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PERSANES (VERSIONS) DE LA BIBLE


ont voulu la faire remonter plus haut, mais il est impossible de lui donner une origine antéislamique, parce qu’elle est écrite en néo-perse et abonde en mots arabes, ce qui ne se rencontre que dans les livres écrits depuis la conversion de la Perse au mahométisme. De plus, Babel, Gen., x, 10, est traduit par « Bagdad i ; or Bagdad ne fut bâtie qu’en 763 (l’an 145 de l’Hégire). A. Kohut, Kritische Beleuchtung der persischen Pentateuch-Uebersetzung des Jacob BenJoseph Tavus unter stetiger Rûcksichtsname auf die àltesten Bibelversionen, in-8°, Leipzig et Heidelberg, 1871, de même que Lorsbach, dans le Ienær AU. Lit. Zeitung, 1816, ii, 58 ; Zunz, dans Geiger Wissenschaftliche Zeitschrift, 1839, t. iv, p. 391, et Munk, Notice sur Rabbi Saadia Gaon, Paris, 1838, p. 62-87, s’accordent à faire naître R. Jacob vers 1510. La traduction, faite sur l’hébreu, est d’une littéralité excessive : Taous évite les anthropomorphismes et emploie des euphémiswes ; il se sert du Targum d’Oiikelos et de la version arabe de Saadia, des commentaires de Kimchi et d’Aben Ezra ; dans plusieurs passages, il laisse l’hébreu sans le traduire. Gen., vii, 11 ; xii, 6, 8, etc. ; Exod., iii, 14 ; xvii, 7 ; Num. xxi, 28, etc., Deut., iii, 10, etc. Son œuvre a peu de valeur critique. « L’auteur de cette traduction, étant juif, dil Richard Simon, Hi’st. critique du vieux Testant., p. 307, a affecté partout les hébraïsmes, et c’est ce qui fait qu’elle ne peut pas être d’un grand usage, si ce n’est dans les synagogues des Juifs de Perse. »

3° Manuscrits de diverses traductions persanes de livres de l’Ancien Testament. — existe en manuscrit des traductions persanes de plusieurs livres de l’Ancien Testament. La Bibliothèque nationale de Paris en possède plusieurs. Le Catalogue des manuscrits Mfcreua : , Paris, in-4°, 186 1), signale les suivants (cf. Catalogus codicum manuscriptorum Bibliothecæ regix, in-f°, t. î, Paris, 1739, Codices hebraici, p. 4-5) : — N° 70 (ancien 34), Genèse et Exode, renfermant l’hébreu original et, après chaque verset, la version persane, de même que le n° 71 (ancien 35) qui contient le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome, Cette version persane, écrite en caractères hébreux, reproduit la paraphrase chaldaïque d’Onkelos ; elle est différente de celle qui a été imprimée dans la Polyglotte de Constanlinople et dans le t. vi de la Polyglotte de Walton. — N » 90 (ancien 38), Josué, les Juges, Ruth, Esdras etNéhémie, en caractères hébreux. Traduction très littérale sur l’hébreu. Écrit en 1601. — N » 91 (ancien 39). Livres de Samuel, des Rois et des Paralipomènes, en caractères hébreux. Écrit dans la ville de Lâr, comme le précédent, en 1601. — N° 97 (ancien 44). Isaïe, Jérémie et Ézéchiel, en caractères hébreux. Ézéchiel s’arrête au ch. x, 4. La version est faite sur le texte massorétique, d’après la paraphrase chaldaïque de Jonathan. Écrit au commencement du xvie siècle. — N° 100 (ancien 25). Jérémie, en caractères hébreux. La version est très différente de celle du n° 97 ; elle a été faite sur la paraphrase chaldaïque. — N « 101 (ancien 47). Lamentations et les douze petits prophètes, en caractères hébreux. Traduction faite sur le texte hébreu, mais avec de nombreux contre-sens. — N » - 116 (ancien 43). Proverbes, Cantique des Can-, tiques, Ruth, Ecclésiaste, Esther, texte hébreu ponctué accompagné verset par verset de la traduction persane, faite sur l’hébreu et écrite en caractères hébreux. — N° 117 (ancien 113). Proverbes, Ecclésiaste et Cantique avec traduction persane, suivant verset par verset, l’hébreu qui est ponctué. Elle est écrite en caractères hébreux. En général, elle s’accorde avec celle du n° 116, mais avec beaucoup de variantes. C’est le manuscrit dont s’est occupé Hassler, dans les Theologische Studien und Kritihen, 1829, p. 469-480. — N° 118 (ancien 40). Job et les Lamentations, texte hébreu ponctué avec traduction persane, verset par

