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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/905

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ŒSTRE — ŒUF


celui-ci les introduise dans son eslomac. Là, les œufs deviennent larves, s’échappent ensuite avec les détritus de la nutrition, tombent à terre et y poursuivent leur développement jusqu’à ce qu’ils soient devenus des mouches. L’œstre du bœuf et du mouton procède autrement. La femelle de l’insecte, à l’aide d’une tarière spéciale, perce la peau du quadrupède et y introduit son œuf. Celui-ci est couvé naturellement dans une sorte de petite bosse qui se forme sous la peau et lui sert d’abri. II s’en échappe au moment convenable pour achever sa transformation au dehors. Les quadrupèdes redoutent les œstres, et quand ils les entendent bourdonner, ils entrent dans la plus vive agitation. En Orient, ces insectes sont bien plus irritants que dans les climats tempérés, surtout à certaines époques de l’année. La Sainte Écriture ne les désigne pas nommément ; mais il est fort probable que les œstres étaient au nombre des mouches dont il est quelquefois parlé, surtout à propos de l’Egypte. Exod., ’in, 21-24 ; Ps.lxxvih(lxxvii), 45 ; ex (civ), 31 ; Is., vii, 18, etc. — Voir N. Joly, Recherches sur les cestrides en général, Lyon, 1846.

H. Lesêtre.

ŒTINGER Friedrich Christoph, exégète protestant, théosophe, né à Goeppingen, le 6 mai 1702, mort le 20 février 1782. Il fit ses études de théologie aux séminaires de Blaubeuren et de Bebenhausen 1717-1722 et ensuite à l’université de Tubingue : 1722-1727. Pendant qu’il y était répètent, il entreprit plusieurs voyages. Puis il fut nommé pasteur à Hirsau (1738-1743). Il exerça les mêmes fonctions à Schnaitheim 1743-1746, à Walddorf 1746-1752, à Weinsberg, comme dekan (doyen), 1752-1759 et à Herrenberg 1759-1766, et enfin, depuis 1766, comme prélat à Murrhardt, où il mourut. Il subit surtout l’influence du célèbre Bengel et des deux théosophes Jak. Boehme et Swedenborg. Étant persuadé, que les auteurs sacrés avaient été de profonds philosophes, il s’efforça, dans ses écrits exégétiques, de découvrir la philosophie de l’Écriture. Cette philosophia sacra, selon lui, devait nous aider à contrôler les données de la philosophie et de la science profanes. — Il a laissé à peu près 70 écrits, parmi lesquels nous n’avons à signaler que ceux qui se rapportent à l’exégèse. — tester und schriftmâssiger Grund einiger theologischen Hauptwahrheiten, in-4°, Francforts. -l.-M., 1731. — Etwas Garnies vont Evangelio nach les : 40-60, in-8°, Tubingue, 1739. — Inquisitio in sensum communem et rationem, in-8°, Tubingue, 1753. — Theologia ex idea vitse deducta, Francfort, 1763 et 1765, in-8°, traduite en allemand et annotée par Hamberger, in-8°, Stuttgart, 1852. — Vnterricht vom Hohenpriestertum Christi. in-12, Francfort et Leipzig, 1772. — Gule Botschaft vom Koenigreich Jesu Christi (c’est-à-dire : les prophéties messianiques), in-8°, Tubingue, 1773.

— Biblisch-emblematisches Wôrterbuch. L’édition originale, qui parut 1776, s. loco, a été rééditée par Hamberger, in-8°, Stuttgart, 1848. — Beihilfe zum reinen Verstande der Schrift, in-8°, Schwâbisch-flall, 1777. — Herzenstheologie, 3e édit., in-8°, Francfort, 1778. — Abhandlung, voie man die hl. Schrift lesensolle., éd. par Hamberger, Stuttgart, 1858. — K. Fr, Chr. Ehmann publia les Œuvres complètes de Œtinger en 2 séries, dont l’une (en 5 vol.) comprend ses ouvrages homilé/ tiques, et l’autre (en 7 vol.) ses écrits théosophiques. Cette édition parut à Stuttgart, 1858-1867. Les écrits d’exégèse sont rangés dans la deuxième série. Le tome m’de cette série ; Stuttgart, 1860, contient ; Die Psalmen Davids’et Etwas vom Evang. nach Jer. 40-60 ; le ive vol. : Spruche und Prediger Salomo, das Hohelied, Hiob, — et une nouvelle édition de ses opuscules exégétiques déjà mentionnés. — Voir Auberlen, Die Theosophie Œtingers nach ihren Grundzûgen, Tubingue, 1847 ; Ehmann, Œtingers Leben und Briefe, Stuttgart, 1859 (Ehmann y énumère tous les écrits

