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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/306

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MAIN


palais. Dan., v, 5, 24. — Antiochus fit couper les mains aux frères Machabëes. II Mach., vii, 4, 7, 10. — Judas mettait la main au plat, quand Notre-Seigneur le dénonça. Matth., xxvi, 23 ; Marc., xiv, 20 ; Luc, xxii, 21.

— Saint Paul, après avoir été renversé et aveuglé sur le chemin de Damas dut être conduit par la main, Act., îx, 8, et c’est à sa main qu’une vipère s’attacha dans l’Ile de Malte. Act., xxviii, 3. — On se servait de la main pour souffleter. Matth., xxvi, 67. Voir Soufflet.

— _Sur les ablutions des mains chez les Juifs, voir Laver (Se) les ma.ins, col. 136. — 3° La main formant le creux, kaf, ou les deux mains réunies de manière à former cavité, ftofnaîm, devenaient des récipients en certaines occasions. On pouvait ainsi porter de la cendre, Exod., ix, 8, de la poussière, III Reg., xx, 10, de l’orge, Ezech., xiii, 19, des charbons ardents, Ezech., x, 2, 7, de la farine, III Reg., xvii, 12, des parfums, Lev., xvi, 12, de l’huile, Lev., xiv, 15, etc. — Les trois cents hommes que Gédéon prit avec lui s’étaient contentés de boire l’eau du torrent dans le creux de leur main. Jud., vii, 6. — Le creux delà main ne serait propre ni à mesurer les eaux, Is., XL, 12, ni à recueillir le vent. Prov., xxx, 4. — La main pleine ou poignée, qomés, Lev., ii, 2 ; v, 12 ; vi, 8, quelquefois les deux mains pleines, hofnaim, Eccle., iv, 6, supposent l’abondance. Pendant sept années, au temps de Joseph, la terre d’Egypte rapporta liqemâsîm, « à poignées, » c’est-à-dire abondamment, SpâYiuxxa, manipulas. Gen., xli, 47. Une récolte maigre, au contraire, est celle qui n’emplit pas une poignée. Ps. cxxix (cxxviii), 7. — 4° Quand Jéroboam voulut faire saisir le prophète qui maudissait l’autel idolâtrique de Bethel, sa main se dessécha et fut paralysée ; mais, à la prière du prophète, elle fut bientôt guérie. III Reg., xiii, 4-6. — Un jour, dans une synagogue, se trouva en présence de Notre-Seigneur, un homme qui avait une main desséchée, liftâ, arida. Matth., xii, 10-13 ; Marc, iii, 1-5 ; Luc, vi, 6-10. Saint Jérôme, In Matth., II, xii, t. xxvi, col. 78, rapporte que, d’après l’Évangile des Nazaréens et des Ébîonites, cet homme était tailleur de pierres. Il aurait ainsi formulé sa prière : « J’étais tailleur de pierres, gagnant ma vie avec mes mains. Je le prie, Jésus, de me rendre la santé, pour que je n’aie pas la honte de mendier ma nourriture. » Sa main était desséchée et atrophiée par suite d’une paralysie locale qui empêchait la nutrition et le mouvement dans ce membre. Cependant, sur l’ordre du Sauveur, cet homme eut assez de foi pour mouvoir et étendre la main, et il fut guéri. — 5° Par analogie, le nom de « mains », yadôt, àfnwvfcrxot, incastraturx, est donné à des crochets ou tenons qui doivent, comme des mains, soutenir les ais du tabernacle, Exod., xxvi, 17, 19 ; xxxvi, 22, 24, et aux essieux, -/etpeç, axes, des roues des bassins d’airain, qui retenaient les rayons, comme des mains. III Reg., vii, 32, 33.

II. Au sens figuré. — 1° Comme la main est un des principaux instruments de l’action chez l’homme, elle figure le pouvoir d’agir, Eccli., xxxviii, 35, la puissance, Jos., viii, 20 ; Jud., vi, 13 ; I Par., xviii, 3 ; Ps. lxxvi (lxxv), 6 ; Is., xxviii, 2 ; Jer., xii, 7 ; I Reg., iv, 3 ; II Reg., xiv, 16, etc. ; la force qui soumet et châtie, I Reg., xxiii, 17 ; Ps. xxi (xx), 9 ; Lam., 1, 7, etc. — 2° De là, un certain nombre d’expressions qui se rencontrent souvent. La « main avec » quelqu’un figure l’accord, le concours, etc. Exod., xxiii, 1 ; I Reg., xxii, 17 ; Il Reg., iii, 12 ; IV Reg., xv, 19, etc. La « main contre » quelqu’un marque au contraire l’hostilité et le mal fait à un autre. Gen., xxxvil, 27 ; Deut., xiii, 9 ; Jos., h, 19 ; IReg., xviii, 17, 21 ; xxiv, 13, 14 ; II Reg., iii, 12 ; IV Reg., xv, 19, etc. — Être « dans la main », c’est être avec quelqu’un, Gen., xxxii, 14 ; xxxv, 4 ; Num., xxxi, 49 ; Deut., xxxiii, 3 ; Jer., xxxviii, 10, etc., ou en son pouvoir, Gen., ix, 2 ; xiv, 20 ; xxxii, 17 ; xlii, 37 ; Exod., IV, 21 ; II Reg., xviii, 2 ; III Reg., Xiv, 27 ; IV Reg., x,

