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PENTATEUQUE


îuse àe asser partir Benjamin, xui, 26-38. Contraint par la famine, il consent au départ de Benjamin, XLin, 1-15. Ses fils sont reçus par le chef de la maison de Joseph, puis par Joseph lui-même, xliii, 15-34. La coupe de Joseph est mise à dessein dans le sac de Benjamin ; Joseph veut punir le ravisseur ; Judas s’offre à la place de son jeune frère, xliv, 1-34. Joseph se fait reconnaître et veut faire venir son père en Egypte, xlv, 1-28. Arrivée de Jacoh en Egypte, et liste de ses enfants et petitsenfants, xl vi, 1-27. Rencontre de Joseph et de son père, xlvi, 28-34. Joseph obtient de Pharaon la terre de Gessen, xlvii, 1-12. Les Égyptiens achètent des vivres, xlvii, 13-26. Après 17 ans de séjour en Egypte, Jacob fait à Joseph ses dernières recommandations, xlvii, 2731. Devenu malade, il adopte les deux fils de Joseph et les bénit, xlviii, 1-22. Il bénit tous ses fils et meurt, xlix, 1-32. Joseph le fait ensevelir en Chanaan, l, 1-12. Ses frères lui demandent pardon ; il leur promet ses bonnes grâces. Sur le point de mourir, il demande que ses ossements soient un jour emportés au pays de Chanaan. Il meurt et il est enterré en Egypte, L, 13-25.

On a prétendu que, dans la pensée de l’auteur, le nombre des dix sections avait une valeur symbolique et signifiait l’universalité ou la perfection de l’histoire primitive de la théocratie. Mais cette idée symbolique, imaginée par les critiques modernes, n’est probablement jamais entrée dans l’esprit de cet auteur.

Le « schématisme », comme on dit, de la Genèse ne se manifeste pas seulement dans ce sectionnement en dix parties ayant le même titre ; on le remarque encore dans la disposition des sections et dans le procédé, identiquement suivi pour chaque section. Les tôldôt sont disposées dans l’ordre de leur importance. Il y en a de deux sortes, en effet, celles de la ligne directe d’Adam à Jacob, et celles des lignes latérales, au nombre de trois, à savoir, celles des enfants de Noé, d’Ismaël et d'Ésaù. Ces dernières, qui ont moins d’importance, sont plus courtes et elles précèdent toujours les branches parallèles delà ligne principale. Elles sont donc intentionnellement placées en avant et peu développées en raison de leur moindre importance. Les branches secondaires sont ainsi éliminées, et ne reparaissent plus qu’accidentellement, quand elles sont mêlées à l’histoire de la branche principale. Du reste, ce procédé d'élimination est employé dans tout le livre, dont le contenu se restreint toujours de plus en plus. L’histoire, d’universelle qu’elle était au début, se particularise progressivement pour n'être plus que l’histoire religieuse d’Israël. Caïn et sa race sont éliminés dans l’histoire d’Adam ; les descendants"de Seth, sauf Noé, à partir de l’histoire de ce dernier ; Cham et Japheth disparaissent de l’histoire de Sem ; les autres fds de Sem sont exclus de l’histoire de Tharé et d’Abraham. A partir d’Ismaël, les branches secondaires, qui forment des sections spéciales, sont vite laissées hors d’observation et avec les tôldôt de Jacob commence l’histoire du peuple élu, du peuple théocratique.

D’autre part, l'écrivain suit un ordre déterminé dans les développements de chaque section. Le titre est suivi d’ordinaire d’une" récapitulation de la section précédente. Ainsi Gen., ii, 4, résume l’introduction, i, 1-n, 3 ; v, 1, répète i, 27 ; xxv, 12, résume xvi, 1, 3, 15, 16 ; xxv, 19, condense xvii ; xxi, 2-5. Au début des autres sections, il y a un point de repère avec ce qui précède : VI, 10-12, répète les noms des fils de Noé, v, 32, et les causes du déluge, xi, 1-5 ; x, 1, est la répétition de ix, 18, 19 ; xi, 27, reproduit le verset qui termine la section précédente ; xxXvi, 2, 3, récapitule les noms des femmes d'Ésaii, xxvi, 34 ; xxviii, 9 ; xxxvii, 1, est la répétition de xxxv, 27. Ce procédé récapitulatif, remarqué par Raban Maur, Comment, in Gen., 1. II, c. xii, t. cvii, col. 531-532, donne l’explication des répétitions signalées par les critiques comme indice de la diversité des

