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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/693

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MUET — MUIS


éclater leur reconnaissance, chacun à sa manière. Le psalmiste souhaite que les Jèvres menteuses deviennent muettes. Ps. xxxvii (xxxvin), 14. Isaïe, xxxv, 6, dit qu’aux temps messianiques « la langue du muet tressaillera de joie ». Dans sa réponse aux envoyés de Jean-Baptiste, Notre-Seigneur ne signale pas la guérison des muets parmi les merveilles qu’il opère ; mais il parle de l’ouïe rendue aux sourds, et ce miracle suppose ordinairement que la parole est aussi restituée au sourd-muêt qui en a perdu l’usage. Matth., xi, 5 ; Luc, vii, 22. De fait, Notre-Seigneur guérit souvent des muets. Saint Matthieu, xv, 30, 31, dit que des foules nombreuses lui amenaient des muets et qu’elles étaient ensuite dans l’enthousiasme en voyant les muets parler. Plusieurs guérisons de muets sont racontées avec quelque détail. Un jour, le divin Maître a devant lui un muet qui est possédé du démon ; le démon chassé, le muet parle aussitôt et les témoins du miracle manifestent leur admiration. Matth., ix, 32, 33. Le mutisme de cet homme était donc causé par le démon et ne datait probablement pas de la naissance. Aussitôt délivré, cet

Les mauvais pasteurs sont comparés à des « chiens muets, qui ne saventpas aboyer ». Is., Lvi, 10. Le Messie ira à la mort comme une brebis muette, qui ne bêle pas quand on la mène à la boucherie. Is., lui, 7. Une bête naturellement muette, l’ânesse de Balaara, a adressé la parole au faux prophète. II Pet., ii, 16. Saint Jude, 10, compare les impies à des bêtes sans raison, aXoya. La Vulgate traduit ce mot par muta, muettes. Le grec aXo-fOÇ signifie en effet « sans parole », qui ne parle pas, mais bien plus fréquemment « sans raison ». Les deux sens conviennent ici, mais le second est plus expressif et s’applique communément aux animaux. Cf. Sap., xi, 15, 16. — 4° Plus encore que les animaux, les idoles sont muettes, incapables d’entendre et de 9j répondre. Bar., vi, 40 ; Hab., ii, 18 ; I Cor., xil, 2.

H. Lesêtre.

MUIS (Siméon Marotte de), né à Orléans en 1587, mort à Paris en 1644. Il fut nommé de Muis, ou plutôt du Muis, par son père, qui possédait un vignoble dans le territoire du Muis, entre Orléans et Saint-Mesmin. Dès l’âge de vingt-sept ans, il fut choisi pour enseigner

372. — Soldats assyriens taisant cuire un mouton. D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. it, pi. 35-36.

homme se met à parler, ce qu’il savait sans doute faire avant sa possession. S’il n’avait jamais parlé auparavant, le miracle serait encore plus grand. Une autre fois, il s’agit encore d’un possédé, qui est à la fois aveugle et muet. Le Sauveur le guérit de même par l’expulsion du démon. Matth., xii, 22 ; Luc, xi, 14. Saint Marc, vii, 32-34, raconte la guérison d’un sourd et muet qui n’es ; pas possédé du démon. Le Sauveur le prend à part, met ses doigts dans ses oreilles et de la salive sur sa langue ; puis levant les yeux au ciel et soupirant, il dit : Ephphetha, « ouvre-toi. » Aussitôt l’homme entend, « le lien de sa langue est dénoué et il parle comme il faut. » Cet homme était [j.oyiX « Xoc, mot qui signifie « parlant difficilement », mais qui, dans le grec des Septante, désigne aussi le muet, ’illêm. Is., xxxv, 6. Notre-Seigneur lui touche la langue avec de la salive, ce qui indique bien que l’organe de la parole avait besoin de guérison, et que la surdité n’était pas ici l’unique cause du mutisme. Ensuite cet homme parle comme il faut, locution qui n’implique pas la simple disparition d’un bégaiement, mais l’acquisition d’une faculté qui manquait précédemment à ce malheureux. En vertu du miracle, non seulement il peut parler, mais encore il sait parler. C’est ce que suppose l’admiration de la foule, proclamant que le Sauveur fait parler les muets, àakox>i, ceux qui ne parlent pas. — 3° Les animaux sont muets, mais ils ne sont pas aphones.

l’hébreu au collège Royal (Collège de France), à la place de Victor Cayet : ses provisions lui furent données à Tours le 24 juillet 1614. Il exerça durant trente ans ces fonctions de « lecteur et professeur royal des Lettres sacrées et hébraïques ». Il reçut le sacerdoce seulement en 1620 ou 1621 : il avait été un peu auparavant nommé chanoine de l’Église de Soissons, et devint plus tard archidiacre de la mêmeÉglise, Les contemporains louent, outre son érudition, sa piété et l’aménité de son caractère.

Ses ouvrages sont, par ordre de dates : 1° Commenlarii hebrseo-latini R. Davidis Kimlti et R. Salonwnis Jarhi in Malachiam, interprète S. M. de Muis… Accedit R. D. Kimhi in Psalm. exil commentarius, in-4°, Paris, 1618. Sous ce titre général on trouve réunies dans un même volume, dont la pagination n’est pas continue, les publications suivantes : le texte hébreu de Malachie et des commentaires de Kimchi et de Jarchi, " la traduction latine de Malachie et des deux commentaires ; le texte hébreu et la traduction latine du psaume cxii et du commentaire de Jarchi sur ce Psaume ; 2° In Psalmum xix trium erudilissiniorum rabbinorum [D. Kimchi, Aben-Ezra, S. Jarchi] commentarii, hebraïce cum latina interprétations Simeonis de Muis, in-8°, Paris, 1620 ; 3° Roberti Rellarmini lnslitutiones lingus hebraïca- ; accessit ejusdem exercitatio in Psalmum xxxiv, una^cum Simeonis M « sii annolalionibus : quibm adjecla est Silva