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ZOROBABEL - ZUZIM


viandes provenant des sacrifices. I Esd., ii, "62-65. A Jérusalem, Zorobabel, de concert avec le grand-prêtre Josué, fit aussitôt relever l’autel sur son ancien emplacement et on l’inaugura en célébrant solennellement la fête des Tabernacles. I Esd., iii, 1-7. On se mit ensuite à la reconstruction du Temple, conformément aux intentions de Cyrus. On fit appel aux Sidoniens et aux Tyriens pour la fourniture des bois de cèdre et on s’assura le concours des tailleurs de pierre et des charpentiers nécessaires. Le second mois de la seconde année du retour (535), Zorobabel et Josué prirent la direction des travaux, qui commencèrent au milieu de grandes démonstrations de joie. I Esd., iii, 7-13. Mais les Samaritains voulurent être admis à y prendre part. Zorobabel et Josué leur signifièrent qu’ils ne pouvaient l’être, et dès lors ils s’employèrent de toutes manières à entraver l’œuvre commencée et intriguèrent à prix d’argent dans l’entourage du roi pour qu’on en interdit la continuation. Ces menées ne paraissent pas avoir réussi du temps de Cyrus. Elles reprirent sous Cambyse et aboutirent à l’interruption des travaux jusqu’à la seconde année de Darius I ct (520). I Esd., iv, 1-5, 24. A cette époque, les prophètes Aggée, i, 1-13, et Zacharie, vin, 9-13, engagèrent les Juifs à se remettre à l’œuvre. Thathanaï, satrape de Syrie et de l’hénicie, vint s’enquérir du droit qu’ils avaient de le faire. Ils répondirent « en disant les noms de ceux qui construisaient cet édifice, » par conséquent, en évoquant l’autorité de Zorobabel. Thathanaï se contenta d’en référer à Darius, qui, après avoir fait rechercher dans les archives l’édit de Cyrus, ordonna à Thathanaï de laisser toute liberté au gouverneur de Jérusalem, de favoriser l’exécution de son entreprise et de châtier ceux qui y mettraient obstacle. I Esd., v, 3-vi, 12. Aggée, II, 3-9, dit alors : « Courage, Zorobabel, dit Jéhovah, courage, Jésus, fils de Josédec ! » et il annonça que la gloire de cette maison dépasserait celle de la première. Le Temple fut achevé le troisième jour d’adar de la sixième année de Darius (516). I Esd., vi, 15. Le service religieux fut réorganisé, sous l’autorité de Zorobabel et plus tard de Néhémie. I Esd., vi, 18 ; II Esd., xii, 46.

En terminant sa prophétie, Aggée, ii, 21-23, s’adresse à Zorobabel et, après avoir annoncé la destruction des ennemis d’Israël, ajoute : « En ce temps-là, dit Jéhovah des armées, je te prendrai, Zorobabel, fils de Salathicl, mon serviteur, et je ferai de toi comme un anneau à cachet, parce que j’ai fixé mon choix sur toi. » Il esta remarquer que, pour signifier à Jéchonias qu’il le rejette, le Seigneur lui fait dire : « Quand Jéchonias serait un anneau à ma main droite, je l’arracherais de là. » Jer., xxii, 24. Il veut donc faire savoir à Zorobabel que, par lui, la lignée des rois de Juda va rentrer en grâce, et il l’appelle son serviteur. Une suit nullement de cet oracle que Zorobabel sera personnellement investi du pouvoir royal, comme ses ancêtres, ni qu’il deviendra le libérateur définitif qu’ont prédit les anciens prophètes. Zorobabel est un des types du Messie futur, dont il eut l’honneur d’être l’ancêtre. Son rôle historique fut d’ailleurs assez grand pour attirer Sur lui l’admiration et la reconnaissance de ses contemporains. L’Ecclésiastique, xlix, 11, redit de lui le même éloge : « Comment célébrer Zorobabel ? Car il est comme un anneau de cachet à la main droite. »

La fin de l’histoire de Zorobabel n’est pas connue, car l’historien sacré passe de suite de l’achèvement du Temple (516) à l’arrivée d’Esdras en Palestine sous Artaxerxès I er (465-424).

