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PÉRIBOLE — PERLE


ils violemment quand ils crurent que saint Paul avait fait franchir l’enceinte sacrée à un gentil, Trophime d'Éphèse. Ils entraînèrent l’Apôtre hors du Temple dont ils firent aussitôt fermer les portes. Act., xxi, 29, 30. Le péribole était appelé soreg et l’on donnait le nom de hel à l’espace compris entre cette barrière et les bâtiments du Temple lui-même. Cf. Middoth, ii, 3. Ce traité de la Mischna n’attribue à la barrière que dix palmes (0 m 67) de hauteur ; l’indication de Josèphe, Bell, jud., V, v, 2, parlant de trois coudées (1, 1, 5'7), paraît plus vraisemblable. L’espace circonscrit par le péribole s'élevait de quelques degrés au-dessus du terre-plein du parvis des gentils. Cf. Josèphe, Ant. jud., XV, xi, 5. Treize portes donnaient accès dans le hel et devant chacune se dressait l’une des colonnes mentionnées plus haut. Saint Paul semble faire allusion à ce mur de séparation, médium parietem macerise, dans son Épitre aux Éphésiens, ii, 14. Voir

Temple.

H. Lesêtre.
    1. PÉRIL##

PÉRIL (grec : -/(vovvoc ; Vulgate : periculum), risque de perdre la vie. — L’hébreu n’a pas de mot particulier pour rendre l’idée de péril. Il se sert des locutions benéfés, « pour la vie », au risque de la vie, II Reg., xviii, 13 (qéri) ; xs.m, 17 ; III Reg., ii, 23 ; Lam., v, 9 ; Prov., vii, 23, et berâ'sênû, « pour notre tête », au risque de notre tête. I Par., xii, 19. L’Ecclésiastique, xxxiv, 13, dit qu’il a été plusieurs fois en péril de mort, mais qu’il en a été tiré par son expérience, Vulgate : « par la grâce de Dieu ». Dans deux autres passages de ce livre, on peut recourir au texte hébreu pour y trouver ce qui correspond à l’idée de péril. On lit dans les Septante et la Vulgate, iii, 27 : « Qui aime le péril y périra. » Il y a dans l’hébreu : « Qui aime les richesses, tôbôt, soupirera après elles. » Plus loin, xliii, 26, les versions traduisent : « Ceux qui naviguent sur la mer en racontent le péril. » Il y a dans l’hébreu : « Ceux qui descendent sur la mer en raconteront l’extrémité, qdsàh, » diront, s’ils le peuvent, jusqu’où elle s'étend. Tobie, iv, 4, rappelle à son fils les périls que sa mère a courus pendant qu’elle le portait dans son sein. Esther, xiv, 1, 4, en péril de mort, demande à Dieu son assistance. Plusieurs fois, il est question des périls affrontés par les princes Machabées et leurs compatriotes. I Mach., xi, 23 ; xiv, 29 ; II Mach., i, 11 ; xi, 7 ; xv, 17. — Les Apôtres étaient en péril sur la barque pendant la tempête. Luc, viii, 23. Saint Paul a été en péril à toute heure. I Cor., xv, 30. Il énumère tous ceux par lesquels il a passé. II Cor., xi, 26. Dieu l’en a délivré. II Cor., i, 10. D’ailleurs aucun péril ne le détachera de l’amour du Christ. Rom.,

vm, 35.

