Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/650

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1267
1268
RUE — RUINE


fracas des guerriers retentit ainsi dans les rues de Tyr, Ezech., xxvi, 11 ; de Sidon, Ezech., xxviii, 23, et de Ninive. Nah, , ii, 4. Après le départ des envahisseurs, les princes de Jérusalem errent consternés dans les rues. Lam., iv, 8, 14. À l'époque de Jérémie, v, 1 ; vii, 17, 34, et à celle de la persécution syrienne, I Mach., i, 58, l’idolâtrie se pratiquait publiquement dans les rues de Jérusalem. — À la restauration d’Israël, le vieillard pourra s’asseoir et le jeune homme s'ébattre en paix dans les rues, Zach., viii, 4, 5, et l’on y fera retentir V alléluia d’allégresse. Tob., xiii, 22. — Le commerce installait ses bazars dans les rues. Le père de Bénadad-II, roi de Syrie, avait établi à Samarie des rues syriennes, dans lesquelles les trafiquants de Syrie avaient le droit de se rassembler et de tenir des comptoirs. En vertu d’un traité, le même Bénadad concéda à Achabdes rues à Damas, dans lesquelles les commerçants israélites pussent tenir leurs bazars. III Reg., xx, 34. — NotreSeigeur signale l’hypocrisie dont les pharisiens font preuve dans les synagogues et dans les rues. Matth, , vi, 2, 5 ; Le père de famille envoie chercher des convives dans les places et dans les rues de la cité. Luc, xiv, 21. Les Apôtres guérissent des malades dans les rues de Jérusalem. Act., v, 15. Saint Pierre va à travers ces rues, après sa sortie de prison. Act., xii, 10. Saint Paul est recueilli dans la rue Droite, à Damas. Act., ix, 11.

Voir Damas, t. ii, col. 1217.

H. Lesêtre.
    1. RUFUS##

RUFUS (grec : 'Po-jço ; ), nom d’homme, mentionné deux fois dans le Nouveau Testament. — 1° Saint Marc le cite, XV, 21, comme celui d’un des fils de Simon le Cyrénéen : « Ils contraignirent un certain Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus, … de porter la croix de Jésus. » — 2° Saint Paul, Rom., xvi, 13, salue Riifus, « élu dans le Seigneur, et sa mère, qui est aussi la ihienne. » Ainsi qu’on l’a souvent remarqué, le trait « Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus », propre au second Évangile, suppose que Rufus et son frère étaient bien connus des chrétiens de Rome, pour lesquels saint Marc écrivit très spécialement son livre, à Rome même._ Voir Marc, t. iv, col. 739-740 ; L.-Cl. Fillion, L’Evangile selon saint Marc, in-8°, Paris, 1879, p. 4-5, 9-11. Peu important en lui-même, ce détail avait un intérêt particulier pour les chrétiens romains ; il n’est pas possible d’indiquer une autre raison qui ait porté l'évangéliste à le signaler. Bien plus, en rapprochant le texte de saint Marc de celui de saint Paul, on arrive à une autre conclusion, qui est assez généralement adoptée par les commentateurs modernes : c’est que le Rufus de Marc, xv, 21 et celui de Rom., XVI, 13, ne sont qu’un seul et même personnage, qui s'était établi à Rome avec sa mère et son frère, et qui y résidait lorsque fut composée l'Épître aux Romains (59 après J.-C). Voir F. X. Reithmayr, Commentar zum Brief an die Rômer, inr8°, Ratisbonne, 1845, p. 771 ; J. Knabenbauer, Comment, in Evangelium sec. Marc, in-8°, Paris, 1894, p. 412 ; R. Cornely, Epist. ad Romanos, in-8°, Paris, 1896, p. 779-780 ; J. Grimm, Geschichte des Leidens Jesu nach den vier Evangelien dargestellt, in-8°, t. ii, Ratisbonne, 1899, p. 51-52. Cette opinion est très ancienne, car on la rencontre déjà, au moins implicitement, dans les Actes apocryphes d’André et de Pierre. Voir N. Bonnet, Passio Andrese…, Acla Pétri et Andrew, in-8°, Leipzig, 1898, p. 117-118. Néanmoins, de graves auteurs sont contraires à l’identification, surtout parce que le nom de Rufus était alors très commun chez les Romains. Cf. F. Kaulen, dans le Kirchenlexikon de Wetzer et Welte, 2e édit., t. x, col. 1356. On a fait aussi de Rufus un des soixante-douze disciples et un évêque de Thèbes en Egypte. Voir R. A. Lipsius, Die Apostelgeschichlen urtd Apostellegenden, . ii, 2e partie, Brunswick, 1887, p. 222 ; t. iii, 1890, p. 2. Dans le martyrologe syrien

