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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/915

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JUDA (ROYAUME DE) — JUDA (DÉSERT DE)


afin de s’assurer la possession du trône, fit périr tous les membres de la famille royale de Juda. Voir t. i, col. 1207-1208. Joas, enfant, fut sauvé, et, dix ans après, proclamé roi. IV Reg., xi, 1-16 ; II Par., xxii, 10-xxtn, 21. Il fut fidèle à Dieu, tant que vécut le grand-prêtre Joïada qui l’avait élevé. Son idolâtrie lui attira un châtiment divin : Hazaël envahit la Palestine et marcha sur Jérusalem. Voir col. 460. Joas, qui avait acheté la paix en payant le tribut, fut assassiné. IV Reg., xii ; II Par., xxiv. Voir Joas 3, col. 1556. Son fils Amasias eut de bons débuts et battit les Iduméens. Il défia à la guerre Joas, roi d’Israël ; son armée fut battue et lui-même fait prisonnier. Plus tard, une conjuration s’éleva contre lui à Jérusalem et il fut tué à Lachis où il s’était enfui. IV Reg., xiv, 1-20 ; II Par., xxv, 1-28. Voir t. i, col. 443-446. Azarias, que le livre des Paralipoménes appelle Ozias, suivit d’abord les conseils du prophète Zacharie et gouverna son peuple avec sagesse et fermeté. Il soumit les Ammonites, les Iduméens, les Philistins et les Arabes, répara et fortifia Jérusalem. À la fin de sa vie, il fut frappé de la lèpre pour avoir usurpé les fonctions sacerdotales. IV Reg., xv, 1-7 ; II Par., xxvi. Voir Ozias. Son fils Joatham, qui avait déjà gouverné la maison royale pendant sa maladie, imita la piété de son père et obligea les Ammonites à lui payer tribut. Rasin, roi de Syrie, et Phacée, roi d’Israël, se coalisèrent contre Juda. IV Reg., xv, 32-38 ; II Par., xxvii. Ce fut seulement sous le règne de l’impie Achaz que les deux confédérés vinrent assiéger Jérusalem. Inaugurant une funeste politique, blâmée par les prophètes, Achaz appela à son secours le roi d’Assyrie Théglathphalasar III. Il obtint son alliance moyennant un tribut très élevé ; il alla le voir à Damas et introduisit à Jérusalem les idoles assyriennes. IV Reg., xvi ; II Par., xxviii. Voir t. i, col. 130-136. Son fils, le pieux roi Ëzéchias, refusa de payer le tribut aux Assyriens et reçut l’ambassade de Mérodach-Baladan, roi de Babylone. Ce fut la sixième année de son règne, en 721,

que Sargon prit la ville de Samarie et ruina le royaume

d’Israël. IV Reg., xviii, 1-12. Voir col. 1001 et t. ii, col. 2144-2146.

II. Depuis la ruine d’Israël jusqu’à la captivité de Babylone. — Tant qu’Israël était resté debout, il avait servi de boulevard à Juda et avait supporté les premiers’coups des invasions assyriennes. Quand Samarie fut tombée, Jérusalem fut directement exposée à la convoitise de l’Assyrie. Sennachérib fit une expédition contre l’Asie occidentale et l’Egypte ; un de ses desseins était de ramener à la vassalité Ëzéchias, roi de Juda. Il attaqua et prit toutes les villes fortes de Juda. Ézéchias consentit à payer un lourd tribut de guerre, mais refusa de rendre Jérusalem. Une intervention divine le délivra du péril qu’il courait et Sennachérib retourna à Ninive. IV Reg., xviii-xix ; II Par., xxxii. Voir t. ii, col. 2146-2148. Son fils Manassé ne marcha pas sur ses traces. Il fut déporté À Babylone en punition de ses crimes. Cependant il rentra en grâce et fut ramené à Jérusalem. IV Reg., xxii, 1-18 ; II Par., xxxiii, 1-20. Voir Manassé. Amon, son émule dans l’idolâtrie, fut assassiné par les gens de sa maison. IV Reg., xxi, 19-26 ; II Par., xxxiii, 21-25. Voir t. i, col. 503. Le règne de Josias fut réparateur pour Juda ; mais le pieux roi périt à la bataille de Mageddo, en essayant de barrer le passage à Néchao II, roi d’Egypte qui voulait reprendre la Syrie. IV Reg., xxiii, 1-30 ; II Par., xxxiv, xxxv. Voir Josias l, col. 1679. Ce prince avait trois fils, qui régnèrent succesivement sans imiter la piété de leur père. Joachaz, après trois mois de règne, fut déposé par Néchao et emmené captif en Egypte. IV Reg., xxiii, 31-33 ; II Par., xxxvi, 1-3. Voir Joachaz 2, col. 1549. Son frère Éliacim fut mis sur le trône à sa place par le pharaon et prit le nom de Joakim. Il paya tribut à l’Egypte. IV Reg.. xxiii, 34-37 ; II Par., xxxvi, 4-8. Ce fut sous son règne que Nabuchodonosor, roi de Babylone, intervint pour la première fois en Juda et asservit

