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1893
1894
KION — KIRCHER


Symmaque le transcri virent Xto5v. Voir Origine, H exapl., Amos, v, 26, t. ivi, col. 2693. Saint Jérôme l’écrit Chion. In Amos, , 26, t. xxv, col. 1056. Les Massorètes s’accordent avec Aquila et Symmaque. Mais ils ont tous pris à tort le i pour une voyelle, c’est ici la consonne v,

comme le prouvent le syriaque « oLû> Këvon, l’arabe

££y+£^, Kaivan, et l’assyrien Karai-va-nu. On doit

donc lire ji>3, Révan, et non Kîyûn. T

Plusieurs anciens lexicographes hébreux, tels que Bar Bahlal et les célèbres rabbins Aben Esra et Eimchi (voir Gesenius, Thésaurus, p. 667), avaient déjà identifié Kiyûn avec la planète Saturne. Les découvertes assyriennes ont démontré que leur interprétation est londée. Un syllabaire cunéiforme du temps du roi Assurbanipal, Western Asiatic Inscriptions, t. ii, pl. 32, 25 e, f, nous apprend que la planète Saturne s’appelait à Ninive Kaai^va-nu. Cf. Eb. Schrader, Kewan und Sakkutk, dans les Theologische Studien undKrihken, 1874, p. 326-327 ; Id., Die Keilinschriften und dos Alte Testament, 2e édit., 1883, p. 442-443 ; Id., dans Riehm, Handwôrterbuch des biblischen Altertums, 2e édit., 1893, t. i, p. 274 ; P. Jensen, Kosmologie der Babylonien, in-8°, Strasbourg, 1890, p. 111-116. Elle portait le même nom chez les Syriens, les Mandéens, les Perses, etc. Movers, Die Phônizier, Bonn, t. i, 1841, p. 289-290 ; Codex Nasarseus, édit. Norberg, t. i, 1815, p. 54, lig. 5 ; W. Brandt, Die mandaische Religion, in-8°, Leipzig, 1889, p. 52, 61 ; P. Jensen, Kosmologie, p. 136 ; R. Brown, Researches into the Origin of the Primitive Constellations of the Greeks, Phœnicians and Babylonians, 2 in-8°, Londres, 1899-1900, t. i, p. 346. C’est parce que Kévan est un astre divinisé que le prophète l’appelle « l’étoile de votre dieu ». Amos, v, 26. Le sikkût mentionné dans la première partie du verset, et qu’on a traduit ordinairement par « tentes, tabernacles » en le prenant pour un nom commun, est aussi vraisemblablement un autre nom de dieu. Voir Sikkuth. Le vrai sens du passage d’Amos est donc celui-ci : « Vous avez porté Siccuth (ou Saccuth), votre roi, et Kévan, vos idoles, l’étoile de votre dieu que vous vous êtes fait. » Et non pas, comme nous le lisons dans la Vulgate : « Vous avez porté le tabernacle (la tente) de votre Moloch et l’image de vos idoles, l’étoile de votre dieu, que vous vous êtes fait. » — Dans un texte magique assyrien, les noms de Sak-kul et de Kaivan se trouvent unis au milieu d’une énumération et d’une invocation de noms divins, comme dans le texte d’Amos (Seconde tablette Surpa, Western Asiatic Inscriptions, t. IV, pl. 52, col. 4, lig. 9 ; H. Zimmern, Beitrâge zur Kenntniss der babylonïschen Religion, in-4°, Leipzig, 1896, p. 10, lig. 179). 316. — Didræhme frappé à Hiérapolis (Bambyce). Baal-Kaivan assis, a gauche : devant lui un thymiatéron ; il tient de la main gauche un sceptre, de la droite des épis ( ?). Devant, ’%M D et O ( ?) ; derrière, -TODdSn (Alexandre). — ^. Atergatis vêtue d’une longue robe, la tête couverte d’un voile qui lui descend jusqu’à la ceinture, assise sur un lion. Dans le champ, o

nnT. Devant le lion : A.

