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à l’Académie de Saumur. Il a publié : Paraphrase et Exposition du prophète Daniel, in-8°, Sedan, 1624 ; Paraphrase et claire Exposition du livre de Salomon, vulgairement appelé l’Ecclésiaste, in-8°, Saint-Maurice, 1624 ; Paraphrase et Exposition de l’Épître de saint Paul aux Romains, in-8°, Saumur, 1647 ; Paraphrase et Exposition des Proverbes de Salomon et du premier chapitre du Cantique des Cantiques, 2 in-8°, Charenton, 1650 ; Paraphrase sur les Épîtres de saint Paul ; 1 in-4°, Charenton, 1650 ; Paraphrase et Exposition de l’Apocalypse, in-4°, Genève, 1650, sous le pseudonyme de Jonas le Buy de la Prie : les opinions de l’auteur sur le règne de mille ans furent combattues par Amyraut, ce qui donna lieu à Launay de publier : Examen de la Réplique de M. Amyraut, in-8°, Charenton, 1658 ; Traité de la Sainte Cène du Seigneur avec l’explication de quelques passages difficiles du Vieux et du Nouveau Testament, in-12, Saumur, 1650 ; Remarques sur le texte de la Bible ou Explication des mots, des phrases et des figures difficiles de la Sainte Écriture, in-8°, Genève, 1667. — Voir Walch, Bibliotheca theologica, t. iv, p. 770.
LAURELLE. Voir Laurier-Rose.
LAURIER. Quelques interprètes ont voulu voir le laurier dans le mot ʾézrâḥ du Ps. xxxvii (Vulg., xxxvi), 35, qui en réalité signifie indigène. On y compare l’impie au comble de la puissance à un arbre vert, raʿânân, qui se dresse dans le sol qui l’a vu naître, ʾézrâḥ. C’est un arbre qui croît dans son sol natal, qui n’a pas été transplanté et par conséquent n’en tient que plus fermement à la terre. Le même mot s’emploie des hommes, pour signifier « un indigène ». Exod., xii, 19 ; Lev., xvi, 29, etc. Il s’agit donc en général d’arbres verts et non pas spécialement du laurier. Les Septante, suivis par la Vulgate et les versions arabe et éthiopienne, ont lu une autre leçon dans leurs manuscrits hébreux : ils traduisent : « comme les cèdres du Liban, » ce qui suppose la lecture אדזילבנן, ʾarzê Lebânôn, au lieu de אזרה רצנן, ʾézrâḥ raʿânân.
LAURIER-ROSE (grec : φυτὰ ῥόδου, ῥόδον ; Vulgate : plantatio rosæ, rosa, Eccli., xxiv, 14 [Vulgate, 18] ; xxxix, 13 [Vulgate, 16]), arbuste aux belles fleurs roses.
[Image à insérer -->] Nerium Oleander.
1. Description. — C’est l’espèce typique du genre Nerium, de la famille des Apocynées, qui abonde sur le bord des eaux dans toute la partie chaude de la région méditerranéenne. Le Nerium Oleander de Linné {fig. 40) est un arbrisseau à suc laiteux, à feuilles coriaces et persistantes, dont le limbe lancéolé est porté par un court pétiole, verticillées par trois, sauf les inférieures de chaque rameau qui sont opposées, légèrement pubescentes sur les deux faces, avec des nervures latérales très rapprochées et presque à angle droit avec la côte médiane. L’inflorescence terminale et ramifiée en cymes a ses pédoncules un peu veloutés, comme les sépales ; les cinq pétales d’un beau rose, à limbe étalé, portent à la gorge des appendices liguliformes, dentés ; les cinq étamines ont le filet velu et l’anthère garnie de poils sur le dos. À la fleur succède un fruit formé de deux follicules rapprochées et laissant échapper à maturité de nombreuses graines soyeuses. d
II. Exégèse. — Le laurier-rose est tellement répandu en Palestine, qu’il y a lieu de s’étonner de ne point trouver dans la Sainte Écriture le nom d’un arbuste qui attire autant les regards. Et en effet aucun nom hébreu : des plantes mentionnées dans la Bible hébraïque ne paraît s’y appliquer. Mais peut-être dans les livres deutérocanoniques, serait-il désigné quelquefois sous le nom de ῥόδον, qui comprendrait et le rosier proprement-dit et le laurier-rose. On lit dans l’éloge de la sagesse, Eccli., xxiv, 13, 4 :
Je me suis élevée comme le cèdre sur le Liban
Comme le cyprès sur la montagne d’Hermon.
Je me suis élevée comme le palmier à Engaddi
Et comme les φυτὰ ῥόδου à Jéricho,
Comme un bel olivier dans la plaine
Et j’ai grandi comme un platane.
Le parallélisme demande ici un arbuste dont le port est bien plus celui dû laurier-rose que du rosier. Et il faut remarquer que le laurier-rose est très abondant à Jéricho : ce qui n’a pas lieu pour le rosier. — Au chapitre xxxix, 13, du même livre, il est dit :
Écoutez-moi, fils pieux,
Et croissez comme le ῥόδον sur le bord d’une eau courante.
Cette situation sur le bord de l’eau convient mieux encore au laurier-rose qu’au rosier. « Du site de Jéricho, et de la situation au bord des eaux) dit, au sujet de ces deux passages, H. B. Tristram, The Naturel History of the Bible, in-12, Londres, 1888, p. 477, ce ῥόδον est plus probablement l’Oleander, le laurier-rose, une des plus belles et charmantes plantes de la Palestine, qui abonde dans toutes les parties plus chaudes de la contrée, sur le bord des lacs ou des cours d’eau, et fleurit spécialement à Jéricho, où je n’ai point vu notre rose. » J. Kitto, Cyclopædia of Biblical Literature, Édimbourg, 1866, t. iii, p. 681, et plusieurs exégètes sont de cet avis. On ne pourra décider la question que par la comparaison avec l’original hébreu de ces passages, qui malheureusement n’a pas encore été découvert. On peut cependant fortifier les raisons données par cette remarque que le mot grec £680v désignait plusieurs espèces de plantes et s’appliquait au ῥόδοδάφνη, appelé aussi ῥόδοδένδρον. Dans les écrivains arabes, in materia medica, rodyon est donné comme le nom syrien de l’Oleander. Le nom syriaque du ῥόδοδάφνη est ɘoʾʾɑ, harduf. Quant à Eccli., L, 8, dans l’éloge où Simon, fils d’Onias, est comparé « à la fleur des rosiers aux jours du printemps », l’hébreu découvert présente un tout autre sens ; il s’agit de la floraison des arbres en général au printemps, « comme la fleur aux branches à l’époque du printemps. » Et dans la Sagesse, xi, 8, il s’agit de vraies roses. Voir Rose.
LAVAGE, nettoyage d’un objet au moyen de l’eau. L’action de laver est exprimée par les verbes râḥaṣ, νίπτειν, lavare. — On peut laver le corps tout entier, voir Bain, t. i, col. 1386-1388, les mains, voir Laver (Se) les mains, les pieds, voir Lavement des pieds. On employait dans les lavages une sorte de savon végétal