Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/649

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1265
1266
RUE


à la dlme. Dioscoride, iii, 45, distingue une espèce sauvage it^yavov ôpEtviv, la rue des montagnes, Ruta chalepensis, ou sa variété Bracteosa et une espèce cultivée royyavovxT17rEUT<>v, « la rue des jardins y>, Kula graveolens. Estimée en médecine au temps d’Hippocrate, elle servait aussi de condiment. Pline, À. iV^xix, 45 ; Columelle, I>e re rustica, XII, vii, 5 ; Ârnobe, Adv. Gent., vii, 16, t. v, col. 1238. Dans le passage parallèle deMatth., xxiii, 23, on énumère la menthe, l’aneth et le cumin, tandis que Luc, xi, 42, cite la menthe, la rue et les herbes potagères. Comme la rue est omise dans le passage de saint Matthieu, et qu’on trouve à la place l’aneth, il a paru à quelques critiques que le mot employé dans le Matthieu

de pierres, hautes de 0°30 à 0™90 et à peu près larges de l m 50, établies sur le roc dont elles compensaient les inégalités. Mais elles constituaient un dédale inextricable (Gg. 270), auprès duquel les rues de Jérusalem actuelle paraissent presque avoir la régularité d’unç jeune cité américaine, au dire de M. Macalister. Cf. Palest. Expl. Quart. Stat., 1904, p. 115. Les ruesd’Hébron, de Naplouse, et d’autres villes et villages de Palestine présentent encore l’aspect du même fouillis. Les Orientaux s’accommodent d’autant mieux d’un tel état de choses que le soleil a plus de peine à pénétrer dans ces ruelles étroites, et que, le soir, la terrasse de leurs maisons leur ménage un endroit propice pour respirer.

270. — Rue en ruines de Gézer. D’après H. Vincent, Canaan, p. 24.

araméen, xmuf, Sebeta' (et traduit av^Cov dans le Mat t " :

thieu grec), avait été mal lu par le troisième évangéliste et pris pour N"otf, sabara', mrjvavov, rue. Mais le cumin

T r n’est pas plus nommé que l’aneth dans saint Luc, et la différence des deux synoptiques peut s’expliquer plus simplement, par une énumération incomplète qui s’attachait plus à reproduire la pensée du Maître qu'à en conserver tous les mots. Cf. Celsius ; Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. ii, p. 251 :

E. Levesque. 2. RUE (hébreu : rehôb, sûq, hûs ; Septante : pùfiï], ôSéç, è^ôSoc ; Vulgate : vicus, via), voie ménagée à travers les maisons d’une ville. Les termes hébreux désignent assez souvent la place aussi bien que la rue. Voilà pourquoi les versions les rendent plusieurs fois par le mot « place ». Voir Place publique, col. 447. — ' Dans les anciennes villes de Chanaan récemment explorées, les maisons sont entassées sans ordre et les rues ne sont que des passages étroits et tortueux, dont le tracé s’est modifié d’une période à l’autre. À Gézer, vers 3000 avant J.-C, les rues formaient des chaussées

Cf. H. Vincent, Canaan, Paris, 1907, p. 73. La difficulté de se reconnaître à travers un pareil réseau de rues rendait plus difficile la tâche de l’envahisseur et plus aisée la fuite du vaincu. C’est ainsi que, quand les Chaldéens eurent pris Jérusalem, Sédécias put s’enfuir par les rues écartées avec les hommes de guerre. Jer., lu, 7. — David écrase ses ennemis comme la boue des rues. II Reg., xxii, 43 ; Ps. xviii (xvii), 43. La boue des rues est une expression employée pour désigner ce qui est vil et méprisable. Is., x, 6 ; Mien., vii, 10. Voir Fange, t. ii, col. 2176. À Tyr, l’or était commun comme la boue des rues. Zach., IX, 3, — Les rues sont le théâtre de différents épisodes de la vie sociale. L'épouse y cherche son bien-aimé. Cant., iii, 2. On y rencontre les excitations au mal, Prov., vii, 8 ; Eccli., ix, 7, et des dan gers pour la vie. Prov., xxii, 13 ; Tob., ii, 3. Les portes des maisons donnent sur la rue, où les pleureuses se font entendre. Eecle., xii, 4, 5. On y pousse des clameurs dans les jours de détresse. Is., xxiv, 11 ; II Mach., m, 19. En temps de guerre, les ennemis y exercent leurs ravages, Jer., xliv, 6 ; Lam., iv, i, et y massacrent les habitants. Is., v, 25 ; Lam., ii, 12 ; 1 Mach., ii, 9. Le