D’après l’interprétation commune, le prophète reproche aux Israélites d’avoir adoré de faux dieux dans le désert du Sinaï, entre autres le dieu Sikkuth ou Saccuth

et le dieu Kévan, qui devaient être des divinités chananéennes en même temps que des divinités araméennes et chaldéo-assyriennes. Mais, quoiqu’il soit parlé, au jt. 25, du séjour des Hébreux dans la péninsule du Sinaï, on peut entendre le ꝟ. 26 du culte idolâtrique rendu par les Israélites contemporains d’Amos aux fausses divinités, culte qui sera puni par la captivité au delà de Damas, c’est-à-dire en Assyrie. — Une monnaie d’Hiérapolis Bambyce nous a conservé l’image du dieu Kaivan, tel qu’on le figurait à une date postérieure (fig. 316). Cf. E. Babelon, Les Perses Achéménides, in-8°, Paris, 1893, p. lii-liv. — Voir J. Knabenbauer, Comment, in prophetas minores, 1886, t. i, p. 295-296.

F. Vigouroux.

    1. KIRCHER Konrad##


KIRCHER Konrad, théologien protestant né à Augsbourg, dans la deuxième moitié du xvie siècle, mort peu après 1622. En 1586 il dut quitter sa ville natale et fut nommé successivement pasteur protestant à Sonnenberg, à Donauworth et à Jaxthausen. L’exemple de son compatriote, Sixtus Birken (Xystus Betulejus), qui avait publié une Euujpwvta v (7Û).Xs ?tî zrn Sca6rjxv)c tîjç xævîjç, Bàle, 1546, semble l’avoir déterminé à entreprendre le même travail pour les Septante. II y consacra sept années et le fruit de ses travaux furent ses Concordantiæ Veteris Testamenti grasese, ebrseis vocibus respondentes ^toXuxP1 t ! ’^0’Svmul et lexicon ebraico-latinum, ebraicogrsecum et genuina vocabulorum significaho ex LXXII mterpretum translatione petila, 2 in-4°, Francfort-sur le-Main, 1607. Il s’était servi pour ce travail de l’édition des Septante publiée à Bâle en 1550 et non pas de celle d’Alcala. Kircher y a coordonné, selon l’ordre alphabétique, les mots hébreux en y ajoutant les différentes traductions des Septante, avec la signification latine. Il n’expliqua donc pas, comme on s’y attendait, les mots grecs à l’aide des mots hébreux, mais ceux-ci par les mots correspondants grecs. La deuxième partie de son livre se compose d’un Index alphabeticus grsecus, qui renvoie le lecteur aux différentes pages où se trouve le mot grec (a = t. i, b = : t. n). Viennent ensuite les textes deutérocanoniques. Voici un exemple :

3N : Germinatio, arbustum, fructus, viror, ’PIZA. Radix

Job, 8, 12, ïxi ô’v i% p ! Çy)Ç, xal où ii, -ï| ôepeaflrj

    1. TENNHMA##


TENNHMA. Generatio

Cant., 6, 10, xonéêrpi ÎSeïv êv yevvrii.axt

[ôjrwpa ;  : Sym. xapitôv : alii].

L’Index est ainsi arrangé :

apaToç, a. 263, 1005, b. 727, 912 (etc.). Bar : 2, 4. xoct eïç à’ëaTOV ÉvttScxitoî ; Xaoîç. Sap : 5, 7. xoà SicoSeûiransv lp^[j.ou ; àêizov ; (xtX).

Les défauts de ce premier essai d’une concordance de la version des LXX étaient trop manifestes et Abr. Trommius, qui reprit ce travail en entier, les signala dans la Préface de ses Concordanliee grseess’versionis vulgo d. LXX, édit. B. de Montfaucon, Amsterdam et Utrecht, 1718, en les réduisant à trois chefs : 1° il ne fallait pas suivre l’ordre alphabétique des mots hébreux ; 2° Kircher aurait dû éviter tant de fausses indications, nécessitées par sa méthode de travail ; 3° il n’aurait pas dû placer sous les racines hébraïques les mots « indistincte et promiscue ». J. Gagnier a essayé en vain de réfuter ces objections dans ses Vtndiciæ Kircherianss sive Animad.versiones in novas Abr. Trommii concordantias greecas versionis LXX, Oxford, 1718. — Kircher a encore publié : De Goncordantiarum biblicarum maxime Vet. Test, iii, theologia vario et multiplia usu, in-4°, Wittemberg, 1622. — Voir C. Siegfried, dans YAllgemeine deutsche Biographie, Leipzig, t. xvi, 1882, p. 7 ; Winer, Bandbuch der theologischen Literatur, 3e édit., ii, 1840, p. 613 ; Meyer, Geschichte der Schrifterklârung,