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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/772

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NATURELLE (HISTOIRE) — NAVARRO

dans la conversation on désigne les choses comme elles apparaissent aux sens ; de même les écrivains sacrés « s’en sont rapportés aux apparences » ; c’est le Docteur angélique qui nous en avertit. Dieu, parlant aux hommes, s’est conformé, pour se faire comprendre, à leur manière d’exprimer les choses. » C’est d’après cette règle d’interprétation qu’il faut entendre les passages de la Sainte Écriture où il est parlé des deux grands luminaires, « le plus grand pour présider au jour, le plus petit pour présidera la nuit, » Gen., i, 16 ; du soleil arrêté par Josué, Jos., x, 12 ; du soleil qui se lève, se couche, se hâte de retourner à sa demeure pour se lever de nouveau, Eccle., i, 5 ; des colonnes du ciel, Job, xxvi, 10 ; des cieux solides comme un miroir d’airain, Job, xxxvii, 17 ; du daman et du lièvre qui ruminent, Lev., xi, 5, 6, etc. Ces passages, et d’autres analogues, ne sauraient donc susciter aucune antinomie réelle entre les données de la science et la manière de parler des auteurs sacrés. Cf. Cornely, Introductio in V. T. libros sacros, Paris, 1885, t. i, p. 584-586. À plus forte raison faut-il se garder de prendre à la lettre des métaphores hardies, familières aux écrivains orientaux, et qui au fond ne constituent que des artifices de style. Tels sont les passages où il est dit que les fleuves applaudissent et que les montagnes poussent des cris de joie, Ps. xcviii (xcvii), 8 ; que Dieu appelle les étoiles et qu’elles répondent avec joie : Nous voici ! Bar., iii, 35, etc.

4° Sur les différentes questions concernant l’histoire naturelle, voir dans le Dictionnaire les articles spéciaux et la bibliographie de chacun d’eux. Sur la constitution du monde en général, voir Cosmogonie, t. ii, col. 1034-1054 ; Création, col. 1101-1105.

Sur l’astronomie, voir Astronomie, t. i, col. 1191-1196 ; Constellations, t. ii, col. 924-925 ; Éclipse, col. 1561-1563 ; Étoile, col. 2036-2037 ; Lune, t. iv, col. 419-422 ; Soleil, etc.

Sur la météorologie, voir Firmament, t. ii, col. 2279-2281 ; Gelée, t. iii, col. 158 ; Givre, col. 247 ; Glace, col. 247 ; Grêle, col. 336-337 ; Mirage, t. iv, col. 1122 ; Neige, Orage, Ouragan, Pluie, Vent, etc.

Sur la géologie, voir Palestine.

Sur la minéralogie, voir Métaux, t. iv, col. 1045-1047 ; Mine, 1099-1102 ; Pierre.

Sur la botanique, voir Arbres, t. i, col. 888-894 ; Fleur, t. ii, col. 2287-2288 ; Fruit, col. 2410-2412 ; Herbacées (Plantes), t. iii, col. 596-600, etc.

Sur la zoologie, voir Animaux, t. i, col. 603-612 ; Insectes, t. iii, col. 884-885 ; Oiseaux, Poissons, Reptiles, etc.

Sur l’anthropologie, voir Adam, t. i, col. 181-206 ; Corps humain, t. ii, col. 1020-1022 ; Membres, t. iv, col. 952954 ; Cerveau, t. ii, col. 448 ; Cœur, col. 822-826 ; Entrailles, col. 1817-1818 ; Nerf, Os, Sang, Maladie, t. iv, col. 611-613 ; Médecine, col. 911-914, etc.

NAUFRAGE (Vulgate : naufragium ; en grec : ναυαγεῖν, « faire naufrage »), perte d’un navire, dont les passagers sont alors ou engloutis, ou à la merci des eaux.

Saint Paul dit aux Corinthiens qu’il a fait trois fois naufrage dans ses courses apostoliques, et qu’une fois il a été perdu sur les flots une nuit et un jour. II Cor., xi, 25. Dans son voyage de Césarée à Rome, le navire qu’il montait s’échoua sur une plage de l’île de Malte, et l’Apôtre fut obligé de se mettre à la mer pour gagner le rivage. Act., xxvii, 41-44.

Au figuré, il écrit à Timothée que ceux qui s’écartent de la foi et de la bonne conscience font naufrage au point de vue de la foi, I Tim., i, 19, c’est-à-dire tombent dans l’hérésie. Cette métaphore avait sous la plume de saint Paul un sens particulièrement saisissant, à cause de l’expérience personnelle qu’il avait des naufrages.

