officiers du roi de Babylone, après avoir jeté les trois enfants dans la fournaise, ne cessaient d’entretenir le feu avec du naphte et de la poix, avec des étoupes et des sarments. Les auteurs anciens constatent que le naphte était très abondant aux environs de Babylone : Dioscoride, i, 102 ; Strabon, xvi, 1, 15 ; Diodore de Sicile, ii, 12. « On appelle naphte, dit Pline, H. N., ii, 105, une substance qui coule comme du bitume liquide dans les environs de Babylone ; le feu a une très grande affinité pour elle et il s’y jette dès qu’il est à portée. » Cette propriété du naphte de s’enflammer à distance explique le fait mentionné par le texte sacré. Après avoir rapporté que les officiers de Nabuchodonosor ne cessaient de jeter du naphte pour entretenir le feu, l’auteur ajoute que la flamme, en s’élevant au-dessus de la fournaise, « consuma les Chaldéens qui se trouvaient auprès, » qui s’étaient sans doute approchés trop près pour verser le naphte qu’ils apportaient. Dan., iii, 46. Voir aussi Nephthar.
NAPIER John, baron de Merchiston, mathématicien
presbytérien écossais, né en 1550 et mort le 3 avril 1617
au château de Merchiston en Ecosse. Il étudia au collège
de Saint-Andrews, puis visita une partie du continent.
Il revint ensuite habiter Merchiston et se fit remarquer
par son fanatisme dans les synodes presbytériens.
C’est à ce mathématicien qu’on doit les logarithmes.
Non content de se livrer à l’étude des sciences
exactes, John Napier voulut encore commenter l’Apocalypse.
Pour lui, le pape est l’antéchrist et la fin du
monde devait arriver, d’après ses calculs, dans la seconde
moitié du xviiie siècle. Son commentaire a pour
titre : A plaine discovery of the whole revelation of St. John, set down in two treatises : the one searching and proving the true interpretation thereof ; the other applying the same paraphrastically and historically to the text : set forth by John Napier, L. of Merchiston, and new revised, corrected and inlarged by him, with a resolution of certain doubts moved by some wellaffected brethren ; whereunto are annexed certains oracles of Sibylla agreing with the revelation and other places of Scripture, in-4o, Londres, 1611. Une première
édition avait paru in-4o, Edimbourg, 1593. Dès 1602
une traduction française fut publiée : Ouverture de tous les secrets de l’Apocalypse de saint Jean par deux traités : l’un recherchant et prouvant la vraie interprétation d’icelle ; l’autre appliquant au texte cette interprétation paraphrastiquement et historiquement par Jean Napier (c’est-à-dire Non Pareil), sieur de Merchiston, revue par lui-mesme et mise en français par Georges Thomson, Écossais, in-4o, La Rochelle,
1602. Il existe en outre des traductions allemande et
flamande de cette explication de l’Apocalypse. — Voir
W. Orme, Biblioth. biblica, p. 324.
NAPPE (grec : ὀθόνη ; Vulgate : linteum), pièce de linge d’une certaine étendue, employée dans le service de table. — Pendant que saint Pierre était à Joppé, il eut une vision dans laquelle lui apparut une sorte de réceptacle, σκεῦος, vas, semblable à une grande nappe, ὀθόνη μεγάλη, linteum magnum, suspendue par les quatre coins, descendant du ciel et contenant des animaux purs et impurs que l’Apôtre était invité à manger.
Act., x, 11, 12. Le mot « nappe » donne une idée
exacte du réceptacle vu par saint Pierre, mais il n’est
pas littéral, parce que les nappes étaient inconnues aux
anciens. Le mot ὀθόνη désigne un linge fin, une toile
servant à faire des vêtements de femme, Iliad., iii, 141 ;
xviii, 595 ; Odys., vii, 107 ; Lucien, Dial. meretr., 5, et
même des voiles de vaisseau. Lucien, Jup. trag., 46.