H. Lesêtre.
    1. PERIPSËMA##

PERIPSËMA (grec : 7rspM/r]|ia), qualificatif que se donne saint Paul, I Cor., iv, 13 : « Nous sommes comme les 7teptx « flap[iaT « du monde et le nep^r^a de tous. » Le mot 7teptxa9 « p|iaTa désigne le produit d’un nettoyage complet, les balayures d’une maison, et le mot ireptywi, de roepti^ôiw, « frotter tout autour, » le résidu ou la raclure d’un objet qu’on a remis en état. L’Apôtre voudrait donc dire qu’il est traité par la plupart des hommes comme la balayure et le rebut de l’humanité. Cf. "Is., Lin, 3. Cependant les deux mots grecs sont susceptibles d’un autre sens. Le premier est un composé de xà6ap|x. « , nom donné à des misérables que l’on entretenait à Athènes aux frais de l'État, pour en faire des victimes expiatoires en cas de malheurs publics. Cf. Aristophane, Plut., 454 ; Eq., 1133 ; Dôllinger, Paganisme et Judaïsme, trad. 3. de"P., Bruxelles, 1858, t. i, p. 315. Dans l’ancienne Italique, icepixôOaptia était rendu par luslramentum, pour lustramen, « objet expiatoire. » Cf. S. Ambroise, In Ps. cxviii, vm, 7, t. xv, col. 1297. Dans les Proverbes, xxi, 18 : « Le méchant sert de rançon pour le juste, » les Septante rendent kofér, « rançon, » par Tcepraâflap|x.a. Le mot irspf^TjtJLa se prête également à un sens analogue. Dans l'édition sixtine du livre de Tobie, v, 18, on lit : « Que l’argent devienne le irepî<lï]a<x de notre enfant, » c’est-à-dire sa rançon. D’après Hesychius et Suidas, les Athéniens jetaient à la mer l’homme dont ils faisaient leur victime expiatoire en disant : « Sois notre Ttïpfyy)>.a. » Cf. Cornely, 1 Epist. ad Cor., Paris, 1890, p. 111. Dans l’idée de saint Paul, les Apôtres seraient donc comme des victimes expiatoires, rejetées par le monde et associées au Christ pour compléter ce qui manqué à ses souffrances. Col., i, 24. Leur abjection participerait ainsi à celle du Messie, dont il est dit dans Isaïe, Ein, 3, 5 :

Il était méprisé et abandonné des hommes…

Mais c'étaient vraiment nos maladies qu’il portait…

Il a été transpercé à cause de nos péchés.

Saint Paul serait à la fois « balayure et rebut » et en même temps « rançon et victime expiatoire », à l’exemple du Messie. Le second sens est rendu probable par la gradation que suit l’Apôtre : les prédicateurs de l'Évangile sont traités « comme les derniers des hommes, comme des condamnés à mort » ; après le dénuement, les coups, les malédictions, les persécutions, les calomnies, l’idée d’expiation paraît se présenter plus logiquement que celle du mépris et de

l’humiliation. I Cor., iv, 9-13.

H. Lesêtre.
    1. PERKINS Guillaume##

PERKINS Guillaume, théologien calviniste, né en 1558 à Warton dans le comté de Warwick, mort en 1602. Il étudia à l’université de Cambridge. Ministre calviniste, il acquit une grande réputation comme prédicateur. Dans ses œuvres publiées à Londres, 1616, 3 in-f", on remarque : À digest or harmonie of the old and new Testament ; Exposition of Galatians, Exposition of C hrist’s sermon on the Mount ; Commentary on Rebr. xi ; Exposition of Jude ; Exposition of Révélation J, ii, and. m. — Voir W. Orme, Bïbliotheca biblica, p. 347 ; Walch, Biblioth. theologica, t. iv,

p. 701, 758, 857.

B. Heurtebize.
    1. PERLE##

PERLE (grec : (jLapyapiTï) ; Vulgate : margarita), substance qui se forme dans l’intérieur de plusieurs espèces de coquilles marines. — 1° Un certain nombre de coquilles sont tapissées mtéiieurement par une substance calcaire argentée, sécrétée par le manteau du mollusque, comme la coquille elle-même dont la composition chimique est identique. Cette substance s’appelle nacre. Parfois, â la suite d’une blessure faite au mollusque par la piqûre d’un petit ver, par un grain de sable ou un petit corps étranger introduit et enfermé dans la coquille, il se produit une concrétion isolée de matière nacrée, sous forme ronde, oblongue ou irrégulière. C’est la perle. Elle est généralement adhérente à la coquille, mais peut aussi se sécréter à l’intérieur du manteau et des organes. D’abord très petite, elle s’accroît par couches annuelles. Ce qui fait son prix, c’est sa grande dureté, sa dimension et surtout son éclat chatoyant qui reproduit celui de la nacre. Sa coloration va du blanc azuré au blanc jaunâtre, au jaune d’or et au noir bleuâtre ; on trouve même des perles roses, bleues et lilas. Les principales coquilles perlières sont l’avicula margaritifera (fig. 25), la meleagrina margaritifera, appelée aussi printadine ou mère-perle, la pinna marina, Vunio margariti férus, mulette oumoulette perlière, etc. On trouve aussi des perles dans les huîtres et les moules ordinaires ; mais elles sont ternes et sans valeur. Les Chinois et les Indiens font produire des perles d’un certain prix à des moules et des huîtres, en introduisant dans le manteau de ces bivalves de petits corps durs qui déterminent la sécrétion nacrée.