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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/859

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1662
NOD — NOÉ


chaldaïque, par Symmaque et par Théodoret. Cf. Fr. von Hummelauer, Comnientarius in Genesim, 1895, p. 184.

    1. NODAB##

NODAB (hébreu : Nôdâb ; Septante : Na8a6aîoi), nom d’une tribu ismaélite qui fut chassée du pays qu’elle occupait par les tribus transjordaniques de Manassé oriental, de Gad et de Ruben, I Par., v, 19, lors d’une campagne contre les Agaréens et d’autres tribus de la même région. La date de cet événement est inconnue, Le texte sacré dit seulement que les Israélites habitèrent jusqu’à la captivité dans la contrée qu’ils avaient conquise. I Par., v, 22. La Vulgate n’a pas rendu exactement le sens de l’hébreu (et des Septante). Tandis que le teste original porte : « Ils firent la guerre aux Agaréens, à Jéthur, à Naphis et à Nodab, » la Vulgate traduit : « Ils combattirent contre les Agaréens ; mais les Ituréens, Naphis et Nodab leur donnèrent du secours. »

1 Par., v, 19. Voir Agaréens, t. i, col. 263.

Les tribus avec lesquelles Nodab est nommé habitaient à l’est du pays de Galaad. Nodab n’est mentionné que dans ce seul passage de l’Écriture. Tout ce que l’on peut en dire avec certitude, c’est qu’il était dans le voisinage des Agaréens, des Ituréens et des Naphisiens. Voir Ituréb, t. iii, col. 1039, et Naphis, col. 1474.Il est aujourd’hui impossible de déterminer quelle contrée elle habitait. Le Kamous, compilé au xv 8 siècle, mentionne comme existante une tribu arabe appelée Nodab. Voir Ch. Forster, The historical Geography of Arabia,

2 in-8°, Londres, 1844, t. î, p. 315. Un grand nombre de critiques préfèrent cependant aujourd’hui admettre que le nom de Nodab est altéré. L’auteur des Qumst. hebr. in 1 Par., v, 19, Patr. lat., t. xxiii, col. 1374, avait déjà émis l’opinion que Nodab est le même que Cedma, le dernier des fils d’Ismaël. Gen., xxv, 15. Elle s’appuie sur le fait que Nodab occupe dans l’énumération des Paralipomènes.la place que tient Cedma dans la Genèse : « Jéthur et Céphis et Cedma, » Gen., xxv, 15 = « Jéthur, Naphis et Nodab, » I Par., xv, 19, et sur cet autre fait que Nodab, qui semble être une tribu ismaélite, ne paraît pas dans la liste généalogique d’Ismaël dans la Genèse. M. A. E. Suffrin, dans Hastings, Dictionary of the Bible, t. iii, p. 558, croit y reconnaître le nom altéré des Nabatéens. Voir Nabuthéens, col- 1444.

    1. NODIN Jean##

NODIN Jean, religieux de l’ordre de Saint-François, docteur de la Faculté de Paris t avait commencé un ouvrage : Victoria Hebrœorum adversus JEgyptios catholicorum triumphum contra hmreticos prsesignans, hoc est commentaria in priora guindecim Exodi capita per locos communes ad utititatem concionatorum : il fut terminé par Didier Richard, religieux du même ordre, in-f°, Lyon, 1611. — Voir Wading, Scriptores Minorum,

p. 216.

B. Heurtebize.

NOÉ (hébreu : Nôah ; Septante : Nos), fils de Lamech et petit-fils de Malhusalem. Il est compté parmi les dix patriarches antédiluviens, dont il clôt la série, quoiqu’il ait vécu encore trois siècles et demi après le déluge. Lorsque Lamech lui donna le nom de Noé, il dit, en jouant sur ce mot, qui signifie repos : « Celui-ci nous soulagera dans nos labeurs et les travaux de nos mains sur cette terre que Dieu a maudite. » Gen., v, 29. Que ces paroles expriment simplement un souhait de Lamech ou qu’il ait ainsi parlé par une inspiration prophétique, comme le pensent certains interprètes, elles se trouvent vérifiées par la place que le Seigneur lit à Noé dans le plan de la Rédemption. Gen., vi, 13, 22 ; ix, 1-17 ; Cf. Eccli., xlvi, 17-19. Voir Arche de Noé, 1. 1, fig. 246, col. 926.

