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PERGÉ — PÉRIBOLE


indigènes, tandis qu’Attalie était une colonie grecque. A Pergé se trouvait un temple célèbre d’Artémis, la même divinité que l’Artémis d’Ephèse. Les monnaies lui donnent le titre de reine de Pergé, rivaum, en

23. — Monnaie de Pergé. — Tête laurée d’Artémis à droite. — ^. APTEMIi 1 KEPrAI. Artémis en chiton court, debout à gauche, le carquois sur l'épaule, appuyée sur un sceptre et tenant une couronne de laurier. À ses pieds une biche ; dans le champ I.

dialecte pamphylien et plus communément celui d’Artémis de Pergé. C. Lankoronski, Les villes de Pamvhylie et de Pisidie, in-f », Paris, 1890-1891, t. î, p. 17-37, 39, 49, 62. Inscription, n. 33 et 36, p. 172-173. W. Ramsay dans le Journal of hellenic StudieSj 1880, p. 147-271 ; Hill, Catalog. of Brilish Muséum, Pamphylia, in-8°, Londres, 1897, p. 129-131. Le temple d’Artémis était situé près de la ville sur une hauteur. On

24. — Plan de Pergg D’après Lankoroski, Les villes d*Patnphyit 174

y tenait chaque année une grande assemblée. Strabon, XFV, iv, 2. Il en reste quelques ruines. Le temple et son enceinte avaient droit d’asile. Arch. Epigraph. Mittheilungen aus Œsterreich, 1897, p. 67 ; C. Lankoronski, Les Villes de Pamphylie, 1. 1. p. 174, n. 39 ; Hill, Catalogue of tke Greek coins of Lycia, Pamphylia,

1897, p. 119-142. Pergé porte aujourd’hui le nom de Murtana. E. Beurlier.

    1. PÉRIBOLE##

PÉRIBOLE (hébreu : gédér, « mur ; » Septante : itsp(it<XTa ; , irEpEëoio ;  ; Vulgate : peribolus), enceinte, mur formant enceinte. — Ézéchiel, xlii, 7, 10, parle d’un mur extérieur, long de cinquante coudées et parallèle aux chambres du Temple, de manière à laisser un espace vide entre les chambres et le mur. Les Septante traduisent par îrcpfcaToç, s lieu où l’on se promène, » ce qui convient à l’espace vide et non au mur. La Vulgate emploie le mot peribolus, de irepigoio ; , qui veut toujours dire « enceinte » ou « clôture ». — Sous Simon Machabée, on grava sur des tables d’airain le récit de ce qui avait été fait pour l’indépendance et la gloire de la nation, et on plaça ces tables sur le péribole du Temple, en un lieu apparent. I Mach., xiv, 48. Il est à croire que le mot péribole ne désigne pas ici le mur même du Temple, à distance duquel étaient tenus les gentils, mais un mur d’enceinte donnant sur le parvis des gentils et ménageant le lieu apparent qui permettait à tous de lire l’inscription. — Dans le Temple d’Hérode, le parvis des gentils contenait un péribole, ou mur d’enceinte, probablement à la place du péribole machabéen. Josèphe, Bell, jud., V, v, 2, en parle en ces termes : À l’intérieur des portiques, « tout l’espace à ciel ouvert était dallé de pierres de toutes sortes. Quand on se rendait par là au second Temple, tout autour s'élevait une barrière en pierre, SpiiçoxTo ? XfOtvoc, de trois coudées de hauteur, fort élégamment construite. À intervalles égaux, se dresl saient des colonnes pour rappeler, les unes en caractères grecs, les autres en latins, la loi de pureté en vertu de laquelle il n’est permis à aucun étranger d’entrer dans l’ftyiov (le saint), car le second Temple était appelé Sytov (le saint). » Pareille défense était déjà en vigueur au temps d’Antiochus le Grand, puisque ce prince reconnaît « qu’il n’est permis à aucun étranger de pénétrer dans le péribole du Temple, interdit aux Juifs eux-mêmes quand ils n’ont pas été purifiés conformément à la loi de leurs pères. » Josèphe, Ant. jud., XII, iii, 4. L’historien juif dit ailleurs, Ant. jud., XV, xi, 5 ; Bell, jud., VI, ii, 4, que l’infraction à cette défense comportait la peine de mort, et que l’autorité romaine avait sanctionné l’application de cette loi même à des Romains. Cf. Philon, Légat, ad Caium, 31, édit. Mangey, t. ii, p. 577 ; Middoth, n, 3 ; Kelimj 1, 8. On a révoqué en doute l’assertion de Josèphe concernant la peine de mort infligée aux étrangers qui franchissaient le péribole. Mais, en 1871, la vérité de l’assertion a dû être reconnue, lorsque Clermont-Ganneau, Revue archéologique, nouv. sér., t. xxiii, 1872, p. 214-234, 290-296, pi. x, retrouva une colonne de pierre portant, en grec, l’une des inscriptions mentionnées par Josèphe. Cette inscription, actuellement à Constantinople, au musée TschniliKiôschk, et dont le musée judaïque du Louvre possède un moulage, est ainsi conçue :

M H EN À AMOTENH ÏA1TVO PEYEXQA* ENIOX T<y< YE. PI TO IEPON TPYq>AKTOY KA1 riEPIBOAOY OZ À AN AH 4>0H EAYTQl AIT102 El TAI AIA TO EÏAKOAOY ©EIN OANATON « Que nul étranger ne pénètre au dedans de la barrière qui entoure l’Upôv (les parvis réservés) et du péribole ; celui qui serait pris serait cause pour lui-même que la mort s’ensuivrait. » Cf. Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkes im Zeit. J. C, Leipzig, 1. 11, 1898, p. 271275. En conséquence de cette défense, les Juifs surveillaient avec soin les entrées du péribole. Aussi s'émurent-