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MAGE


syrienne et la tradition arménienne portent le nombre des mages à douze. Cf. Assemani, Bibl. orient., Rome, 1719-1728, t. iii, 4, p. 309, 316 ; Journal asiatique, février-mars 1867, p. 159. Parmi les anciens monuments, il en est qui représentent trois mages (fig. 169). Cf. Mar 169. — Mages au nombre de trois. Musée de Lalran. D’après une photographie.

tigny, Dict. des antiq. ehrél., Paris, 1877, p. 441, 442 ; Poraté, Archéol. chrét., Paris, 1892, p. 312 ; Marucchi, Éléments d’archéol. chrét., Paris, 1899, t. i, p. 197. Ailleurs on voit deux mages, comme dans la peinture du cimetière des Saints-Pierre-et-Marcellin (fig. 170), ou

170. — Mages au nombre de deux.

Peinture du cimetière des Saints-Pierre-et-Marcellin.

D’après une photographie.

quatre, comme dans la peinture du cimetière de Domitille (fig. 171). Cf. Marucchi, Éléments, 1. 1, p. 318. Sur un vase du musée Kircher, on en compte jusqu'à huit. Ces

naiionale de Paris, les appelle Bithisarëa, Melchior et Gathaspa. Un auteur italien, du commencement du ix' siècle, les nomme Gaspar, Balthasar et Melchior. Cf. Muratori, Berum Italie, scriptores, Milan, 1723-1751, t. ii, p. 114, t. evi, col. 620. Dans des écrits attribués à Bède, t. xciv, col. 541, ils sont encore appelés Melchior, Caspar et Balthasa. Les Syriens leur donnent des noms tout différents : Zarvandad, Hormisdas, Guschnasaph, Arschac, etc. Cf. Assemani, Bibl. orient., t. ni a, p. 316. Chez les Arméniens, ces noms deviennent Kaghba, Badadilma, Badadakharida. Cf. Journal asiatique, février 1867, p. 160. Zacharias de Chrysopolis, t. Clxxxvi, col. 83, et Pierre Comestor, t. cxcxviii, col. 1542, donnent les noms grecs Appelius, Amerius et Bamascus, et les noms hébreux Magalath, Galgalath et Sarakin. Dans Bezold, Die Schatzhôhle, Leipzig, 1883, on trouve les noms syriens Hormizd, Jazdegerd et Peroz. Ci. Knabenbauer, Evang. sec. Matth., Paris, 1892, t. i, p. 74-81. Tous ces noms sont probablement fantaisistes et d’ailleurs importent peu. Cf. Acta sanclorum, maii t. i, 1780, p. vu-vin. — 3. On a aussi cherché à trouver dans les trois mages des représentants des trois races qui descendent de Noé. Balthasar, nom chaldéen, désignerait les descendants de Sera, qui peuplèrent la Chaldée ; Melchior, de malki-'ôr, « roi de la lumière, » représenterait les hommes du midi, les Égyptiens et les Éthiopiens, fils de Cham ; enfin Caspar, habitant des bords de la Caspienne, ou Gaspard, équivalant au nom indien de Gudnapar, rappellerait la race de Japhet. On n’a aucune raison de croire que les mages soient venus de pays si différents ; tous, du reste, représentaient également le genre humain appelé à saluer son Sauveur.

4° La raison de leur voyage. — 1. Les mages viennent adorer le Sauveur parce qu’ils ont vu « son étoile » en Orient. Voir Étoile des mages, t. ii, col. 2037. Cette étoile était un signe approprié aux idées religieuses des mages, qui pratiquaient le culte du feu et considéraient les astres comme des images de la divinité. — 2. Par ellemême, l’apparition du météore ne pouvait que les étonner, il faut donc supposer une inspiration intérieure qui donna aux mages le sens de cette apparition. Cf. S. Léon, Serra., xxxiv, in Epiph., iv, 3, t. liv, col. 245. — S. Enfin l’ensemble du récit évangélique demande encore qu’on prête aux mages la connaissance de la venue future du Messie et le désir de le voir, de le connaître et < ! e l’adorer. Saint Irénée, Adv. hssr., iii, 9, 2, t. vii, col. 870 ; Origène, In Num., homil. xiii, 7 ; xv, 4, t. su, col. 675, 689, et beaucoup d’autres Pères croient que les mages attendaient le Messie sur la foi de la prophétie de Balaam. Num., xxiv, 17 : « Une étoile sort de Jacob, un sceptre

171. — Mages au nombre de quatre. Peinture du cimetière de Domitille. D’après une photographie.

personnages ne sont pas habillés en rois, mais ils portent le bonnet phrygien et le costume des riches Persans. Cf. Marucchi, Éléments, t. i, p. 304. — 2. On n’est pas mieux renseigné sur le nom des mages. Un manuscrit de la lin du vne siècle, conservé à la Bibliothèque

s'élève d’Israël. » Mais cette prophétie n'était pas fort claire par elle-même ; d’ailleurs elle datait de trop loin pour qu'à l'époque de la naissance de Notre-Seigneur on pût encore en tenir compte en dehors de la Palestine. Il est beaucoup plus probable que le séjour des