Une pareille toile, dont le texte sacré note d’ailleurs la
grande dimension, convenait parfaitement à l’usage
auquel il est fait allusion. Le latin linteum désigne de
même une toile dont on peut faire des serviettes, Plaute,
Most., i, 3, 109 ; Suétone, Cal., 26, des rideaux, Martial,
ii, 57, et des voiles de navires. Tite Live, xxviii, 45 ;
Virgile, Æneid., iii, 686, etc. Quant à la mappa des
anciens, ce n’était pas une nappe, mais une simple serviette
dont on se servait pendant le repas, Sat., ii, 8,
63, que l’invité apportait ordinairement avec lui et dans
laquelle il remportait quelques-unes des friandises qu’il
n’avait pu manger. Martial, ii, 37 ; vii, 20 ; xii, 29, 11.
Comme la serviette du convive, la nappe de saint Pierre
renfermait les mets symboliques qu’il avait à manger.
1. NARCISSE (grec : Νάρκισσος), habitant de Rome. Quelques-uns des membres de sa maison sont mentionnés comme chrétiens par saint Paul. Rom., xvi, 11.
Certains commentateurs l’ont identifié avec le Narcisse
qui fut secrétaire de l’empereur Claude. Suétone, Claudius,
28 ; Tacite, Ann., xiii, 1. On objecte contre cette
identification, que Narcisse avait été mis à mort par
Agrippine, peu après l’avènement de Néron à l’empire,
trois ou quatre ans avant que saint Paul écrivît aux
Romains. Il est vrai que son nom avait pu rester à sa
maison, mais ce n’est pas très vraisemblable. Le nom
de Narcisse était commun à cette époque. Un affranchi
de Néron s’appelait aussi Narcisse ; il fut tué par ordre
de Galba. Voir W. Smith, Dictionary of Greek and Roman Biography, t. ii, 1854, p. 1139 ; W. Pape, Wörterbuch der griechischen Eigennamen, Brunswick,
1863-1870, t. ii, col. 976. « Saint Paul, dit Tillemont,
Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique, t. i,
1701, p. 315, salue ceux de la maison de Narcisse appartenant
au Seigneur. On ne saurait tirer de là si Narcisse
était chrétien ou non. Mais un ancien auteur
assure qu’il était qualifié prêtre en quelques manuscrits ;
à quoi cet auteur ajoute que saint Paul ne le salue pas
lui-même, parce qu’il n’était peut-être pas alors à Rome,
mais qu’il était allé exercer autre part les fonctions de
son sacerdoce et animer les fidèles à la piété par ses
exhortations. Les Grecs et les Latins l’honorent le
31 d’octobre comme un saint martyr et quelques-uns le
font évêque d’Athènes ou de Patras. » On en fait même
un des soixante-douze disciples de Notre-Seigneur.
Pseudo-Hippolyte, De septuaginta apostolis, 30, t. x,
col. 955. Cf. Acta Sanctorum, octobris t. xiii, p. 687.
En réalité, on ne peut savoir sur Narcisse rien de précis.
Voir Tillemont, Mémoires, t. i, p. 587-588.
2. narcisse (hébreu : ḥǎbaṣṣéléṭ ; Septante : ἄνθος,
Cant, ii, 1, et κρίνον, Is., xxxv, 1 ; Vulgate : flos,
Cant., ii, 1 ; lilium, Is., xxxv, i), fleur.
I. Description. — De la famille des Amaryllidées ces plantes bulbeuses se distinguent des Liliacées par leurs fleurs inférovariées, et de toutes leurs congénères par la couronne simulant une sorte de corolle en forme de cloche ou de coupe et doublant intérieurement le vrai périanthe à six divisions étalées. Celui-ci se resserre au-dessous de la couronne en un long tube qui renferme vers la gorge les six étamines à anthères dorsifixes. L’ovaire trigone et à trois loges internes se prolonge en un style filiforme, et il devient à la maturité une capsule qui s’ouvre en trois valves pour disséminer de nombreuses graines revêtues d’une enveloppe noire crustacée.
La seule espèce qui croisse sur les collines d’Orient est le Narcissus Tazetta L. à floraison vernale (fig. 400). Du milieu de cinq à six feuilles linéaires et glaucescentes s’élève une hampe comprimée qui se termine par un bouquet de fleurs. Celles-ci d’abord incluses dans une spathe membraneuse sont étagées après l’épanouissement au sommet de pédoncules d’inégale longueur. La couronne cupuliforme est d’une teinte toujours plus dorée que les divisions du périanthe qui restent d’un jaune pâle ou même presque blanches. Ces fleurs,