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ZOMZOMMIM — ZOROBABEL


des Zomzommim, à inoins qu’on n’admette qu’ils sont les mêmes que les Zuzim, lesquels, comme nous l’apprend la Genèse, xiv, 5, furent battus par Chodorlahomor et ses alliés. Nombre de savants modernes soutiennentcette identification, qu’ils expliquent différemment. M. H. Sayce, The higher criticism, in-12, Londres, 1894, p. 160-161, croit que le nom de Zomzommim et de Zuzim est le même, mais que les scribes bébreux, qui lesonttrouvés dans les documents assyriologiques, l’ont lu sous ces deux formes différentes. D’après plusieurs Zomzommim et Zuzim sont une onomatopée imitant le jargon inintelligible de ces Rephaïm. D’autres rattachent leur nom à diverses racines arabes dont aucune n’est satisfaisante. Voir Gesenius, Thésaurus, p. 419. Cf. Zuzim, col. 2550 ; Raphaïm 1, col. 976.

ZOOLOGIE BIBLIQUE.

col. 603.

Voir Animaux, t. i,

ZOOM (hébreu : Zâham ; Septante : Zaiji.), fils de Roboam, roi de Juda, et d’Abihaïl. II Par., xi, 19. Voir Abmaïl 4, t. i, p. 50.

ZOROBABEL(hébreu : Zerwô&ciôéi ; Septante : Zopoêi. 6tl), chef des Israélites au retour de la captivité.

1° Ses deux noms. — Le nom de Zerùbbabél est d’origine babylonienne. Il correspond à Zir-Babili, « semence (rejeton) de Babel », comme l’hébreu Zera’-Babel, et indique probablement que le personnage qui le porte est né à Babylone. Zorobabel est également désigné par le nom de Sêsbassar, Savaêiaoocpo ; qui peut représenter èamas-apla-usur, <c ô Schamasch (ô soleil), garde le fils ! » ou Sin-apla-usur, « ô Sin (ô lune), garde le fils ! t> Le nom de Së’sbassar, si cette explication est fondée, serait donc théophore. On a cru le reconnaître dans celui d’un fils de Jéchonias, Sén’assar, Socvesàp. IPar., iii, 18. Cf. Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 639. L’identité du personnage désigné par les deux noms différents résulte des observations suivantes. Sessabasar est « prince de Juda », et il reçoit de Cyrus les objets sacrés qui doivent être rapportés au Temple de Jérusalem. I Esd., i, 8-11. Zorobabel prend ensuite la tête des exilés qui retournent dans leur pays. IEsd., ii, 2. L’absence de Sassabasar ne s’explique pas dans ce second cas, s’il est différent de Zorobabel. La seconde année de Darius, Zorobabel est péhâh de Juda, c’est-à-dire gouverneur du pays au nom du roi de Perse. Agg., ii, 2. En cette qualité, il préside à la reconstruction du Temple. T Esd., iii, 2-iv, 5 ; Zach., iv, 6-10. D’autre part, d’après un rapport de Thathanaï, c’est Sassabasar qui rebâtit le Temple. I Esd., iv, 14-16. Le tirSâtâ’, « gouverneur », I Esd., ii, 63 ; II Esd., vii, 65, 70, remplissant une fonction officielle au nom du roi, prend à la fois des mesures d’ordre civil, vis-à-vis des Samaritains, I Esd., IV, 3, et d’ordre religieux vis-à-vis des prêtres. I Esd., 11, 63 ; II Esd., vil, 65. Il est donc en même temps préfet civil, pél.iâh, et préposé au soin des choses religieuses au sein de son peuple, avec le titre équivalent de tirsdtâ’. Il n’y a pas à s’étonner qu’un même personnage porte deux noms à cette époque en Babylonie. Voir Sassabasar, col. 1495. Daniel et ses compagnons reçurent des noms chaldéens à la place de leurs noms hébreux. Zorobabel, né en Babylonie et probablement élevé dans l’entourage du roi, y fut connu bous le nom de Sassabasar, qui se retrouve dans les passages où le prince juif est en relations avec le monde officiel. I Esd., i, 8, .11 ; v, 14, 16. Mais comme ce nom impliquait un hommage aux divinités chaldéennes, Schamasch ou Sin, Zorobabel l’abandonna dans son pays pour en prendre un autre qui froissât moins ses sentiments et ceux de ses compatriotes. On s’explique ainsi la mention de ce Sassabasar, qui paraît tout d’abord investi