Le troisième livre d’Esdras, II, 1-vn, 15, que suit servilement Josèphe, Ant. jud., XI, iii, l-iv, 9, voirEsDRAS (Troisième livre d’), t. ii, col. 1944-1945, fait un récit différent des événements auxquels fut mêlé Zorobabel. L’auteur de l’apocryphe ne prend pas assez garde que les documents insérés I Esd., IV, 6-23, et datés des

règnes d’Assuérus (Xerxès I er) et d’Artaxerxès I er, se rappportent à la reconstruction des murs de Jérusalem, et non des édifices du Temple, et il en fait état dans l’histoire de Zorobabel. D’après lui, Cyrus remet les vases du Temple à Salmanasar (Sassabasar, dans Josèphe : Zorobabel), et celui-ci revient à Jérusalem ; mais, en raison de l’opposition faite auprès d’Artaxerxès, l’édification du Temple est empêchée jusqu’à la seconde année de Darius. III Esd., ii, 12-31. Cependant Zorobabel, qui remplit les fonctions de page à la cour du prince, a le dessus dans une joute oratoire qui roule sur la force du viii, du roi, des femmes et de la vérité. Avant rendu la vérité triomphante, il demandée Darius de restituer les vases sacrés de Jérusalem et de permettre la restauration du Temple, III Esd., iii, 4-iv, 63. Sa requête accordée, Zorobabel se met en route avec une nombreuse troupe d’exilés, auxquels Darius adjoint une escorte de mille cavaliers jusqu’à Jérusalem. Là, Zorobabel se retrouve avec deux prêtres, Néhémie et Astharas, qui excluent les indignes du sacerdoce, et il commence la construction du Temple. Les Samaritains interviennent et arrêtent les travaux tout le temps de la vie de Cyrus et jusqu’au règne de Darius. III Esd., v, 40-73. On se remet alors à l’œuvre, Sisennès (Thathanaï) et Sathrabuzanès (Stharbuzanaï) viennent s’enquérir pour en référer au roi, et tout se termine grâce au concours de Cyrus, de Darius et d’Artaxerxès. III Esd., vi, 1-vn, 15. —Dans Josèphe, le rôle de Zorobabel est plus mouvementé. Cyrus fait remettre les vases sacrés à Abassare, et Zorobabel, prince des Juifs, part pour Jérusalem et se met à rebâtir le Temple. Mais les intrigues des Samaritains font que Cambyse arrête les travaux. Zorobabel se retrouve ensuite à Babylone, sous Darius, et y triomphe dans la fameuse discussion. Le roi lui accorde l’autorisation de bâtir le Temple, lui restitue tous les vases sacrés et met des ressources à sa disposition. Un nombreux retour d’exilés a lieu, le Temple se relève, les Samaritains en appellent à Darius, qui fait rechercher l’édit de Cyrus et permet de poursuivre les travaux. L’édifice sacré est enfin terminé et inauguré. Zorobabel retourne à Babylone avec quatre notables, pour se plaindre des Samaritains, et Darius écrit une lettre à ces derniers pour les mettre à la raison. — Toutes ces additions et ces modifications apportées au récit du livre canonique d’Esdras ne méritent aucune créance. Elles sont même parfois en contradiction les unes avec les autres, et la scène oratoire qu’elles supposent à la cour de Darius n’est qu’une hagada, comme il s’en rencontre tant dans la littérature juive. — Cf. Van Hoonacker, Zorobabel et le second Temple, Gand, 1892 ; Id., Notes sur l’histoire de la restauration juive, dans la Revue

biblique, 1901, p. 5-10.

H. Lesêtre.
    1. ZUZIM##

ZUZIM (hébreu : Zûzim ; Septante : k’9vr) îu/upi), peuple qui habitait à l’est duJourdain. Il fut battu avec les Raphaïm par Chodorlahoinor et ses alliés, au temps d’Abraham. Gen., xiv, 9. Les Zuzim sont mentionnés entre les Raphaïm d’Astaroth-Carnaïm (Basan) et les Emim qui occupaient alors le pays connu depuis sous le nom de Moab ; ils étaient donc à cette époque possesseurs du territoire où s’établirent plus tard les Ammonites. Comme nous lisons, Deut., ii, 10, que les Zomzommim avaient occupé autrefois la même région, divers savants en concluent que les Zuzim sont les mêmes que les Zomzommim. Voir Zomzommim, col. 2546. Mais Zuzim et Zomzommim ayant disparu sans laisser d’autre trace de leur existence que cette brève notice dans le Pentateuque, on ne peut faire sur leur histoire que des hypothèses sans fondement.

F. Vigouroux.

FIN