de 412, sa fête est placée le 19 avril ; le 8 avril dans les ménologes grecs. — Il est évident qu’au passage Rom., xvi, 13, Vépithète eleelum in Domino n’est pas employée dans le sens pour ainsi dire technique qu’elle a souvent, c’est-à-dire, comme synonyme de « chrétien », puisque saint Paul se propose de faire un éloge tout spécial de Rufus. Elle dénote une distinction particulière sous le rapport soit de la piété, soit des fonctions. Cf. I Pet., ii, 6 ; II Joa., 1 ; AV. Sanday et A. C. Headlam, A critical and exegelical Commentary onthe Epistle to the Romans, in-12, 4e édit., Edimbourg, 1900, p. 427. L. Fillion.

    1. RUGISSEMENT -##

RUGISSEMENT - (s’e'âgâh ; Septante : ùpùwfia ; Vulgate : rugitus), cri que font entendre le lion et d’autres animaux féroces du même genre. — 1° Sens propre. — Le rugissement du lion est formidable. « Lorsqu’il retentit dans les forêts, dans le silence de la nuit, il remplit d'épouvante tous les êtres vivants, à une lieue à la ronde. Ces accents graves, profonds, caverneux, mêlés, par intervalles, de notes plus aiguës, ont quelque chose de terrifiant, qui glace le cœur. Lorsque cette grande voix se fait entendre, les bestiaux tremblent dans les fermes et en suivent avec anxiété les diverses modulations, pour se rendre compte de la marche de l’ennemi qui s’approche. » L. Figuier, Les mammifères, Paris, 1869, p. 321. Voir Lion, t. iv, col. 269. — Aux vignes de Thamna, Samson vit venir à lui un lion rugissant. Jud., xiv, 5. Les lionceaux rugissent après leur proie en réclamant leur nourriture. Ps. civ (cm), 21. Le lion rugit après la proie qu’il convoite, sans craindre les bergers assemblés pour lui tenir tête. Is., xxxi, 4. Quand il rugit, c’est qu’il va se livrer au carnage, Am., iii, 4, et son rugissement répand l'épouvante. Am., iii, 8. L’onagre ne ruçit pas auprès de l’herbe tendre. Job, vi, 5.

2° Sens figuré. — Le rugissement du lion est pris comme terme de comparaison pour caractériser différentes autres voix. On a ainsi : 1. Le rugissement du tonnerre ou la voix de Jéhovah menaçant de sa colère, Job, xxxvii, 4 ; Jer., xxv, 30 ; Am., 1, 2 ; Joël, iv, 6 (m, 16) ; Ose., xi, 10. « Le rugissement du lion est si fort que, quand il se fait entendre par échos la nuit dans les déserts, il ressemble au bruit du tonnerre. » Buffon, Œuvres compl., Paris, s.d., 121n-8°, t. v, p. 294. La voix de l’ange est aussi comme le rugissement du lion. Apoc, x, 3. — 2. Les rugissements de la haine et de la cupidité sont poussés par les ennemis et les persécuteurs, Job, iv, 10 ; Ps. lxxiv (lxxih), 4 ; xxii (xxi), 14 ; Prov., xxviii, 15 ; Eccli., li, 4 ; Jer., ii, 38 ; ii, 15 ; Ezech., xix, 7 ; xxii, 25 ; Soph., iii, 3. Satan rugit comme un lion, quand il cherche à faire périr les âmes. I Pet., v, 8. — 3. Les rugissements viennent aussi de la douleur. Job, iii, 24 ; Ps. xxii, (xxi), 2 ; xxxii (xxxi), 3 ; xxxviii (xxxvii), 9 ; Is., lix, 11 ; Zach., xi, 3. — 4. On compare encore au lion qui rugit la majesté du roi inspirant la terreur, Prov., xx, 2, les prêtres poussant des cris devant les idoles, Bar., vi, 31, et Judas Machabée courant bravement sur les

ennemis. I Mach., iii, 4.

H. Lesêtre.
    1. RUINE##

RUINE, ensemble de matériaux qui restent, partie en place et partie à terre, après la destruction d’un édifice ou d’une ville. Par assimilation, on donne le nom de ruine à la perte de la prospérité pour les nations ou les individus.

1° Ruines matérielles (hébreu : galîm, « monceau de pierres » ; Septante : àfavio’ii.ôc, « destruction », neToiju’a, « émigration i, x<i|ia, « amas de terre » ; Vulgate : acervus arenx, tumulus ; — hôrbâh, « dévastation », Èp-rinoç, « désert », déserta, destrucla, ruinosa ; — makiêldh, 6pùfta, « plaie », ruina ; — me’i, « monceau de ruines », 7ttw » i{, « chute », xaTaXeXsiijiva,