Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/361

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

687.

MANUSCRITS BIBLIQUES

nui et on ne leur a prêté jusqu’ici qu’une médiocre attention. Beaucoup d’entre eux n’ont pas encore été collationnés ou ne l’ont été que négligemment ; plusieurs ne sont connus que pour figurer dans les listes des manuscrits. — La première chose à faire serait de les ranger par familles et d’en établir soigneusement la généalogie et la parenté. Ce travail est déjà commencé. Ferrar avait reconnu que les codex désignés dans la série des Évangiles par les n M 13, 69, 124, 364, formaient groupe à part et dérivaient d’un même archétype. Cf. Abbott, À collation of four important Mss., Dublin, 1877 ; Martin, Introduct. à la critique textuelle du N. T., t. iii, Paris, 1885, p. 188-206 ; Rendel Harris, Further researches into the history of the Ferrar-group, Londres, 1900. Un trait commun à ce groupe, c’est que le passage de l’adultère, Joa., viii, vient après Luc, xxi, 38. On a depuis adjoint à ce groupe quelques autres codex, comme Evang. 556 et 561 (d’après la notation de Gregory 543 et 713). — On a fait un travail analogue pour un autre groupe Évang. 1, 118, 131, 209. Cf. Kirsopp Lake,

talogués. Plus de cent évangéliaires "sont onciaux, ainsi que six ou sept êpistolaires. Mais il est à noter que l’onciale se conserva dans l’usage liturgique beaucoup plus tard que pour les ouvrages ordinaires. Les livres liturgiques onciaux du xi° siècle ne sont pas rares et on en trouve jusqu’au XIVe siècle qui s’efforcent d’imiter l’écriture archaïque. — Très peu de lectionnaires ont été sérieusement collationnés. Scrivener, Introduction, 4e édit., 1894, t. i, p. 327-376, les signale dans sa liste. Nous ne croyons pas utile de les mentionner.

IV. Manuscrits latins. — I. paléographie. — Les caractères paléographiques, plus tranchés en latin qu’en grec, permettent le plus souvent de déterminer avec assez de précision l’âge et la patrie primitive des manuscrits latins. On distingue cinq espèces d’écriture latine : la capitale, l’onciale, la semi-onciale, la minuscule et la cursive.

1° La capitale, l’écriture des inscriptions, qu’on subdivise en capitale carrée et en capitale rustique, fut assez usitée pour la transcription des ouvrages classiques.

r iifrfbtiiît^|tta" ceinte

t

oc wt^^tn^nçi^o^xi^

206. — Écriture lombarde du x" siècle. Joa., i, 1-2. Codex cxxvii du Mont-Cassin. Bibliotheca Casinensis seu Codicum manuscriptorum qui in tabulario Casinensi asservantur séries, t. iii, en face de la p. 166.

. Codex 1 of the Gospels and its Allies, Cambridge, 1902 (dans Texts and Studies, t. vii, fasc. 3). La conclusion est que ces quatre manuscrits dérivent d’un ancêtre commun. — Le ms. grec 97 de la Biblioth. nationale (xme siècle), signalé comme important par Martin, vient d’être étudié par Schmidtke, Die Evangelien eines alten Unzialcodex, Leipzig, 1903, et comparé au groupe B. n. C. L. A. T. 33, 892, qui représenterait la recension d’Hésychius. — Gregory, Prolegomena, p. 476 et 478, signale une autre famille de textes dans les n° s 47, 54, 56, 58, 61, 109, 171, des Évangiles. Les n° s 4 et 273 des Évangiles paraissent frères jumeaux. C’est par des travaux de comparaison de cette espèce qu’on fera avancer la critique textuelle du Nouveau Testament.

5° Lectionnaires. — Ils sont désignés, nous l’avons dit, par des chiffres arabes sans distinction de cursifs et d’onciaux. À part de rares exceptions, ils ont été très peu étudiés jusqu’ici. C’est à tort, croyons-nous. Beaucoup sont anciens et les petites modifications exigées par l’usage liturgique (telles que la formule : En ce temps-là) n’ont pas sur le texte une influence sérieuse. Gregory, Textkritik, etc., 1900-1902, p. 387-478, donne une liste d’évangéliaires comprenant 1 077 numéros (une dizaine de numéros sont libres, parce qu’un manuscrit leur avait été assigné par erreur ; mais en revanche une vingtaine de numéros sont assignés à deux ou plusieurs manuscrits). Il y a pour les êpistolaires 287 numéros plus 46 manuscrits portant le même numéro que Pévangéliaire correspondant : ce qui fait en tout 303 êpistolaires ca On cite surtout le Virgile romain et le Virgile palatin du Vatican, le Virgile de Médicis, celui de Saint-Gall, le Prudence de Paris, le Térence de Bembo, etc. La plus grande diversité d’opinion règne parmi les critiques au sujet de l’âge de ces manuscrits. Très peu de codex bibliques sont en capitales et ils appartiennent à une époque où la capitale avait cessé d’être d’un usage commun, même pour les manuscrits de luxe. Le célèbre Psautier d’Utrecht à trois colonnes, en capitale rustique mêlée d’onciale, et le début du Psautier de saint Augustin (Musée britan. Vespas. A. I) ne remontent pas au delà du ixe siècle et ne sont qu’une imitation assez maladroite. En général la capitale ne sert que pour les titres.

2° Dans Yonciale, à la différence de la capitale, certaines lettres (A, D, E, H, M, V) prennent une forme arrondie. Le Vercellensis, du iv 8 siècle, le plus ancien manuscrit latin de la Bible, présente l’un des plus beaux spécimens de ce type. Voir aussi les fac-similés du Codex Bezse, 1. 1, col. 1770, et du Claromonlanus (au mot Canon, t. M, col. 147) pour le VIe siècle, du Laudianus, col. 127, pour le VIIe, de VAmiatinus, t. i, col. 481, pour le commencement du vme. L’onciale dura jusqu’au vm 8 siècle, époque où elle fut supplantée par la minuscule Caroline ; elle subsista quelque temps encore pour les manuscrits liturgiques et fut employée même beaucoup plus tard pour les titres des livres ou des chapitres. L’onciale subit une détérioration graduelle, mais l’évolution fut lente et l’aspect général n’est pas très différent. Pour distinguer