Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/385

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

.735

MARC (ÉVANGILE DE SAINT)

736

d’Âristion. Voir col. 730. L’auteur de la finale aurait omis ces paroles, qui plus tard auraient été reproduites en marge d’un manuscrit, d’où elles auraient pénétré dans le texte dont dépendaient les manuscrits de saint Jérôme. Le_R. P. Van Kasteren, L’épilogue canonique du second Évangile, dans la Revue biblique, 1902, t. xi, p. 250-252, les regarde comme une partie intégrante de la finale authentique et canonique et essaie de prouver leur authenticité. Les traits de famille de cette addition avec l’Évangile de saint Marc et les rapprochements tentés avec ii, 14, 15, sont trop vagues et ils ne suffisent pas à compenser son absence dans les documents et son dénuement de preuves extrinsèques.

A consulter, contre l’authenticité de la finale de Marc, Griesbach, Novum Testamentum, 2e édit., 1796, t. i, p. 253 ; Tregelles, An account of the printed text of the greek N. T., Londres, 1854, p. 246-261 ; Tischendorf, Novum Testamentum grsece, 8e édit., Leipzig, 1869, t. i, p. 403 ; Westcott et Hort, The New Testament in the original greek, Appendix, Cambridge et Londres, 1882, p. 20-51 ; Zahn, Geschichte das Neutestamentlichen Kanons, Erlangen et Leipzig, 1889, t. i, p. 912-914 ; 1892, t. ii, p. 910-938 ; Id., Einleitung in das N. T., 2° édit., Leipzig, 1900, t. ii, p. 227-235 ; Klostermann, Das Marcusevangelium, 1867, p. 298309. — Pour l’authenticité, Richard Simon, Histoire critique du texte du Nouveau Testament, Rotterdam, 1689, p. 114-122 ; Matthœi, Novum Testamentum, Riga, 1788, t. ii, p. 268-271 ; t. ix, p. 228 ; Scholz, Novum Testamentum grxce, Leipzig, 1830, t. i, p. 199-200 ; Burgon, The lasl twelve verses of the Gospel according to St. Mark, Londres, 1871 ; Cook, St Mark’s Gospel, Londres, 1878, p. 301-308 ; Scrivener, Introduction tothecriticism of theN.T., & édit., Cambridge, 1883, p. 583-590 ; J. P. P. Martin, Introduction à la critique textuelle du N. T., partie pratique, Paris, 1883-1884, t. n (lith.) ; Burgon-Miller, The causes ofthe corruption ofthe trax ditional text of the Holy Gospels, Londres, 1896, p. 72, Ï27-130 ; Godet, Introduction au N. T., Neuchâtel, 1899, t. ii, p. 393-413 (plutôt favorable qu’hostile) ; P. Van Kasteren, L’épilogue canonique du second Évangile, dans la Revue biblique, 1902, t. xi, p. 240-255.

III. Plan et division. — Si le prêtre Jean a rapporté au témoignage de Papias, que Marc a écrit exactement, mais sans ordre, ce qu’il se rappelait des paroles ou des actions de Jésus, parce qu’il n’avait pas été témoin oculaire, mais seulement disciple de Pierre, il n’en résulte pas que le second Évangile soit mal ordonné. Le plan y est très simple ; il suit la catéchèse historique, dont saint Marc reproduisait le fond, et les critiques actuels reconnaissent "généralement que l’ordre adopté donne l’esquisse la plus juste du développement de la vie publique de Jésus. Sauf quelques interversions, l’ordre chronologique des faits est suivi. On a remarqué, en effet, que Marc reproduit fidèlement le plan que saint Pierre a tracé à la prédication apostolique, Act., i, 22, et que lui-même a brièvement rempli dans son entretien avec le centurion Corneille. Act., x, 37-42. Si on tient compte de cette ressemblance, on comprendra pourquoi saint Marc ne parle pas de l’enfance de Jésus et on divisera naturellement son Évangile en trois parties. Après une courte introduction, i, 1-13, dans laquelle il est parlé du baptême de Jean, Act., x, 37, l’Évangéliste expose : 1° le ministère de Jésus en Galilée, caractérisé par des bienfaits et des guérisons de possédés, Act., x, 37, 38 ; 2° le ministère en Judée et à Jérusalem, aboutissant à la passion et à la mort sur la croix, Act., x, 39 ; 3° la résurrection, les apparitions et la mission confiée aux Apôtres. Act., x, 40-42.

