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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/939

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ONO — ONYX


d’habitations. Près du village, deux bassins peu profonds, creusés dans le sol, mais non construits, recueillent pendant l’hiver les eaux pluviales. Plusieurs puits à norias alimentent, en outre, cette localité et permettent d’arroser les jardins qui l’entourent. À côté de l’un de ces puits, je remarque quelques tronçons de colonnes de marbre qui paraissent antiques. » Pour dépeindre la fertilité du pays d’Ono, le Talmud raconte que Jacob ben Dosthai étant allé à Ono de grand matin marchait au milieu des figues qui lui allaient jusqu’aux talons. Reland, Palssslina, 1714, p. 913.

2° Histoire. — Ono fut fondée ou plutôt restaurée et peuplée par un Benjamite, ainsi que Lod ou Lydda. II s’appelait Samad et était fils d’Elphaal. I Par., viii, 12. (D’après le texte original, le fondateur d’Ono et de Lod peut être tout aussi bien Elphaal que son fils Samad, mais cette dernière interprétation est généralement celle qui est admise.) Ono devint ainsi la possession de la tribu de Benjamin, quoiqu’elle fût située en plein territoire de la tribu de Dan, de même que cela eut lieu pour Aïalon. Jos., xix, 42 ; xxi, 24 ; I Par., viii, 13. L’existence d’Ono, avant sa restauration par les Benjamites, est constatée par les listes du pharaon d’Egypte, Thotmès III, qui vivait avant Moïse et qui nomme cette

ville I V I, Aounaou. W. Max Mùller, Asien

und Europa nach altâgyptischen Denkmâlern, 1893, p. 83. Elle n’est pas mentionnée dans le livre de Josué, mais si l’on peut s’en rapporter aux Targumistes, elle avait été conservée intacte par le successeur de Moïse ; elle fût brûlée seulement pendant la guerre que les autres tribus firent aux Benjamites pour venger le crime de Gabaa, cf. Jud., xx, 48, et c’est de sa restauration après cet événement qu’il est question dans I Par., viii, 12. Voir le Targum sur ce passage. — Une partie des habitants d’Ono fut emmenée en captivité à Babylone par les troupes de Nabuchodonosor. Ils revinrent avec les captifs de Lod et d’Hadid, comprenant en tout 725 personnes, d’après I Esd., ii, 33 ; 721 d’après II Esd., vii, 37. .— Sanaballat et les ennemis des Juifs pressèrent à plusieurs reprises Néhémie d’aller les trouver dans la plaine d’Ono, afin de l’empêcher de relever les murs de Jérusalem, mais Néhémie ne se laissa pas prendre au piège-Il Esd., vi, 2. — Voir Neubauer, Géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 86 ; Survey of western Palestine, Memoirs, t. ii, feuille xiii, p. 251.

F. Vigouroux.

2. ONO (PLAINE D’) (hébreu : Biq’at’Ônô ; Septante : TtEêiov’Qviô. Vulgate : campus Ono), plaine dans laquelle était situé le village d’Ono. II Esd., yi, 2. Cette plaine, ou cette vallée, comme elle est aussi appelée, gë, semble être la même que celle qui est nommée, II Esd., XI, 35, gë ha-hârâSîm, « la vallée des artisans. » Le texte porte : « Lod et Ono (dans) la vallée des Artisans. » Quelques manuscrits des Septante ont amalgamé tous ces mots en un seul : ’QvwYTjapaffeiV (Complute) ; la plupart les ont omis. Cette même vallée est mentionnée, I Par., iv, 14, où nous lisons : « Saraïa (fils de Cénez, de la tribu de Juda) engendra Joab, père de la Vallée des Artisans, gë hârâsîm, car il y avait là des artisans, hârâêîm. » La Vulgate l’appelle dans les deux endroits : Vallis artificum. Dans le second, les Septante unissent encore les deux mots en un : ’Aitnàâaip ; Alexandrinus : rrapat7tiii. Le Talmud, Megillah, i, 1, place aussi Lod et Ono dans la vallée des Artisans. — Cette vallée débouche dans la plaine de Saron. Les Benjamites s’y établirent au retour de la captivité de Babylone. II Esd., xi, 35. Les ennemis des Juifs, Sanaballat et Gossem, cherchèrent vainement à y attirer Néhémie pour l’empêcher de rebâtir les murs de Jérusalem, II Esd., vi, 2.

F. Vigouroux.

    1. ONOCENTAURE##

ONOCENTAURE (Septante : ôvoxevTajpoi ;  ; Vulgate : onocenlaums), animal fabuleux (fig. 484) dont le nom

ne se trouve pas dans l’hébreu, .mais dans les versions. Is., xxxiv, 14. Cꝟ. 1. 1, col. 613. Le centaure est lui-même un être mythologique dont le corps est moitié homme, moitié cheval. Dans l’onocentaure, une des moitiés composantes serait un âne au lieu d’un cheval. Dans J^ texte hébreu, il est question de la dévastation de l’Idumée, dans laquelle « les siyyîm se rencontreront avec les’iyyîm » ;

484. — Onocentauresse représentée au milieu d’autres animaux Fragment de la mosaïque de Palestrine.

d’après les versions, « les démons se rencontreront avec les onocentaures. » Les siyyîm sont des bétes sauvages du désert, et les’îyyim, « les hurleurs, » sont les

chacals. Voir Chacal, t. ii, col. 474.

H. Lesêtre.

ONOMASTIQUE SACRÉE.

1676.

Voir Nom, col. 1670 1. ONYX (hébreu : sehêlét ; Septante : ô’vuï ; Vulgate : onyx, ungula), substance animale entrant dans la composition des parfums. L’onyx était un des éléments employés pour préparer le parfum du sanctuaire. Exod., xxx, 34. La sagesse se compare elle-même à un parfum dont fait partie l’onyx. Eccli., xxxiv, 21 (15). Dioscoride,

Le Strombus et son opercule.

il, 10, décrit ainsi cette substance : « L’onyx est l’opercule d’un coquillage semblable à celui de la pourpre. Il se trouve dans les marais de l’Inde qui produisent le nard, et il est aromatique parce que les coquillages prennent du nard. On le recueille lorsque les marais sont desséchés par la chaleur. Celui qu’on prend dans la mer Rouge n’est pas pareil, il est blanchâtre et brillant. Celui de Babylone est noir et plus petit. Tous deux sont odoriférants quand on les brûle ; leur parfum rappelle en