sources. Les fôldôf d’un patriarche emhrassent toujours tout le développement qu’a pris sa maison de son vivant. Ainsi celles d’Abraham comprennent l’histoire d’Ismaël et d’Isaac, qui sont réunis pour ensevelir leur père, xxv, 9 ; celles d’Isaac racontent l’histoire d'Ésaû, qui, lui aussi, se joint à Jacob pour ensevelir Isaac, xxxv, 29 ; celles de Jacob comprennent l’histoire de ses fils jusqu'à sa mort, l, 12, et à celle de Joseph, L, 25. La vie du patriarche est plus ou moins développée. Elle est réduite parfois à quelques mots, v, xi ; ou à quelques lignes, xi, 28-31 ; pour Noé, Abraham et Jacob, elle raconte de nombreux faits. Quand elle est détaillée, elle se termine d’une manière à peu près uniforme : l'écrivain indique la durée totale de la vie du héros et sa sépulture avec ses ancêtres, ix, 29 ; xi, 32 ; xxv, 7 ; xxxv, 28 ; xlvii, 28. Le total des années des patriarches est aussi indiqué au c. v ; mais il ne l’est pas au c. xi, 10-26.

Ce plan suivi est indéniable et prouve que la Genèse a été rédigée dans un but déterminé et d’après un ordre fixé. Les critiques modernes l’attribuent au rédacteur définitif du Pentateuque qui, selon eux, aurait emprunté au code sacerdotal le cadre généalogique et le schématisme, lesquels seraient Une des caractéristiques de cette source. Il montre, à tout le moins, l’unité actuelle de ce livre, compris comme un vaste tableau généalogique, embrassant les détails connus de l’histoire primitive et de l’histoire patriarcale. Cf. P. Delattre, Plan de la Genèse, dans la Revue des questions historiques, juillet 1876, t. xx, p. 5-43 ; Id., Le plan de la Genèse et les générations du ciel et de la terre, dans la Science catholique^ du 15 octobre 1891, t. v, p. 978-989 ; P. de Broglie, Élude sur les généalogies bibliques, dans le Congrès scientifique international des catholiques de 1888, Paris, 1889, t. i, p. 94-101 ; P. Julian, Étude critique sur la composition de la Genèse, Paris, 1888, p. 232-250.

A ne considérer que le contenu de la Genèse, on a proposé des divisions logiques en deux ou huit parties. Dans le premier cas, le livre raconte : 1° l’histoire de l’humanité depuis la création jusqu'à la vocation d’Abraham, ii, 4-xi, 26 ; 2° l’histoire des patriarches Abraham, Isaac et Jacob, ancêtres du peuple juif, jusqu'à la mort de Jacob et de Joseph en Egypte, xi, 27-L,

25. Chacune de ces parties principales se subdiviserait en cinq sections, commençant par tôldôt. Cf. R. Cornely, Introductio specialis in historicos V. T. libros, Paris, 1887, t. ii, p. 8-10. Beaucoup de critiques modernes acceptent cette division et séparent l’histoire primitive, i, 1-xi, 9, de l’histoire des patriarches, xi, 28-L,

26, reliée à la première par la généalogie de Sem, xi, 10-27. Dans le second cas, on distingue : 1° la création du monde et de l’homme, i, 1-in, 24 ; 2° l’histoire de l’humanité jusqu’au déluge et l’alliance conclue entre Dieu et Noé après le cataclysme, IV, 1-ix, 17 ; 3° les trois fils de Noé considérés comme pères de l’humanité postdiluvienne, ix, 18-x, 32 ; 4° la séparation des hommes au point de vue des langues, la formation des nations, et la généalogie de Sem, xi ; 5° l’histoire d’Abraham, père du peuple de la promesse, xii, 1-xxv, 11 ; 6° la généalogie d’Ismaël, xxv, 12-18, et l’histoire d’Isaac, xxv, 19-xxxv, 39 ; 7° la généalogie d'Ésaù, xxxvi ; 8° l’histoire de Jacob, xxxvii-l.

2° Exode. — Après la mort de Joseph, l’histoire du peuple d’Israël ne procède plus par généalogies. Israël est devenu un peuple et son histoire, squs la conduite de Moïse, est celle de sa constitution nationale et religieuse. Elle se poursuit dans les quatre autres livres du Pentateuque, qui sont à la fois historiques et législatifs. La séparation des trois livres du milieu est un peu arbitraire ; elle n’a eu peut-être d’autre raison, comme nous l’avons déjà dit, que la nécessité de diviser en parts à peu près égales un rouleau qui, autrement,