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NARCISSE — NARD

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déjà très variables à l’état spontané, ont atteint, par la culture, des dimensions exagérées, trois à quatre fois plus grandes que dans le type sauvage. La plus remar Narcissus Tazetta.

quable à cet égard est la variété Orientalis connue dans les jardins sous le nom de Narcisse de Constantinople.

F. Hy.

II. Exégèse. — Le Ijâbassélët est mentionné deux fois dans l’Ancien Testament : dans Cant., Il, 1, où il est indiqué comme une fleur de la plaine de Saron, et dans Is., xxxv, 1, où il s’agit de l’aride désert qui doit se transformer et fleurir comme cette plante. Les versions ont traduit très diversement ce mot. Les Septante le rendent par le terme général de fleur, SvOoç, dans Cant., ii, 1, et par une expression plus spéciale, mais qui leur sert à traduire divers noms hébreux de plante, xptvov, « lis, » dans Is., xxxv, 1. La Vulgate ne fait que suivre exactement les Septante : elle rend le mot hébreu par flos dans le premier passage et par lilium dans le second. Le syriaque porte hanizaloifo qui n’est que le mot hébreu avec le simple changement du b en iii, et qui suivant Payne Smith, Thésaurus synacus, in-f°, Oxford, 1879, t. i, p. 1308, désigne le Colchicum atitumnale. Ce sens est adopté par un certain nombre d’exégètes qui voient dans le hâbasséléf hébreu une espèce de colchique, t. ii, col. 831. Les Targums rendent le mot hébreu par mpi : , narqos, ou narqus, qui n’est autre que le narcisse ; et le narcisse se rencontre dans la plaine de Saron. Aussi un plus grand nombre d’exégètes et de naturalistes préfèrent cette identification. H. B. Tristram, The natural History of the Bible, 8e édit., in-8°, Londres, 1889, p. 476 ; G. E. Post, article Rose, dans Hastings’Dictionary of the Bible, in-4°, 1902, t. iv, p. 313. L’étymologie ne permet pas de décider. On a voulu expliquer nbssn, l.iâbasséléf, par la composition des deux mots ynn, liâmes, « aigre, amer, » et bsn, bésél, « bulbe : » ce qui est très invraisemblable ; ou plutôt par un ii, ii, préfixé aumot bésél, bulbe, oignon. Gesenius, Thésaurus, p. 436. Il s’agirait d’une plante à bulbe comme les

liliacées. Mais ce caractère conviendrait aussi bien au colchique qu’au narcisse. On peut noter cependant qu’en Palestine, chez les indigènes de la campagne, le nom de Buseil, qui rappelle Bésél, est donné à uneseule plante, qui est le narcisse, G. R. Gonder, The rose of Saron dans Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Londres, 1878, p. 46. On peut remarquer en outre que le hanizaloifo syriaque désigne peut-être aussi bien le narcisse, et c’est le sens que lui donne le Lexicon Reptaglottum de Castell, Londres, 1669, col. 1287. Le témoignage de la version syriaque se joindrait ainsi à celui des Targums. Le narcisse est encore très recherché en Orient pour ses belles couleurs et sa bonne odeur. En Palestine et en Syrie le Narcissus Tazetta fleurit de novembre à mars, et le N. Serotinus en automne. 0. Celsius, Hierobotanicon, Amsterdam, 1748, t. i, p. 488-493. Les fouilles d’Egypte ont montré que le Narcisstcs Tazetta était connu très anciennemeut dans la vallée du Nil. V. Loret, Flore pharaonique, 2e édit., 1892, p. 40. E. Levesque.

NARD (hébreu : nêrd ; Septante : vâpgoç ; Vulgale : nardus), un des parfums anciens les plus précieux.

I. Description. — Ce parfum végétal, si célèbre chez les anciens, était souvent désigné par eux sous le nom de Nard syriaque, mais on connaît depuis longtemps son origine indienne. Déjà J. Bauhin l’appelait Nardus

401. — Nardostachys Jatamansi.

indica. Il est produit par une plante des montagnes du Népaul appartenant à la famille des Valérianées, le Valeriana Spica de Vahl. Le docteur Jones de Calcutta la fit connaître sous son nom sanscrit de V. Jatamansi, enfln de Candolle en fit le type du nouveau genre Nardostachys qui diffère des Patrinia par ses fleurs pour-