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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/506

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MENNITH — MENSONGE

’dit le prophète, ont trafiqué avec toi ; ils ont exposé sur tes marchés le blé de Mennith, le pannag (gâteau [ ?]), Je miel, l’huile et le baume. » L’expression de l’hébreu tvjd nsn, fattê Minuit, a été entendue diversement par

les traducteurs. Pour les Septante c’est jtïto ; xal puipa, « du blé et des essences aromatiques, » la Vulgate y voit frumentum primum, le Targum & du blé excellent » ou « du blé et des épices » ; la version syriaque, « du blé et du riz ; i, la version arabe, comme la Vulgate et le Targum, « du blé excellent. » Les interprètes modernes sont également d’avis différents. Pour plusieurs, les massorètes auraient, mal lu ; la leçon constatée par les Septante est n*oïi n>ion, « du blé et des aromates » ou « du styrax ». Le styrax et le baume, >un n*SM, sont du

reste deux produits exportés de la terre de Galaad, par les marchands ismaélites. Cf. Gen., xxxvii, 25. Cf. Knabenbauer, Commentarius in Ezechielem, Paris, 1890, Ttxxvii, 17, p. 276-277. Les géographes inclinent plutôt pour la leçon des massorètes et la Mennith du prophète leur semble la Mennith du livre des Juges. — La région où elle se trouvait, connue sous le nom de Belqd’, est d’ailleurs renommée aujourd’hui encore, par l’abondance et la qualité de son blé. F. de Saulcy, Dictionnaire topographique abrégé de la Terre Sainte, Paris, 1877, p. 260. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 807. Armstrong, Names and Places in the Old Testament, Londres, -1887, p. 126 ; Riess, Biblische Géographie, Fribourg-en-Brisgau, 1872, p. 54. L. Heidet.

    1. MENOCHIO ou MÉNOCHIUS Jean Etienne##

MENOCHIO ou MÉNOCHIUS Jean Etienne, né à Pavie en 1575, mort à Rome le 4 février 1655. Admis dans la Compagnie de Jésus le 25 mai 1594, il professa les humanités, l’Écriture Sainte et la théologie morale à Milan. Il fut ensuite supérieur de diverses maisons de son ordre, provincial de Milan, de Rome, assistant d’Italie et admoniteur des P. P. généraux Carafa et "Piccolomini. — Tout le monde connaît son important travail d’exégèse, Brevis explicatio sensus litteralis S.Scripturie optxmis quibusque auctoribus per epitomen coMerfa, tant de fois réimprimé, sous divers titres, dans presque toutes les contrées d’Europe et inséré en tout ou en partie dans plusieurs collections. Voici quelques-unes des éditions les plus connues : Cologne, 1630, 1659 ; Anvers, 1679 ; Lyon, 1683, 1697, 1703. Au commencement du XVIIe siècle, le P. Tournemine, jésuite, fit « ne nouvelle réimpression de cet ouvrage et y ajouta un supplément considérable, Paris, 1719. Ce travail reparut dans la même ville, en 1721 et 1731, à Avignon en 1768 et à Gand en 1829. De son côté, le P. Zaccaria, en 1743, donna à Venise une édition augmentée, réimprimée, au même endroit, en 1755 et 1761. En France, au cours du xixe siècle, on ne compte pas moins de quatorze réimpressions de ces commentaires, joints à la traduction de la Bible du P. de Carrières. L’abbé Drioux en a donné une édition nouvelle en 8 vol. in-8°, Paris, 1872-1873. On doit citer encore comme ouvrages relatifs à l’Écriture Sainte : 1° Institutions politicsee Sacris Scripturis depromptse, in-8°, Lyon, 1625 ; Cologne, 1626 ; 2° Institutiones œconomicx ex Sacris Litteris depromptx, in-8°, Lyon, 1627, traduit en italien par l’auteur, in-4°, Venise, 1656 ; 3° De republica Hebrœorum libri octo, in-f », Paris, 1648 ; 4° Historia sacra degli .Atti degli Apostoli, in-4°, Rome, 1654.

P. Bliard.

    1. MENSONGE##

MENSONGE (hébreu : bad, kâzâb, kahas, Sdvé îêqér ; chaldéen : kedab, Septante : iJieïSo ;  : Vulgate : mendacium), parole ayant pour but de faire croire au prochain le contraire de la vérité.

1° La loi divine. — Dieu défend le mensonge. Exod., xxm, l ; Lev., xix, 11. Les écrivains sacrés rappellent cette défense. Eccli., vii, 13, 14 ; xli, 21 ; Eph., iv, 25 ; Col., iii, 9 ; -Jacob., iii, 14, etc. Dieu hait le mensonge. Prov., xii, 22.

