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1891

K1MCHI DAVID BEN JOSEPH

KION

1892°

on s’explique que quelques auteurs l’aient supposé né en Espagne ; du reste, sa famille était d’origine espagnole. Quand il composa ses ouvrages, il n’était plus en Provence, mais il était venu s’établir à Narbonne, centre d’études juives florissant. David Eimchi s’est acquis, au moyen âge, un grand renom comme grammairien et comme exégète. Sa grammaire hébraïque, intitulée Miklôl, « Perfection, » comprenait, dans sa pensée, deux parties : la grammaire proprement dite qui, dans l’usage, a gardé l’appellation de Miklôl, et le dictionnaire des mots de la Bible, connu sous le nom de sêfer haSSorâsîm, « lhre des racines. » La grammaire a été souvent imprimée, d’abord à Constantinople, in-f°, 1522, et en 1532 ; puis à Venise, avec les notes d’Elias Lévita, en 4545, in-8°, en 1546, etc. Une édition moderne a paru à Rittemberg, en 1862. Le dictionnaire fut imprimé à Naples, in-f°, 1490, et en 1491 ; à Constantinople, in-f°, 1513, 1532 ; à Venise, avec les notes d’Elias Lévita, en 1546, etc. ; et, plus récemment, à Berlin, en 1838 et en 1847. On peut voir dans J. Fùrst, Bibliotheca judaica, in-8°, Leipzig, 1863, 2 part., p. 185-186, le relevé des nombreuses anciennes éditions de ces deux œuvres, ainsi que l’indication des traductions latines qui en ont été faites, ou des ouvrages qui s’en sont largement inspirés, par exemple la Grammatica ebraica de Conrad Pellican, in-4°, Strasbourg, 1540 ; les ffebraicarum institutionum hbri IV, de Santé Pagnino, in-4°, Paris, Robert Etienne, 1549, et le Thésaurus linguse sanctæ ex R. Dav. Kimchi libro radicum, du même, in-4°, Paris, Robert Etienne, 1529, 1548, etc. Dans ses Prolegomeni ad una Grammatica ragionata délia lingua ebraica, Padoue, 1836, Luzzato s’exprime ainsi : « David Kimchi ayant écrit son Miklul et son lexique avec plus de clarté et de méthode que tous ses prédécesseurs, les éclipsa tous, et fut la principale cause que les ouvrages de la plupart d’entre eux périrent, ou du moins restèrent peu connus, et que plusieurs écrits en arabe ne furent pas traduits en hébreu. Et l’on ne peut que s’en affliger ; car beaucoup de ces anciens furent supérieurs à Kimchi en profondeur et critique, principalement Ibn-Djanach. » (Voir col. 802.) D’après Elias Lévita, Buxtorf, De abbreviaturis hebr., à la suite de la Bibliotheca rabbinica, in-8°, Franecker, 1696, p. 391, attribue à David Kimchi un petit traité massorétique sur les points et les accents, intitulé’Et sôfér, « style du scribe » (Ps. XM, 15), et qui a été publié à Lyck en 1864. Cf. J. B. De Rossi, Dizionario storxco degli autori ebrei, 2 in-f°, Parme, 1802, t. i, p. 189. — Les commentaires de Kimchi embrassent la Bible presque entière. De son commentaire sur le Pentateuque, il ne reste que celui sur la Genèse, édité par A. Ginsburg, in-8°, Presbourg, 1842. On lui attribue une version espagnole de la Bible ; mais Lelong, dans sa Bibliotheca sacra, 1. 1, p. 364, observe qu’il n’y en a aucune preuve et que, du reste, cette version n’existe nulle part, et n’a pas laissé la moindre trace. Ses commentaires sur les premiers prophètes, c’est-à-dire Josué, les Juges, les livres de Samuel et des Rois, — sur les prophètes postérieurs Isaie, Jérémie, Ezéchiel, — sur les petits prophètes, — sur les Psaumes, — sur les deux livres des Chroniques, ont paru dans la grande Bible rabbinique de Dan. Bomberg, éditée à Venise, 1518, 1540. Us ont été aussi publiés souvent à part dans le cours des XVIe, Xvn s et xviiie siècles, et il en a été tait des traductions latines. Voir J. Fùrst, Bibliotheca judaica, part. II, p. 183-185. Le commentaire sur Ruth fut édité pour la première fois par Jean Mercier, in-4°, Paris, 1563. On peut citer encore le commentaire sur les Baphtaroth, tiré de son commentaire sur les prophètes, et publié à Bâle, in-f », 1609. U eut à défendre contre plusieurs rabbins de Montpellier l’ouvrage du célèbre docteur juif Maimonide, Le guide des égarés ; la lutte fut vive, mais il finit par les ramener à sa manière de voir par sa douceur et son habileté. Sa réputation de grammairien et

