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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/9

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IV Reg., xxiii, 8, que le roi Josias détruisit et profana tous les hauts lieux « depuis Gabaa jusqu'à Bersabée ». L’ouadi Souéînit, qui court au nord de Djébà', est, en réalité, une ligne de démarcation profonde, bien propre à séparer jadis, de ce côté, les deux royaumes de Juda et d’Israël. — Gabaa fut réhabitée au retour de la captivité, avec Rama, sa voisine. I Esd., ii, 26 ; II Esd., vii, 30 ; xi, 31 ; xii, 29. — Le prophète Zacharie, xiv, 10, déterminant les limites du pays dont il vient de prédire la transformation, cite Géba’ au nord et Remmon au sud. (Au lieu de dire avec la Vulgate : « Depuis la colline, … » il faut lire avec l’hébreu et le grec : « depuis Géba’ jusqu'à Rimmôn. ») Cette Gabaa est probablement distincte de Gabaa de Benjamin ; elle l’est certainement de Gabaa de Saül. Voir Gabaa 4, 5.

[Image à insérer] i. — Djéba. D’après une photographie de M. L. Heidet

3. GABAA (hébreu : Gib'âh, Jud., xix, 12, 14, 16 ; xx, 4, 9, 13, 14, 15, 19, 21, 25, 29, 43 ; une fois Géba’, Jud., xx, 10 ; et Gâba', Jud., xx, 34 ; Septante : Γαϐαά), ville de la tribu de Benjamin, comme l’indique, outre le contexte, l’expression deux fois répétée : hag Gib’âh ǎšér le-Binyâmîn ; Septante : ἡ Γαϐαά, ἥ ἐστιν ἔν τῷ Βενιαμίν ; Vulgate : Gabaa, quæ est in tribu Benjamin, Jud., xix, 14 ; Γαϐαά τῆς Βενιαμίν ; Gabaa Benjamin, Jud., xx, 4. On trouve aussi Géba’ Binyamîn ; Γαϐαά Βενιαμίν ; Gabaa Benjamin. Jud., xx, 10. Elle est tristement célèbre par l’indigne outrage que plusieurs de ses habitants firent subir à la femme du lévite d'Éphraïm, crime qui attira l’extermination de la cité et de la tribu. Jud., xix, xx. C'était une « ville », ’ir, Jud., XIX, 15, avec une « place publique », rehôb, 1. 15, 20, et pouvant fournir une troupe d'élite de sept cents hommes, xx, 15, 16. La précision des détails donnés par le récit nous permet d’en déterminer la position. Le lévite, accompagné de sa femme et d’un serviteur, quitte Bethléhem dans la soirée, Jud., xix, 9, prenant, pour s’en retourner chez lui, la direction du nord. Au moment où les trois voyageurs arrivent près de Jébus ou Jérusalem, le jour commence à baisser, v. 11. Le trajet n’a dû guère durer que deux heures. Cependant, pour n'être pas surpris par la nuit dans des chemins peu sûrs, le serviteur dit à son maître : « Allons, je vous prie, à la ville des Jébuséens, et demeurons-y. » Celui-ci refuse de demander asile à « la cité d’une nation étrangère », et répond : « Je passerai jusqu'à Gabaa, et, quand je serai arrivé là, nous y séjournerons, ou du moins dans la ville de Rama. » v. 12, 13. Continuant leur chemin, ils se trouvent au coucher du soleil près de Gabaa. v. 14. Le temps du crépuscule est très court en Orient ; force leur est donc de s’arrêter. C’est pendant cette nuit, où ils reçoivent l’hospitalité chez un Éphraïmite, que les habitants de la ville commettent leur crime infâme, v. 15-25. D’après cette première partie du récit, nous savons ainsi que Gabaa se trouvait au nord de Jérusalem et au sud de Rama, sur la route de Silo, c’est-à-dire celle qui va de la ville sainte à Naplouse. Elle ne devait pas être très éloignée de Jébus, puisque la chute du jour ne permettait plus un long trajet.

On sait quel cri d’horreur souleva dans tout Israël un pareil forfait. La guerre fut vite décidée, et, comme les Benjamites refusaient de livrer les coupables, elle eut lieu entre les tribus alliées d’Israël et celle de Benjamin. Le théâtre fut la ville ainsi que les environs de Gabaa. Deux fois vaincus, les assiégeants livrèrent une bataille décisive. Après avoir dressé des embuscades autour de la place, ils simulèrent la fuite, se partageant en deux corps, dont l’un se dirigeait vers Béthel, au nord, et l’autre vers Gabaa, Gib'âṭâh baš-šâdéh, d’après l’hébreu ; Γαϐαά ἔν ἀγϱῷ, d’après les Septante. Jud., xx, 31. Qu’indique cette « Gabaa dans la campagne » ? On ne sait au juste. Pour les uns, il s’agit des districts ruraux de la ville assiégée ; pour les autres, de Géba’, aujourd’hui Djéba’, au nord-est de Tell el-Foul. Voir Gabaa 2. Le plan des confédérés était de faire sortir l’ennemi et de l’entraîner loin de la cité qu’ils voulaient prendre. Pendant ce temps, l’embuscade y pénétrerait et y mettrait tout à feu et à sang ; C’est ce qui arriva. « Tous les enfants d’Israël, se levant donc du lieu où ils étaient, se mirent en bataille à l’endroit appelé Baal-Thamar. Les embuscades dressées autour de la ville commencèrent aussi à paraître peu à peu, et à s’avancer du côté de la ville qui regarde l’occident. » xx, 33, 34.