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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/857

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NOCES


draient pour danser en an jour de fêté. C’est ce qui fat fait et personne ne réclama. Jud., xxr, 15-23. Peut-être faut-il voir dans cet événement l’origine de ce simulacre d’enlèvement de la fiancée, qui faisait parfois partie de la cérémonie des noces hébraïques. — 5° Il n’est rien raconté en détail des noces de Salomon avec la fille du pharaon d’Egypte. III Reg., m. 1. Bans le Cantique des cantiques, iii, 11, les filles de Sion sont seulement invitées à voir Salomon avec la couronne que sa mère lui a donnée pour le jour de ses noces. Le Psaume xlv (xliv), 14-16, fait aussi allusion à l’entrée de l’épouse dans la maison du roi. Elle lui est amenée, vêtue d’habits brodés, et suivie de jeunes filles ses compagnes. Des réjouissances les accueillent à leur arrivée. — 6° Pour la célébration du mariage du jeune Tobie avec Sara, fille de Raguel, celui-ci met la main de sa fille dans celle de Tobie et prononce cette bénédiction : « Que le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob soit avec vous, qu’il vous unisse lui-même et qu’il mette pour vous le comble à sa bénédiction. » Tob., vii, 15. C’est peut-être moins l’usage que les conditions particulières dans lesquelles se trouvait Sara, qui inspiraient cette formule de bénédiction. Elle émanait d’ailleurs du

nombre. C’est alors que Jonathas et ses homme ?, sortant de leur embuscade, semèrent la mort dans le cortège et changèrent les’noces en deuil. I Mach., ix, 36-41. — 9° Les noces du roi Alexandre Bala avec Cléopâtre, fille de Ptolémée Philométor, sont aussi mentionnées comme ayant été célébrées avec une grande magnificence, comme il convenait à la dignité des époux. I Mach., x, 58. — 10° On trouve dans la Sainte-Écriture quelques autres traits qui se rapportent à la célébration des noces. L’épouse se préparait à la cérémonie par un bain. Ruth, iii, 3 ; Ezech., xxiii, 40. Elle répandait sur elle des parfums. Cant., iii, 6. Un voile la recouvrait entièrement. Gen., xxiv, 65 ; xxxviii, 14. Elle s’ornait de bijoux, Is., xlix, 18 ; lxi, 10, et mettait la ceinture que l’époux seul devait délier. Jer., . ii, 32. Celui-ci portait une couronne. Is., lxi, 10. Les chants et le son des instruments se faisaient entendre pendant la noce. Jer., vii, 34 ; xvi, 9. Les fiancés se juraient fidélité. Ezech., xvi, 8 ; Mal., ii, 14. La fête se continuait dans des festins, et le lendemain, si l’époux avait trouvé sa fiancée dans l’état où elle devait être, le mariage était définitif. Deut., xxii, 14-21,

II. Dans le Nouveau Testament. — 1° À Caria,

448. — Mariage grec antique. D’après J. H. Huddilston, Lessons front Greek Pottery, New-York, 1902, fig. 8.

père de famille. Il est ensuite question d’un écrit par lequel on dresse acte du mariage, <tuytp « ?t|) conscriptio. Tob., vii, 16. D’après le code d’Hammurabi, art. 128, un mariage n’était valide qu’autant que les obligations de la femme avaient été fixées. Cf. Scheil, Textes élamites-sémitiques, Paris, 1902, p. 64. Peut-être quelque condition analogue était-elle en vigueur dans le pays qu’habitait Tobie, et nécessitait-elle un acte écrit. Des festins suivirent, d’abord le jour même, Tob., vii, 17, puis le lendemain, avec plus d’apparat et en compagnie des voisins et des amis. Tob., vii, 21, 22. Raguel fit alors un autre écrit pour assurer à Tobie la moitié de ses biens, quand lui-même et Anne, sa femme, ne seraient plus. Tob., vni, 24. Quinze jours après, leur parent Gabélus arriva ; il appela de nouveau la bénédiction divine sur les jeunes époux et prit part à un nouveau festin de noces. Tob., ix, 8-12. — 7° Les noces d’Assuérus avec Esther furent célébrées par un festin offert aux princes et aux officiers et par des présents dignes de la magnificence royale. Esth., ii, 18. — 8° Un cortège de noce est décrit à l’occasion d’une vengeance exercée par Jonathas, frère de Judas Machabée, contre les fils de Jambri, qui avaient tué traîtreusement son autre frère, Jean. Jonathas apprit que les fils de Jambri allaient célébrer une grande noce et amener de Médaba une fiancée, qui était la fille d’un des principaux chefs amorrhéens. Jonathas et ses hommes se cachèrent, au jour dit, dans un repli de la montagne. Tout d’un coup, on entendit grand bruit ; c’étaient les deux cortèges qui se rencontraient. L’époux, ses amis et ses frères arrivaient au-devant de la fiancée avec des tambourins, des instruments de musique et des présents en grand

Notre-Seigneur lui-même assiste à des noces. Saint Jean, ii, 1-10, ne mentionne que le repas, sanctifié par la présence du divin Maître et honoré par l’accomplissement de son premier miracle. — 2° Plusieurs autres détails, se rapportant à la célébration des noces, sont rappelés dans l’Évangile. Pendant la durée des fiançailles, mais surtout pendant les jours qui précédaient immédiatement les noces, les fiancés ne communiquaient entre eux que par l’intermédiaire d’un ami, qui était en même temps l’organisateur de la fête, et dont le rôle ne se terminait que quand l’épouse.était dans la demeure de son époux. Saint Jean-Baptiste se donne comme remplissant ce rôle. Il est l’  « ami de l’époux », il l’a fait connaître à la nation sainte, que le Sauveur vient épouser, et il se tient pour satisfait maintenant qu’il entend l’époux parler à son épouse. Joa., iii, 29. Notre-Seigneur lui-même se présente comme époux. Ses Apôtres sont les « fils des noces », les « fils de l’époux », c’est-à-dire ceux qui font cortège à l’époux pendant les fêtes nuptiales. Ils sont de la fête ; il ne convient donc pas qu’ils jeûnent et s’attristent. Matth., ix, , 15 ; Marc, ii, 19 ; Luc., v, 34. Le temps des noces / est ici celui pendant lequel Notre-Seigneur demeure au milieu des hommes, pour contracter son union avec eux. Profitant d’une occasion qui lui est offerte, le Sauveur donne en passant un avis utile à ceux qui sont conviés à des festins de noces : c’est de ne pas s’attribuer à eux-mêmes les premières places, mais d’attendre qu’on leur assigne celle qui leur convient. Luc, xiv, 8-10. Ces repas de noces se faisaient la nuit. Il était fort tard quand les conviés rentraient chez eux. C’était parfois à la seconde veille, vers minuit, ou même à la