d’interprète de l’Écriture fut si grande parmi les Juifs, qu’on lui appliqua, par un jeu de mots, une sentence du Talmud, min t>n ncp t>n dn, ’im’en qemah’en fôrâh, « pas de farine, pas de loi (étude de la Loi), » et l’on dit : ’im’en Qimhi, en fôrâh, « sans Qimhi point de Loi. » Voir Histoire littéraire de la France, Paris, t. xvi, 1824, p. 360-371 ; à la suite de l’étude sur sa vie et ses travaux, on trouve la liste des manuscrits de ses œuvres conservés à la Bibliothèque Nationale. Voir aussi, sur ce point, Mss. codices hebraici Biblioth. J. B. De Rossi, Parme, 1804, p. 211 ; L.-Wogue, Histoire de la Bible et de l’exégèse biblique, in-8°, Paris, 1881, p. 260-262.

E. Levesque.

    1. KIMCHI JOSEPH##


2. KIMCHI JOSEPH, le père de David, se distingua comme hébraisant et exégète, sans atteindre à la réputation de son fils. La grammaire intitulée hazzikkdrôn, « le Mémorial, » existe en manuscrit (Mss. codices hebraici Biblioth. J. B. De Rossi, cod. 396), mais n’a jamais été publiée. Elle est souvent citée dans le Miklôl de son fils David. Ses commentaires sur plusieurs parties de la Bible, dont les manuscrits sont à la Bibliothèque du Vatican, n’ont jamais, non plus, été imprimés. Son fils en a fait de nombreuses citations. Quelques extraits sur le Pentateuque et sur les prophètes postérieurs et un poème sur la lecture du livre d’Esther sont indiqués parmi les manuscrits de Rossi, t. i, p. 108 ; t. iii, p. 50, 69. On trouve ses remarques sur le Cantique des Cantiques parmi les manuscrits de l’Université d’Oxford, et celles qui concernent Esdras, Ruth et l’Ecclésiaste à l’Escurial. Voir Hist. littér. de la France, t. xvi, p. 371, 372 ; L. Wogue, Hist. de la Bible, p. 260.

E. Levesque.

    1. KIMCHI MOÏSE##


3. KIMCHI MOÏSE, le frère de David, est auteur de plusieurs ouvrages estimés sur la grammaire et sur l’Écriture Sainte. La grammaire intitulée Darkê leSon hadqqôdeS, Vise linguse sanctx, « Introduction à la langue sainte » (plus connue sous le nom de nïin >S>3w "ibno, mahàlak sébile had-da’at, « Voie des sentiers de la science, s> acrostiche reproduisant son prénomi ! ïiura, « Moise, » et tiré de son introduction), a été publiée à Padoue, in-8°, 1504, à Pesaro, 1508, et avec des notes de Constantin Lempereur, à Leyde, in-8°, 1631, et traduite en latin par Sébastien Munster, Rudvmenta linguse sanctx Mos. Kimchi, in-8°, Bâle, 1531, 1536. On lui doit un commentaire sur les Proverbes de Salomon, qui avait été faussement attribué à Aben Esra, in-f », Venise, 1526, 1528 ; un autre sur Esdras, indiqué par Fùrst, loc. cit., part. II, p. 188, comme également faussement attribué à Aben Esra. Voir Hist. littér. de la France, t. xvi, p. 372. E. Levesque.

    1. KINNOR##


KINNOR, nom d’un instrument à cordes, en hébreu. Voir Harpe, col. 434.

KION, KÎYUN, 1TO, mot hébreu qui ne se lit qu’une fois dans l’Écriture, Amos, v, 26, et qui a donné lieu à de nombreuses discussions. D’après les uns, c’est un nom propre ; d’après les autres, c’est un nom commun. La Vulgate l’a traduit par « image s ; plusieurs modernes le rendent par « piédestal », et croient y reconnaître le piédestal sur lequel les Assyro-Chaldéens portaient leurs idoles dans les solennités religieuses. Voir fig. 474, t. i, col. 1559. — Les Septante ont traduit Kîyûn par Paiçàv, forme qui est probablement une corruption de Katçâv. Gesenius, Thésaurus, p. 670. Voir Remphan. Le Targum et la Peschito ont conservé le mot hébreu. La version arabe porte Rafàna, nom qu’elle tire des Septante. — Il n’est plus guère possible aujourd’hui de nier que Kîyûn ne soit un nom propre, mais mal ponctué par les Massorètes. Ces derniers n’en connaissaient pas la véritable prononciation, ce qui ne saurait étonner beaucoup, ce mot ne se rencontrant qu’une seule fois dans la Bible. Aquila et