I. Corruption universelle ; le déluge décrété ; construction de l’arche. — Au temps de Noé une

corruption inouïe régnait sur la terre. Ladescendance de Caïn et celle de Setli s’étaient rapprochées ; les Fils de Dieu (voir ce mot, t. ii, col. 2255), c’est-à-dire les enfants de Seth, s’étaient unis en mariage aux filles des Caïnites : dès lors les deux cités, celle du démon et celle de Dieu, se trouvèrent confondues, selon la pensée de saint Augustin, De civit. Dei, xv, 20, n. 1, t. xli, col. 462. Le fruit de ces Unions fut une race d’hommes violents, impies, livrés aux plus brutales passions, et dont les désordres poussèrent enfin à bout la patience divine. Moïse nous dit que le Seigneur, irrité contre tant de crimes, se repentit d’avoir fait l’homme et se décida à l’exterminer, en le noyant dans un déluge universel, Gen., vi, 17, et non seulement l’homme, mais tous les animaux, qui peuplaient la terre et les airs. Gen., v, 2-7. Cependant, toujours miséricordieux, le Seigneur ne voulut pas perdre l’humanité sans retour en l’anéantissant tout entière ; au milieu de la corruption générale, il avait distingué et choisi un homme, qu’il préserva par sa grâce du déluge de l’iniquité avant de le sauver du déluge dés eaux. Bossuet, Disc, sur l’histoire universelle, Paris, 1828, t. xiv, 2° partie, c. i, p. 169. Celui qui devait être ainsi épargné et devenir en conséquence le germe d’un monde nouveau fut Noé « homme juste et parfait », dont la vertu était encore relevée par le contraste des vices de ses contemporains et qui marcha toujours « avec Dieu ». Gen., vi, 9. Cette dernière louange n’est donnée par l’Écriture qu’à un autre saint patriarche, Hénoch. Gen., V, 22. Le Seigneur fit connaître à Noé son dessein de châtier les coupables et lui ordonna de construire une arche dont il traça lui-même le plan et indiqua la matière et les dimensions ; elle devait être, durant l’inondation, un lieu de refuge et de séjour pour lui, pour sa famille et pour les animaux qui seraient épargnés. Voir Arche de Noé, t. i, col. 923. Noé devait avoir à ce moment quatre cent quatre-vingts ans, si, comme on est en droit de le conclure du récit sacré, Dieu lui donna l’ordre de construire l’arche au moment même où, en décrétant le châtiment, il déclarait qu’il accordait aux coupables un répit de cent vingt ans avant l’exécution de la sentence. Or, Noé avait six cents ans « lorsque les eaux du déluge inondèrent la terre ». Gen., vtt, 6. — Entre ces deux dates se place la naissance de ses trois fils Sem, Cham et Japhet ; il avait cinq cents ans à la naissance de l’aîné, Sem. Gen., v, 31.

Cette communication divine fournit à Noé l’occasion de montrer cette foi louée par saint Paul, Heb., xi, 7, dans des termes qui rappellent l’éloge que l’Apôtre donne dans les versets suivants à celle d’Abraham. Plein de confiance « dans la révélation divine touchant des choses qu’il ne voyait pas encore », il se mit aussitôt à l’œuvre et commença de construire l’arche. Devenu par la volonté du Seigneur « le prédicateur de la justice », II Pet., ii, 5, il fit connaître aux hommes la sentence portée contre eux ; mais ils restèrent « incrédules » à ses paroles aussi bien qu’insensibles à l’autre sorte de prédication muette qu’il leur adressait en préparant sous leurs yeux l’instrument du salut de sa famille. Ces hommes, esclaves de leurs passions, rendirent « vaine l’attente de la patience divine tout le temps que dura la construction dej’arche », I Pet., iii, 20 (grec) ; ils continuèrent « à boire, à manger », à se livrer à leurs affaires et à leurs plaisirs, Matth., xxiv, 38 ; Luc, xvii, 26, et la foi de Noé, si vive et si constante, ne servit qu’à « condamner un monde » pervers et obstiné dans son incrédulité. Heb., xi, 7. Ses exhortations et l’exemple de sa constance ne furent pas cependant complètement inutiles : lorsque le châtiment vint donner raison à ses prédictions, beauoup d’entre les coupables se repentirent et obtinrent leur pardon. Saint Pierre nous dit que l’âme sainte dn Sauveur alla visiter leurs âmes aux limbes le jour de sa passion. I Pet., iii, 20.