verset, en caractères hébreux. — N » 180 (ancien 42). Job, du même traducteur, mais avec de nombreuses variantes. Hébreu et persan comme au n° 118. — N° 132 (ancien 41). Job (incomplet). La traduction est presque toujours d’accord avec la précédente. — N° 121 (ancien 224), Esther, texte hébreu ponctué, suivi verset par verset de la traduction persane, en caractères hébreux. En tête du manuscrit se trouve un calendrier liturgique qui finit à l’année 1523. — N° 128 (ancien 45). Daniel, avec une histoire apocryphe de ce prophète (cette histoire a été publiée en caractères hébreux avec une traduction allemande par Zotenberg, dans Ad. Merx, Archiv fur wissénschaftliche Erforschung des Alten Testamentes, 1869, t. i, p. 385-427. — N° 129 (ancien 46). Daniel. Cette version s’accorde avec celle dun°128. — N° 130 (ancien 236). Livres deutérocanoniques, en caractères hébreux. La traduction de Tobie est faite d’après le texte hébreu publié pour la première fois à Constantinople en 1516 et reproduit dans le t. îv de la Polyglotte de Londres. Judith est traduit d’après le texte hébreu publié à Venise vers 1650, Bel et le dragon, d’après l’hébreu contenu dans le même volume où se trouve l’hébreu de Judith.

Parmi les manuscrits persans, écrits en persan, la Bibliothèque nationale, Catalogue des manuscrits persans de la Bibliothèque nationale de Paris, in-8°, 1905, possède les traductions suivantes de livres de l’Ancien Testament : N° 1. Une traduction persane des Psaumes, d’origine juive, copiée en 1316 sur un manuscrit judéo-persan du Làr, avec les variantes de deux autres manuscrits. — N° 2. Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Esther, Ruth. Écrit à Agra en 1604 d’après un manuscrit judéo-persan. — N° 3. Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Esther (non achevé). La traduction est la même que la précédente, avec quelques variantes. — N° 4. Isaïe, Jérémie, Lamentations (deux versions), Baruch. Copié en 1606 à Hamadan d’après un manuscrit judéo-persan. — N° 5. Judith, traduit sur la Vulgate, par le P. Gabriel, capucin (commencement du xvii » siècle).

La Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg possède aussi plusieurs versions persanes qui faisaient partie de la collection du karaïte Abraham Firkowitz et de la société d’Odessa. Cf. A. Harkavy et H. L. Strack, Catalog der hebraïschen Bibel-Handschriften in St-Petersburg, in-8°, Saint-Pétersbourg et Leipzig, 1875. — N » 139. Petits prophètes, contenant Michée, i, 13, jusqu'à Malachie, iii, 2. — N° 140. Haphtaroth, en hébreu ponctué, avec la traduction persane ; la version persane est écrite en caractères arabes.— N° 141. Pentateuque hébreu et persan. L’hébreu est ponctué, mais d’une. façon particulière. La version est écrite en petits caractères et suit l’original verset par verset, mais elle est très différente de la version de R. Jacob Taous. — N » 142. Fragments de Job.

Walton, dans les Prolégomènes de sa Polyglotte, xvi, 9, p. 694. mentionne deux Psautiers manuscrits traduits sur la Vulgate.

La bibliothèque du British Muséum à Londres possède (voir Margoliouth, Catalogue of the Hebrew and Samaritan tnanuscripts in the British Muséum, in-4°, Londres, part. i, 1899) : N° 159, version persane des Psaumes par Baba ben Nurial, faite à Ispahan vers 1740, par ordre de Nadir Chah. Cette traduction est précédée du texte hébreu du Pentateuque et suivie de divers poèmes en caractères persans rabbiniques. — N° 160, même version persane des Psaumes. Caractères rabbiniques persans du xvin 9 ou xixe siècle.

La Bibliothèque bodléienne d’Oxford possède trois exemplaires (N » s 1827-1829) de la traduction persane des Psaumes faite par un religieux portugais, le P. Juan, 1610 ; deux exemplaires (un incomplet) d’une autre traduction différente des Psaumes (N » s 1830-1831) ;