois d’habileté et de modération. Joas ne régna que seize ans, mais son règne procura profit et gloire à Israël. Il fut enterré à Samarie, dans le tombeau de ses pères. IV Reg.,

xiii, 10-xiv, 16 ; II Par., xxv, 6-24.

H. Lesêtre.

5. JOAS, descendant de Sélah, de la tribu de Juda. La Vulgate n’a pas conservé son nom sous sa forme hébraïque, mais l’a appelé Secutiis, « ferme, » selon sa signification étymologique. Elle a traduit d’ailleurs également tous les autres noms propres du même verset. 1 Par., iv, 22. Voir Incendiaire, col. 864.

6. JOAS (hébreu : Yô’as), le second des neuf fils de Béchor, qui était lui-même le second fils de Benjamin et le petit-fils de Jacob. I Par., vii, 8. Son nom est différent en hébreu de celui des autres Joas.

7. JOAS, second fils de Samaa, de Gabaath, de la tribu de Benjamin. Avec son frère Athiézer, il alla se joindre à David pendant la persécution de Saùl et fut un de ses vaillants soldats. I Par., xii, 3.

8. JOAS, un des intendants du roi David. Il était chargé de la garde des approvisionnements d’huile.

I Par., xxvil, 28.

    1. JOATHAM##

JOATHAM (hébreu : Yô(âm ; Septante : 'la>âfa v), nom d’un roi de Juda et de deux autres Israélites. Celui du roi est écrit quelquefois Joathan et c’est aussi l’orthographe qu’a adoptée la Vulgate pour le troisième.

    1. JOATHAM##


1. JOATHAM, le plus jeune fils de Gédéon. Jud., ix, 5.

II réussit à échapper au massacre de ses soixante-neuf frères, égorgés par ordre d’Abimélech à Éphra, t. ii, col. 1869, et étant monté sur le mont Garizim, il annonça aux habitants de Sichem, par l’apologue des arbres (voir Apologue, t. i, col. 778), le sort que leur réservait la tyrannie du fils dénaturé de Gédéon qu’ils venaient de mettre à leur tête. Jud., ix, 7-20. Il s’empressa alors d’aller se réfugiera Béra 2, ꝟ. 21 (t. i, col. 1604) et l’on ne sait plus rien de son histoire.

    1. JOATHAM##


2. JOATHAM, onzième roi de Juda, depuis le schisme(757-741 avant J.-C, d’après la chronologie ordinaire ; 750-735, d’après la chronologie assyrienne). Il était fils d’Ozias. Quand celui-ci fut entré dans le sanctuaire, afin de brûler des parfums sur l’autel, et eut été frappé de la lèpre, pour s’être ingéré dans un ministère qui appartenait exclusivement aux prêtres, son fils Joatham dut lo remplacer dans l’accomplissement des fonctions publiques. Il prit le gouvernement du palais et jugea le peuple, pendant que le malheureux Ozias restait confiné dans une demeure écartée. Voir Ozias. Joatham n’eut pas à remplir longtemps son office de vice-roi, car il n’avait que vingt-cinq ans quand il commença à régner, à la mort de son père. Il fut un roi bon et pieux, comme avait été Ozias avant sa funeste ingérence dans le sanctuaire ; il eut soin de ne pas s’immiscer dans les fonctions réservées aux prêtres. II Par., xxvi, 16 ; xxvii, 2. Cependant, malgré sa piété, les hauts lieux continuèrent à subsister. Le peuple y offrait des sacrifices et des parfums et la perversion générale s’accentuait. C’est contre elle que protestèrent les prophètes qui se firent entendre du temps de Joatham, Isaie, i, 1, Osée, i, 1, et Michée, i, 1. — Joatham fut grand bâtisseur. Il construisit la porte supérieure du Temple. II Par., xxvii, 3. Josèphe, Ant. jud., IX, xi, 2, parle de portiques et de vestibules élevés dans le Temple, de réparations aux parties en ruine des murs de la ville, auxquels furent ajoutées de grandes et fortes tours. Le texte sacré dit que ces derniers travaux furent exécutés sur la colline d’Ophel, au sud de la ville. II Par., xxvii, 3. Des cités furent encore bâties dans la montagne de Juda, et, dans les bois, des. châteaux et des tours. II Par., xxvii, 4. Le roi ne faisait d’ailleurs que continuer les entreprises de son père. II Par., xxvi, 9-10. — Joatham eut à faire la guerre contre le roi des Ammonites. Il le vainquit et lui imposa un tribut de cent talents d’argent, dix mille cors de froment et autant d’orge. Ce tribut lui fut payé pendant trois ans. De son temps, Rasin, roi de Syrie, et Phacée, roi d’Israël, se préparèrent à envahir le royaume de Juda. Les fortifications, construites par Ozias et Joatham, avaient sans doute été élevées en prévision de cette inva. sion. Il ne paraît pas cependant que celle-ci se soit pro-I duite du vivant de Joatham ; ce fut son fils Achaz qui