Joakim. Après trois années de vassalité, Joakim se révolta et sa révolte attira dans son royaume des bandes ennemies qui le ravagèrent. IV Reg., xxiv, 1-5. Voir Joakim 1, col. 1551. Dès lors le roi de Babylone domina des rives de l’Euphrate jusqu’aux frontières de l’Egypte. lVReg., xxiv, 7. Joachin ou Jéchonias, fils de Joakim, n’eut qu’une royauté nominale et, au bout de trois mois, il fut déporté à Babylone. IVReg., xxiv, 6-16 ; II Par., xxxvi, 8-10. Voir JéchomasI, col. 1210. Son oncle Matthanias, fils de Josias, lut mis à sa place sur le trône de Juda par Nabuchodonosor, qui lui donna le nom de Sédécias. Il se révolta contre le puissant monarque qui l’avait institué et provoqua par cette révolte la ruine complète de son peuple. Jérusalem fut prise et détruite, et les habitants de Juda furent transportés en masse en Babylonie. Voir t. ii, col. 229-238, et Sédécias. Quelques-uns seulement demeurèrent dans le pays pour cultiver les terres et furent placés sous la conduite de Godolias. IV Reg., xxiv, 17-xxv, 7 ; II Par., xxxvi, 10-21. Voir col. 259-260, 1261-1262. Vingt rois s’étaient succédé sur le trône de David depuis le schisme des dix tribus, et quatre seulement avaient été fidèles. La dynastie légitime se maintint malgré les fautes de la plupart des rois, à cause des promesses que Dieu avait faites à David. Juda, qui suivit les mauvaises voies d’Israël, finit par subir le même sort. Dieu détourna de lui son visage et le livra aux mains des envahisseurs. IV Reg., xvii, 19, 20. Voir Vigouroux, Manuel biblique, il’édit., Paris, 1901, t. ii, p. 130137 ; Pelt, Histoire de l’Ancien Testament^ » édit., Paris, 1902, t. ii, p. 95-97, 107-111, 121-128, 255-258. Pour une bibliographie plus complète, voir col. 1004-1005.

E. Mangenot.

8. JUDA (MONTAGNE DE) (hébreu : har Yehûdâh ; Septante : ôpo ; ’loùSa), district le plus élevé de la tribu de Juda, et dont la ville principale était Hébron. Jos., xi, 21 ; xx, 7 ; xxi, 11 ; II Par., xxvii, 4. Il s’agit ici de la partie méridionale de la chaîne de montagnes qui traverse la Palestine du nord au sud. Elle en renferme les plus hauts plateaux et forme une des quatre divisions du territoire de Juda. C’est dans cette région, ’sv tï] ôptv » ) tyjç’Iou5aia{, « dans les montagnes de Judée, » voir Jeta, col. 1518, que se trouvait la demeure de Zacharie et d’Elisabeth. Luc, I, 39, 65. Voir Juda (Tribu

de), col. 1767.

A. Legendre.

9. JUDA (DÉSERT DE) (hébreu : midbar Yehûdâh ; les Septante et la Vulgate ont faussement mis en tête du Ps. lxii (hébreu, lxiii) : èprj|ji.o ; ttiç’ISoujiaiaç, « desertum Idumæse » ), district sauvage et en grande partie inhabité qui comprend le versant oriental des montagnes de Juda, à l’ouest de l’Arabah, de la mer Morte et du Jourdain, jusque vers Jéricho. Jos., xv, 61 ; Jud., i, 16 ; Ps. lxii (hébreu, lxiii), 1 (fig. 310). Il est appelé « désert de Judée » dans l’Evangile. Matth., iii, 1. Il ne représente pas une contrée absolument stérile ni complètement privée d’habitants. Voir sur le sens des mots nudbâr, yeiimôn, l’article Désert, t. ii, col. 1387 ; Jésimon, col. 1400. Il renfermait, en effet, un certain nombre de villes : Betharaba, Meddin, Sachacha, Nebsan, la Ville du sel, et Engaddi. Jos., xv, 61, 62. Voir Juda (Tribu de), col. 1765. Il se subdivise en plusieurs parties, qui portent le nom des cités voisines : ce sont les déserts de Jéricho, Jer., xxxix, 5 ; de Thécué, II Par., xx, 20 ; de Jéruel, III Par., xx, 16 ; de Ziph, I Reg., xxiii, 14. 15 ; de Maon, I Reg., xxiii, 24, 25, et d’Engaddi. I Reg., xxiv, 2. Il forme une des quatre grandes divisions du territoire de Juda, et comprend dans son ensemble la longue bande de terre qui descend en pentes abruptes vers la mer Morte. Lorsqu’on a quitté les champs cultivés des hauts plateaux, on tombe peu à peu dans un dédale de collines déchiquetées par des ouadis presque toujours desséchés, de vallées dont le fond, après les pluies seulement, s’enrichit d’une