d’un rôle important par Cyrus et dont bientôt après on ne voit plus trace. Il est vrai que, dans le troisième livre apocryphe d’Esdras, VI, 18, on lit que Cyrus livra les vases du Temple « à Zorobabel et à Sanabassar, gouverneur. » Mais si telle est la leçon de VAlexandrinus, celle du Vaticanus identifie les deux personnages : « Il les livra à Sanabassar Zorobabel, gouverneur. » Quant au Sén’assar ou Sennéser qui est indiqué comme fils de Jéchonias, et dont le nom voisine avec celui de Zorobabel, I Par., iii, 18, 19, l’état du texte hébreu ne permet pas de conclure à une identification soit avec Sassabasar, soit avec Zorobabel.

2° Son origine. — D’après I Par., iii, 19, Zorobabel est fils de Phadaïas et neveu de Salathiel, tous deux fils du roi Jéchonias. Mais on ne peut se fier à ce texte probablement altéré par les copistes, et dans lequel les noms de Sassabasar et de Zorobabel étaient peut-être primitivement juxtaposés, comme au troisième livre d’Esdras. Partout ailleurs, Zorobabel est dit fils de Salathiel. I Esd., iii, 2 ; v, 2 ; Agg., i, 1, 12 ; ii, 3, 24 ; Matth., i, 12 ; Luc, iii, 27. Voir Salathiel, col. 1368. La faveur dont Jéchonias fut l’objet de la part du roi de Babylone, Évilmérodach, IV Reg., xxv, 27 ; Jer., lii, 31, profita sans doute à son fils aine, Salathiel, et au fils aîné de ce dernier, Zorobabel, que son droit d’aînesse rendait d’ailleurs héritier royal. La suite des événements montre que Zorobabel fut élevé conformément à son rang, de telle sorte qu’il se trouva prêt quand la Providence lui confia une importante mission.

3° Sa mission. — Lorsque, en 539, Cyrus se fut emparé de Babylone, il s’empressa de renvoyer dans leur pays toutes les divinités que Nabonide avait réunies dans cette capitale. La religion perse se rapprochait beaucoup plus de celle des Israélites que du polythéisme babylonien. Aussi le conquérant n’en fut-il que plus porté à rendre leur liberté aux adorateurs de Jéhovah. Cf. P.Dhorme, Cyrus le Grand, dans la Revue biblique, 1912, p. 22-49. Il fallait naturellement un chef qui présidât au retour des exilés et qui fût investi d’une autorité assez grande pour les protéger en route et dans leur patrie.’A ce titre, l’héritier des anciens rois de Juda s’imposait. Les Israélites le reconnaissaient comme leur prince, et Cyrus ne demandait sans doute pas mieux que de lui confier le gouvernement d’une province éloignée que devaient occuper ses compatriotes. Ainsi procédaient les anciens rois assyriens pour l’administration de certaines parties deleur empire. « Cyrus apparaît comme le restaurateur des cultes détruits. Son premier soin, à Babylone, est de faire retourner les divinités locales chacune dans sa ville : « Depuis le mois de Kisleu (nov.-déc.) jusqu’au mois « d’Adar (fév.-mars), les dieux d’Akkad (Babylonie) que « Nabonide avait amenés à Babylone retournèrent dans « leurs villes. » Non seulement il les rend à leurs cités, mais il prend soin qu’on y rebâtisse leurs temples, afin qu’ils puissent habiter une demeure éternelle. » Chron. Nabonide-Cyrus, verso, I, 21 ; Cyl. de Cyrus, 32 ; Dhorme, loc. cit., p. 44. Il ne peut renvoyer Jéhovah à Jérusalem ; mais, fidèle à sa ligne de conduite, il publie un édit pour que sa maison soit rebâtie et pour qu’il soit pourvu aux dépenses de cette reconstruction. I Esd., i, 2-4. Au prince de Juda, Zorobabel, il restitue les nombreux vases et ustensiles d’or et d’argent qui ont été pris à Jérusalem par Nabuchodonosor, afin qu’il les emporte avec lui. I Esd., i, 8-11. Zorobabel se mit à la tête des exilés, au nombre de 42360, qui formèrent sans nul doute plusieurs caravanes successives. Son premier soin fut de s’assurer des titres généalogiques des prêtres. On exclut du sacerdoce ceux de ces derniers qui ne purent justifier authentiquement de leur descendance et le gouverneur leur interdit de prendre part à la manducation des gâteaux et des