NAUSEA Friedrich, de son vrai nom Grau, théologien catholique allemand, né vers 1480, à Waischenfeld, non loin de Bamberg, d’où son surnom de Blancicampianus, mort à Trente, le 6 février 1552. Fils d’un charron, mais très porté vers l’étude, il entra dans les ordres, et il obtint les grades de docteur en droit (1523) et en théologie (1534). Il fut d’abord secrétaire du cardinal Campeggio, légat du pape, qui l’envoya à Bretten auprès de Melanchthon, en vue d’une entente qui ne put avoir lieu ; en 1525, il fut prédicateur de Saint-Barthélémy à Francfort, d’où les protestants l’obligèrent de fuir au bout de peu de temps ; nommé prédicateur de la cathédrale de Mayence en 1526, prédicateur de Ferdinand 1er, alors roi des Romains, en 1534, il fut, en 1538, choisi pour coadjuteur de Faber, évêque de Vienne. En 1540-1541, il fut envoyé par Ferdinand aux colloques de Haguenau et de Worms. Le 21 mai 1521, à la mort de Faber, il devint évêque de Vienne. Il assista au colloque de Spire, où le pape Paul III lui écrivit pour lui confier particulièrement la cause des catholiques. Enfin il prit part au concile de Trente, où il employa son talent d’orateur, qui était remarquable, à conseiller la douceur envers les protestants et la discussion plutôt que la violence, mais sans rien sacrifier des intérêts de la vérité. Il mourut à Trente dans un âge avancé. Outre de nombreux ouvrages de théologie et de polémique, nous avons de lui : In librum Tobiæ enarrationes, in-8°, Cologne, 1552. — Voir Allgemeine deutsche Biographie, t. xxiii, Leipzig, 1886, in-8°, p. 321.

A. Régnier.

NAUSÉE (hébreu : zârâ’ ; Septante : χολέρα ; Vulgate : nausea), dégoût qui porte à vomir, comme on l’éprouve sur un navire, ναῦς. — Quand les Hébreux au désert réclament de la viande, le Seigneur promet de leur envoyer des cailles pendant tout un mois, de telle façon qu’il leur en sorte par les narines et qu’ils en aient la nausée. Num., xi, 20. Plus tard, en parlant de la manne, les Hébreux disent que leur âme en a assez de cette nourriture de rien, qâṣâh, « elle en a fini, » προσώχθισεν, « elle est dégoûtée de cette nourriture, » nauseat, « elle en a la nausée. » Num., xxi, 5. Quand l’homme est accablé par l’épreuve, « il prend en dégoût, zàham, le pain et les aliments les plus exquis. » Job., xxxiii, 20. Septante : « il ne peut les supporter ; » Vulgate : « il lui devient abominable. » Il est recommandé à celui qui trouve du miel de n’en pas trop manger, de peur de la nausée et du vomissement. Prov., xxv ; 16.

Au figuré, le chrétien qui est tiède provoque la nausée du Seigneur. Apoc. iii, 16.

NAVÆUS Mathias, théologien catholique belge, né à Liège, vivait dans la seconde moitié du xviie siècle. Il était docteur en théologie et chanoine de l’église de Douai. Parmi ses écrits on remarque : Annotationes in Summæ theologiæ et Sacræ Scripturæ præcipuas difficultes, in-4°, Tournai, 1640. — Voir Valère André, Biblioth. Belgica, p. 662 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’hist. littéraire des Pays-Bas, t. xiii, p. 153.

NAVARRETE Juan Bautista, théologien catholique espagnol, né vers 1550, à Cordoue, mort en 1612. Il entra, en 1572, dans l’ordre des Franciscains. Il professa les humanités à Cordoue, où il fit preuve d’une grande érudition et d’une science profonde des Saintes Écritures. Nous citerons parmi ses ouvrages : Commentarium ad lamentationes Jeremiæ, in-4°, Cordoue, 1602.

A. Régnier.

NAVARRO Gaspar, religieux carme espagnol du xviie siècle, enseigna la théologie à Valence. Il avait composé un commentaire sur l’Évangile de saint Matthieu. Un seul volume a été imprimé qui va jusqu’au chapitre xiv : Narratio evangelica Matthæi ordinem sequens gesta Christi Domini Salvatoris a prima incarnationis luce, usque ad gloriam Ascensionis attingens, nova methodo per synopsim capitum et divisionem partium literam exponens et quæstiones cum corollariis more