24 ; II Par., xxv, 20 ; Job, viii, 4 ; Sap., iii, 1 ; Matth., xxvi, 45, etc., sous sa direction. I Par., xxv, 2, 3, 6 ; II Par., xxiii, 18 ; xxvi, 11, 13, etc. Ce qui se fait « sans la main » d’un autre se fait sans son aide ou son concours. Job, xxxiv, 20 ; Dan., ii, 34 ; viii, 25 ; Lam., iv, 6. « Par la main » signifie par l’intermédiaire ou le ministère de quelqu’un. Num., xv, 23 ; 1Il Reg., xii, 15 ; II Par., xxix, 25 ; Esth., i, 12 ; Is., xx, 2 ; xxxvii, 24 ; Jer., xxxvii, 2 ; Act., v, 12 ; vii, 25 ; xi, 30 ; xix, 11, etc. C’est « de la main » de quelqu’un qu’on reçoit, « de la main » d’un ennemi qu’on est délivré. Gen., ix, 5 ; xxxm, 19 ; Exod., xviii, 9 ; I Reg., xvii, 37 ; Ps. xxii (xxi), 21 ; Job, v, 20 ; Is., xlvii, 14, etc. — 3° « Mettre la main » sur quelqu’un, c’est s’emparer de lui. Luc, xx, 19 ; xxi, 12 ; Joa., vii, 30, 44 ; Act., iv, 3 ; xii, 1, etc. « Mettre en main, » c’est donner le pouvoir de disposer d’une chose. Joa., iii, 35 ; xiii, 3. Être « sous la main », c’est être à la disposition de quelqu’un, I Reg., xxi, 4, être tout préparé. Job, xv, 23. « Selon la main » signifie selon la manière. III Reg., x, 13 ; Esth., i, 7 ; ii, 18. Il suit de ce qui précède que la « main courte » marque la faiblesse ou l’impuissance. Num., xi, 23 ; Is., l, 2 ; ux, 1, etc. — 4° Comme les mains. sont aux deux côtés du corps, « à la main » veut encore dire à côté, ou près, à portée de quelque chose. Exod., ii, 5 ; Deut., Il, 37 ; I Reg, , xix, 3 ; Jer., xlvi, 6, etc. « Des deux mains » ou des deux côtés signifie en long et en large. Gen., xxxiv, 21 ; Ps. civ (cm), 25. Les mains d’un meuble sont ses panneaux latéraux, III Reg., vii, 35, et celles d’un siège sont ses côtés. I Reg., x, 19 ; II Par., ix, 18. Les mains désignent’encore le rang, Num., ii, 17, l’emplacement, Deut., xxiii, 12(13) ; Is., lvii, 8, les parties ou divisions. Gen., xlvii, 24 ; IV Reg., xi, 7 ; II Esd., xi, 1 ; Dan., i, 20. — 5° Les mains servant à l’accomplissement de la plupart des actions, on appelle « œuvres des mains » le travail, Gen., v, 29 ; xxxi, 42 ; Tob., Il, 19 ; Job, I, 10 ; Ps. xc (lxxxix), 17 ; cxxviii (cxxvii), 2, et les biens matériels qu’il rapporte. Prov., xxxi, 16, 31. On donne le même nom aux actes d’ordre moral, Prov., xii, 14, bons, Judith, xiii, 7, ou mauvais. III Reg., xvi, 7 ; Ps. ix, 17 ; Jer., xliv, 8 ; Apoc, ix, 20. C’est pourquoi le Seigneur conseille de couper la main, si elle est une occasion de tentation ou de chute, Matth., v, 30, ce qui signifie qu’il faut sacrifier ce à quoi on tient le plus, quand l’intérêt du salut l’exige. La pureté des mains consiste à ne point commettre d’actions mauvaises. Gen., xx, 50 ; xxxvii, 27 ; Ps. xviii (xvii), 21. Dans le cas contraire, on a l’iniquité ou l’injustice dans les mains. Job, xvi, 17 ; xxxi, 7 ; Ps. xxvi (xxv), 10 ; Is., lix, 6 ; Jon., m, 8. — Les idoles sont appelées « œuvres de la main des hommes », par opposition avec le Dieu incréé et créateur. Deut., xxvii, 15 ; Ps. cxiv (cxiii), 4 ; Rar., vi, 50 ; Act, , vii, 41, etc. — 6° Dans saint Paul, I Cor., xii, 15, 21, la main, partie du corps, figure tel ou tel fidèle, partie du corps mystique de l’Église.

III. Au sens symbolique. — Certains gestes de la main ont, naturellement ou par convention, un sens symbolique en harmonie avec les idées ou les sentiments qu’ils expriment. — 1° La main sur la bouche, comme pour la fermer, signifie le silence qu’on entend garder r oa imposer. Job, xxi, 5 ; xxxix, 34 ; Prov., xxx, 32 ; Sap., viii, 12 ; Eccli., v, 14. On fait aussi un geste de la main pour imposer le silence et l’attention à une assemblée. Act., xii, 17 : xxi, 40 ; xxvi, 1. Mettre ses mains sur sa tête, comme si l’on y recevait un coup grave, est un signe de grande douleur. II Reg., xiii, 19 ; Jer., H, 37. On bat des mains soit par moquerie, Nah., ni, 19 ; Lam., ii, 15, soit pour marquer la joie et l’admiration. IV Reg., xi, 12 ; Judith, xiv, 13 ; Ps. xlvii (xlvi), 2 ; xcvm (xcvii), 8. Pour conclure un contrat, on frappe dans la main de celui avec qui l’on traite. Prov., vi, 1 ; xi, 15 ; xvii, 18 ; xxii, 26. Donner la main marque parfois qu’on s’engage, qu’on fait alliance ou qu’on se