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PENDAISON — PENDANTS D’OREILLE

Lapidation, col. 90 ; Potence. — Josué fait pendre à un arbre jusqu’au soir le roi d’Haï, Jos., viii, 29, puis, après les avoir frappés de l'épée, les cinq rois pris dans la caverne de Macéda. Jos., x, 26. — Les Philistins pendent aux murailles de Bethsan les cadavres de Saül et de son fils. I Reg., xxxi, 10-12. — Quand Réchab et Baana apportent à David la tête d’Isboseth qu’ils ont tué, le roi les fait mettre à mort, puis on les pend, pieds et mains coupés, au bord de l'étang d’Hébron. II Reg., iv, 12. — Les Gabaonites pendent sur la montagne « devant Jéhovah », c’est-à-dire en exécution de la loi de Jéhovah, cf. Num., xxv, 4, deux fils et cinq petits-fils de Saül, et Respha, mère des deux premiers, veille sur leurs cadavres pendant toute une saison pour empêcher les bêtes de les dévorer. II Reg., xxi, 8-10.

— Jérémie dit que les Chaldéens pendirent de leurs propres mains les chefs d’Israël. Lam., v, 12. Il s’agit sans doute des fils de Sédécias et des grands de Juda que Nabuchodonosor avait fait égorger, Jer., xxxix, 6, et aux cadavres desquels il infligea ensuite l’ignominie de la pendaison. — À Suse, les deux eunuques qui ont comploté contre le roi sont pendus. Esth, , II, 23. Quelque temps après, Aman est pendu à une potence de cinquante coudées qu’il avait fait préparer pour Mardochée, Esth., vii, 10, et les Juifs obtiennent que les dix fils d’Aman soient pendus comme leur père. Esth., ix, 13-14. La suspension au gibet est mentionnée par Hérodote, i f 30 ; vii, 238, comme étant pratiquée chez les Perses. — En Palestine, pendant la persécution d’Antiochus, on suspend au cou ou aux mamelles de leurs mères les enfants qui ont été circoncis, et on précipite celles-ci du haut des murailles. I Mach., i, 64 ; II Mach., vi, 10. — 2° La pendaison est accidentelle pour Absalom, dont la chevelure se prend dans les branches d’un térébinthe, pendant qu’il fuyait sur son mulet. Le révolté se trouve ainsi suspendu sans pouvoir se dégager, et Joab vient le tuer en le perçant de trois traits. II Reg., xviii, 9-14. — 3°' La pendaison est un suicide pour Judas. Le traître se met la corde au cou et se pend à un arbre, Matth., xxvii, 5, puis « il tombe en avant, rompt par le milieu et toutes ses entrailles se répandent ». Act., i, 18. La corde ou la branche d’arbre cassent sous le poids, probablement quand Judas est déjà mort, que son ventre se gonfle et que la putréfaction a déjà commencé son œuvre. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que, par suite de la chute, la peau déjà entamée se rompe et laisse échapper les entrailles.

PENDANTS D’OREILLE (hébreu : âgîl, netîfôt, nézém ; Septante : ἐνώτιον ; Vulgate : inauris), ornement qui se suspend aux oreilles (fig. 13).


13. — Pendants d’oreille égyptiens. Musée du Louvre.

— Les pendants d’oreille, comme toutes les autres parures, ont de tout temps été du goût des Orientaux. Les Égyptiens en portaient. On en voit aux oreilles des personnes assises à un festin, voir t. ii, fig. 649, col. 2214. La reine Nofrîtari, femme de Ramsès II, porte des anneaux aux oreilles. Cf. Lepsius, Denkmäler, iii, 189 b. En Babylonie et en Assyrie, les pendants d’oreille étaient familiers, même aux hommes. Sargon et son premier ministre en ont de considérables. Cf. Botta, Le monument de Ninive, t. i, pl. 12. Il en est de même pour Assurbanipal, t. i, fig. 312, 319, col. 1146, 1157. Les Phéniciens fabriquaient pour le commerce des pendants d’oreille dont un certain nombre de modèles ont été conservés. Cf. Babelon, Archéologie orientale, Paris, 1888, p. 310.


14. — Pendants d’oreille assyriens. Moules assyriens pour les pendants d’oreille en or et en argent trouvés à Koyoundjik et à Nîmroud. D’après Layard, Discoveries in Nineveh and Babylon, 1853, p. 597.

— Les formes de pendants d’oreille étaient très diverses (fig. 14). On suspendait aux oreilles tantôt un anneau,