d’Œtinger) ; Wàchter, Bengel und Œtinger, Gutersloh, 1886 ; J. Hamberger, dans la Real Encyklopâdie fur protest. Théologie und Kirche, 2e édit., Leipzig, 1883, t. xi, p. 1-4 ; J, Herzog, ibidem, 3e édit., Leipzig, 1904, t. xw, p. 332-339 ; Kleffner, dans le Kircheniexicon, 2 8 édit., Fribourg-en-B., 1895, t. ix, col. 761-766 ; , 1. Herzog, Fr. Chr. Œtinger : Lebens-und Cliarakterbild : Calw., 1905, Familien-Bibliothekj t. lv.

M. Bihl.

ŒUF (hébreu : bêsâh, qui ne se lit qu’au pluriel : bêsîm ; Septante : wôv ; Vulgate : ovum), produit de la fécondation des animaux dits ovipares, oiseaux, reptiles, poissons, mollusques et insectes, à quelques exceptions près. La Sainte Écriture ne mentionne que les œufs d’oiseaux et de serpents.

1° Œufs des oiseaux. — L’œuf des oiseaux se compose de cinq parties différentes et concentriques : l’ovule ou cellule centrale qui, après la ponte, forme un élément plus clair au milieu de la masse du jaune et évolue en vertu d’une activité propre ; le jaune, qui est une partie nutritive ; le blanc d’œuf, composé d’albumine ; la membrane coquillière ou pellicule qui enferme le blanc ; la coque ou enveloppe calcaire et ovoïde qui protège le tout. À raison des éléments divers qui sont contenus dans la coque, l’œuf constitue pour l’homme un aliment très substantiel, mais à condition de rester frais. La chaleur permet à la cellule centrale de se développer en se nourrissant aux dépens des éléments qui l’entourent, jusqu’à ce que le petit oiseau soit formé et puisse briser la coquille pour en sortir vivant. Cette chaleur est fournie en quantité suffisante par le soleil dans les régions très chaudes ; l’oiseau peut alors abandonner ses œufs dans le sable jusqu’à leur éclosion. C’est ce que.fait l’autruche. Job, xxxix, 14. Voir Autruche, t. i, col. 1280. Mais le plus ordinairement c’est la femelle de. l’oiseau qui entretient elle-même la chaleur nécessaire en recouvrant les œufs de son corps pendant la période d’incubation, qui dur* de douze à soixante jours, suivant les espèces. La poule, qui tient la place principale parmi les espèces domestiques, couve de vingt à vingt-quatre jours. — Dans un but d’utilité pour l’homme et de bienveillance pour les animaux, celui qui trouvait un nid avec la mère sur ses petits ou sur ses œufs devait laisser la mère en liberté. Deut., xxii, 6, 7. — Assur s’est emparé des peuples comme on s’empare d’œufs abandonnés, sans que qui que ce soit ait remué l’aile, ouvert le bec ou poussé un cri. Is., x, 14. — Jérémie, xvii, 11, dit que l’homme qui acquiert des richesses injustement ressemble à une perdrix qui couve des œufs et ne les fait pas éclore, yâlad. Elle ne profite pas de sa couvée. Voir Perdrix. — Au moment où Tobie recouvra la vue, des pellicules, semblables à celle d’un œuf, tombèrent de ses yeux, Tob., xi, 14. — Notre-Seigneur demande si un père donnerait un scorpion à son fils qui désire un œuf. Luc, xi, 12. Le scorpion blanc, enroulé sur lui-même, a en effet quelque ressemblance avec un oauf. Voir Scorpion. L’enfant désire un œuf au même titre que le pain et le poisson, afin de s’en nourrir. I.uc, xi, 11. Les œufs tenaient une telle place dans l’alimentation des Juifs, que le septième traité du second livre de la Mischna, le Beza ou Yom tob, est en grande partie consacré à l’examen de cette question : J’eut-on manger un ouf pondu un jour de fête ? L’école de Schammaï tenait pour l’affirmative et celle d’Hillel pour la négative, quand le jour de fête suivait le sabbat. i)ans ce dernier cas, en effet, l’œuf était censé préparé le jour même du sabbat et c’eût été violer la loi du repos que, de le manger. Pratiquement, on finit par interdire l’usage de tous les œufs pondus un jour de fête, que le sabbat précédât ou non. Cette défense fit partie de la haie mise autour de la Loi. Cf. Surenhusius, Mischna sive totius Hebrmorum juris systema, Amsterdam, 1698, t. ii, p. 282. Le traité Schabbath, ii,