La première partie, qui raconte le ministère de Jésus en Galilée, i, 14-ix, 49, est la plus longue des trois. Elle débute par la vocation des principaux Apôtres, par les premiers discours et les premières guérisons de Jésus à

Capharnaûm et dans la Galilée, I, 14-45. Elle expose ensuite les premières oppositions que les scribes et les pharisiens font à Jésus au sujet de la guérison d’un paralytique à Capharnaûm, du repas pris chez Lévi après sa vocation, des disciples qui froissent des épis le jour du sabbat et de la guérison de l’homme dont la main était desséchée, ii, 1-ni, 6. Après de nouveaux miracles opérés en présence des foules, Jésus choisit les douze Apôtres, qu’il prépare à leur première mission, en confondant devant eux ses adversaires, en guérissant des malades, en exposant les paraboles du royaume des cieux, en multipliant les prodiges : tempête apaisée, délivrance d’un possédé, résurrection de la fille de Jaïre, et en s’exposant au mépris des habitants de Nazareth, m, 7-vi, 6. Il envoie ses apôtres ainsi préparés prêcher la pénitence et guérir les malades et les possédés, vi, 7-13. Le récit de la mort de Jean-Baptiste est rattaché à une réflexion que le bruit des miracles de Jésus fait faire à Hérode, vi, 14-29. Jésus emmène dans la retraite ses apôtres, revenus de leur première mission ; les foules le suivent ; il multiplie les pains en leur faveur, marche sur le lac de Génésareth et fait de nombreux miracles, vi, 30-56. Des pharisiens et des scribes, venus de Jérusalem, entrent en contestation avec Jésus qui condamne leurs maximes et leurs pratiques, vii, 1-23. Ayant passé aupays de Tyr, il délivre de la possession diabolique la fille d’une païenne, vii, 24-30. Revenu sur les bords du lac de Génésareth, il guérit un sourd et muet, multiplie les pains pour la seconde fois, répond aux pharisiens, instruit ses disciples et guérit un aveugle, vii, 31-vm, 26-Après que Pierre, à Césarée de Philippe, a proclamé la divinité de son Maître, celui-ci prépare ses disciples à sa passion, en la leur prédisant, en se transfigurant en présence de Pierre, Jacques et Jean, en guérissant un démoniaque et en donnant aux siens des instructionsparticulières, vm, 27-ix, 49.

La seconde partie raconte le ministère de Jésus ett Judée et à Jérusalem, la passion et la mort sur la croix, x, 1-xv, 47. En Judée, Jésus proclame l’indissolubilité du mariage, bénit les enfants, déclare qu’il est difficile aux riches de se sauver, prédit de nouveau sa passion, rejette la demande des fils de Zébédée et guérit un> aveugle à Jéricho, x, 1-52. Il entre triomphalement à Jérusalem et revient le soir à Béthanie, d’où il était parti le matin, xi, 1-11. Le lendemain, sur le chemin de Jérusalem, il maudit le figuier stérile, chasse les vendeurs du temple, et célèbre la puissance de la foi, xi, 12-26. Dans un troisième séjour à Jérusalem, il discute successivement avec les grands-prêtres, les scribes et les anciens, avec les pharisiens et les hérodiens, avec les sadducéens, il répond aux questions qu’un scribe lui avait posées dans le temple, et en sortant, il prédit aux siens la ruine de Jérusalem et la fin du monde, xi, 27-xm, 37. Deux jours avant la Pâque, les grands-prêtres et les scribes trament sa mort, lui-même assiste à un repas chez Simon le lépreux et Judas le trahit, xiv, 1-11. Lepremier jour des azymes, il célèbre la Pâque, prédit sa résurrection, entre en agonie, est pris dans le jardin, conduit devant le grand-prêtre, renié par Pierre, menéchez Pilate, insulté par les prétoriens, crucifié sur le Golgotha et enseveli par Joseph d’Arimathie, xiv, 12xv, 47.

La troisième partie, qui est très courte et ne comprend que le chapitre xvi, rapporte plusieurs apparitions de Jésus ressuscité, notamment celle dans laquelle il monte au ciel, après avoir confié aux apôtres la mission que ceux-ci commencèrent bientôt à accomplir.

IV. Date. — Nous manquons de données certaines sur l’époque de la composition, du second Évangile. Aussi les sentiments des critiques, appuyés soit sur derares critères internes, soit sur les témoignages opposés des anciens, sont fort divergents. — 1 « Critère » internes. —- Le contenu fournit peu d’indices sur la..