La bouche qui ment tue l’âme. Sap., i, 11. Aussi Dieu fait périr le menteur. Ps. v, 7. Les menteurs n’entreront pas au ciel, Apoc, xxi, 27 ; xxii, 15, mais iront en enfer, Apoc, xxi, 8, car au ciel n’entrent que ceux qui sont sans mensonge. Apoc, xiv, 5. Pauvreté vaut donc mieux que mensonge. Prov., xix, 22. Mieux vaut même le vol que le mensonge habituel. Eccli., xx, 27.

2° La pratique du mensonge. — 1. Le démon tire le mensonge de son propre fonds et est naturellement menteur, Joa., viii, 44. L’esprit de mensonge inspire les faux prophètes. III Reg., xxii, 23 ; II Par., xviii, 22 ; II Thés-, ii, 10. Bien souvent les prophètes de mensonge se sont fait entendre. Is., îx, 15 ; Jer., v, 31 ; xx, 6 ; xxm, 14 ; xxvii, 10, etc ; Ezech., xiii, 6 ; Mich., ii, 11 ; Zach., x, 2 ; II Pet., ii, 1. Les prêtres et les scribes ont rempli ce rôle, Jer., viii, 8-10, et plusieurs ont pris le manteau des prophètes pour mentir. Zach., xiii, 4. — 2. L’homme est d’ailleurs naturellement porté au mensonge. Ps. iv, 3 ; cxvi (cxv), 11 ; Rom., iii, 4, 7. Il aime le pain du mensonge, Prov., xx, 17, il mange le fruit du mensonge, Ose., x, 13, sa langue est comme un arc qui lance le mensonge. Jer., ix, 3. Le mensonge régnait en Israël à certaines époques. Is., lvii, 4 ; Ose., iv, 2. Les Cretois avaient la réputation d’être toujours menteurs. Tit., i, 12. Le Sauveur annonce à ses disciples que les méchants ne cesseront pas de dire le mensonge contre eux. Matth., v, 11. — 3. Les eaux inondent l’abri du mensonge, Is., xxviii, 17, voir Inondation, t. iii, col. 883, ce qui signifie que le menteur subit inopinément la peine de son mensonge. Une source menteuse, Jer., xv, 18, est celle dans laquelle on ne trouve pas l’eau sur laquelle on compte. Cf. Job, vi, 15-20 ; Caravane, t. ii, col. 249. Mentir sur sa tête, c’est dire un mensonge qu’on paiera de sa vie. Dan., xiii, 55, 59. — 4. Dieu n’a pas besoin que, pour soutenir sa cause, on dise des mensonges. Job, xiii, 7.

3° Exemples bibliques. — 1. Satan ment odieusement quand il dit à Eve qu’elle ne mourra pas, si elle mange le fruit défendu, et qu’au contraire elle et Adam deviens dront comme des dieux. Gen., iii, 4 ; cf. Joa., viii, 44.

— 2. Caïn ment quand il prétend ignorer où est Abel qu’il vient de tuer. Gen., iv, 9. — 3. Par deux fois, Gen., xii, 13 ; xx, 2, Abraham fait passer Sara pour sa sœur, alors qu’elle était son épouse. Il est vrai que Sara était fille du même père, et non de la même mère, Gen., xx, 12, et que par conséquent Abraham pouvait lui donner le nom de sœur. S’il n’y a là aucun mensonge, il y a cependant une réticence grave qui expose Sara au déshonneur pour sauver la vie d’Abraham, alors que celui-ci aurait dû compter davantage sur la protection de Dieu qui lui avait déjà manifesté sa volonté. Voir Abraham, t. i, col. 76. — 4. Quand Rébecca dispose tout pour faire croire au vieil Isaac que Jacob est son fils aîné, et que Jacob se prête à la supercherie, Gen., xxvil, 1129, il y là un grave mensonge, nettement caractérisé. Voir Jacob, t. iii, col 1061. Il est bien vrai qu’Ésaù avait vendu à Jacob son droit d’aînesse, Gen., xxv, 29-34, et que l’intention divine était que Jacob fût l’héritier des promesses faites à Abraham et à Isaac. Mal., i, 2, 3 ; Rom., ix, 13. Mais encore Rebecca et Jacob devaient-ils s’en rapporter à Dieu de la réalisation de ses desseins, sans recourir à un stratagème et à des affirmations qui trompent si gravement Isaac. — 5. Bien moins grave esj ; la feinte de Rachel, qui simule une indisposition accidentelle pour ne pas se lever de la selle dans laquelle elle a caché les théraphim de Laban. Gen., xxxi, 35. —.

6. Les frères de Joseph commettent un mensonge grave et prolongé, quand ils s’arrangent pour faire croire à Jacob que son fils a été dévoré par une bête féroce. Gen., xxxvii, 32-33. Juda est amené plus tard à soutenir le mensonge devant Joseph lui-même. Gen., xliv, 20. -^

7. L’accusation de la femme de Puliphar contre Joseph est un odieux mensonge. Gen., xxxix, 14-18. — 8. Rahab