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PERSANES (VERSIONS) DE LA BIBLE —. PERSE


une traduction de Judith, d’après la "Vulgate (N° 1833).

4° Traductions persanes des Évangiles. — 1. Imprimées. — Xes chrétiens des provinces occidentales de la Perse, se rattachant à l’Eglise syriaque, se servirent d’abord de la Peschito. Aussi une des premières traductions des Évangiles qui fut faite en persan dérive-t-elle de la Peschito. Elle a été publiée dans la Polyglotte de Walton, d’après un manuscrit appartenant à Pococke et écrit en 1341, avec une traduction latine de Sam. Clericus et de Thom. Grovius. La traduction latine a été réimprimée par Bode, in-4°, Helmstadt, 1751, avec une préface historique et littéraire. Une seconde traduction des Evangiles, faite sur le texte grec, fut publiée d’après deux manuscrits, l’un de Cambridge, l’autre d’Oxford ; avec les variantes du manuscrit de Pococke traduit d’après la Peschito, p"ar un professeur arabe de Cambridge, Abraham Wheloc, et parPierson. Quatuor Evangeliorum versio persica, in-f°, Londres, 1652-1657. Elle est accompagnée d’une traduction latine. — Nadir Schah fit faire en 1740, par les jésuites ûuhan et Desvignes, une nouvelle traduction persane des quatre Évangiles, qui a été publiée par Dorn à Saint-Pétersbourg en 1848. Voir Dorn, dans Hall. Allg. Literaiurzeitung, 1848, t. ii, p. 464. — Colebrooke a fait imprimer à Calcutta en 1804 une version des Évangiles. De même L. Sebastiani à Sérampore en 1812. H. Martyn a éditée Londres en 1821 The New Testament, translated from the (jcreek into Persian. — La société biblique a publié depuis diverses traductions persanes complètes ou partielles des Écritures.

2. Manuscrites. — Le fonds persan de la Bibliothèque nationale de Paris contient les manuscrits suivants : N° 6. LesquatreÉvangiles. Traduction anonyme, copiée en 1756. — N° 7. Traduction des quatre Évangiles, dont il est parlé plus haut, faites par des missionnaires, et des docteurs arméniens sur la Vulgate par l’ordre qu’en donna le roi de Perse Nadir Schah, en 1736. Copie de l’original, faite par les soins de P. Lagarde († 1750). — N° 8. Autre traduction des Évangiles ; faite sur le grec, écrite pour le roi Louis XIII en 1616, par un missionnaire franfais. — N° 9. Même traduction avec quelques légères divergences. Écrite en 1631. — N° 10. Évangile de saint Matthieu. Copié sur un très ancien manuscrit du Vatican. Cette version se rapproche beaucoup de celle qui est contenue dans le n° 9. - N° W. Autre copie (incomplète) de l'Évangile de saint Matthieu, faite sur le manuscrit précédent. — N" 13. Évangéliaire pour le commun du temps. Copié en 1374.

La Bibliothèque bodléienne possède le Nouveau Testament traduit par le R. H. Martin, deux exemplaires (N » s 1833-1834) et plusieurs traductions plus ou moins complètes des Évangiles (N os 1835-1840). Voir Sachau et Ethè, Catalogue of the Persian manuscripts in the Bodleian Library, in-4°, Oxford, 1889, col. 1050-1056.

La Bibliothèque de Berlin possède le manuscrit d’une traduction persane de l'Évangile de saint Matthieu (N° 1096) qui est pour le fond la même que celle qui a été publiée à Londres par Whelock, in-f », 1657. Le N" 1097 contient entre autres choses la traduction des douze premiers chapitres de saint Matthieu, faite en 1799. Voir W. Pertsch, Verzeichniss der persischen Handschrifien, t. iv des Handschriften Verzeichnisse der k. Bibliothek zu Berlin, in-4°, Berlin, 1888, p. 1043-1045.

Voir Rosenmûller, De versione Pentateuchi persica comment., in-4°, Leipzig, 1813 ; J. Fûrst, Bibliotheca judaica, t. iii, p. 453 ; J. M c Clintock et J. Strong, Cyclopxdia of Biblical Literature, t. vii, New-York, 1889, p. 984 ; The Bible of every Land, in-4°, Londres, 1860, p. 64-71. F. Vigouroux.

    1. PERSE##

PERSE (hébreu ; Paras ; Septante : Ilepat ;  ; Vulgate : Persis), contrée d’Asie. Le nom de la Perse est,

dans les inscriptions cunéiformes, Pârça, en perse, Pars et Fdrs, en arabe, Fâris.

I. Géographie. — La Perse proprement dite (fig. 26) occupait primitivement la partie la plus méridionale de la grande chaîne de montagnes qui s'étend de la mer Noire au golfe Persique tout le long de la rive gauche du Tigre. Le pays était borné au sud et au sud-ouest par le golfe Persique, au nord-ouest et au nord par la Susiane et la Médie, à l’est par de grands déserts. La région qui avoisine la mer se compose de bancs d’argile et de sable parallèles au rivage ; elle a été modifiée sur plusieurs points par le travail des alluvions. Le sol est tantôt marécageux, tantôt rocheux et mal arrosé, partout malsain, et stérile. Cf. Pline, H. N., xii, 20. Au delà, plusieurs chaînes de hauteurs s'élèvent graduellement l’une derrière l’autre, dans toute la longueur du pays, pour atteindre le plateau. Cette région moyenne est ordinairement boisée et fertile en céréales, sauf dans plusieurs cantons du nord et de l’est. Cf. Strabon, xv, 727. Quelques rivières seulement, l’Oroatis, l’Araxès, le Bagradas, parviennent à traverser les hauteurs et les sables et à se jeter dans le golfe. D’autres n’ont pas d'écoulement ; leurs eaux forment au fond des vallées des lacs dont le niveau varie avec les saisons. La partie montagneuse se découpe en pics aigus, couverts de neige, séparés par des ravins aux parois presque verticales, au fond desquels se précipitent de furieux torrents. Le sommet le plus élevé, le

Kouh-i-Dina, au nord, atteint 5200™ ; au sud, le Djebel Boukoun monte jusqu'à 3230° 1.

Sur le haut plateau, le climat se ressent de la sécheresse du sol et de l’absence de rivières. La pureté de l’atmosphère est telle qu’on peut distinguer à l'œil nu les satellittes de Jupiter ; la planète elle-même y jette de si vifs rayons qu’elle porte une ombre très nette sur une surface claire. On s’explique ainsi le goût des anciens mages pour l’observation des astres et le culte qu’ils rendaient à certains d’entre eux. Voir Mage, t. iv, col. 544. Par contre, comme cette pureté de l’atmosphère n’oppose aucun obstacle aux rayons salaires et au rayonnement nocturne, on peut passer, en moins de quelques heures, de 7 à 62 degrés centigrades. En hiver, avec des tourbillons de neige, la température peut descendre à — 30°.

La race était endurcie à la fatigue par la vie dans la montagne. Élancés et robustes, la tête fine sous leur épaisse chevelure et leur barbe bouclée (fig. 27), les Perses étaient intelligents et passionnés pour la guerre. Plusieurs tribus se partageaient le pays : les Pasagardes, les Maraphiens et les Maspiens, qui exerçaient la prépondérance, les Panthialéens, les Dérousiéens et les Carmanes, qui menaient la vie sédentaire, les Dæns, les Mardes, les Dropiques et les Sagartiens, qui préféraient l'état nomade. De gros villages avaient été bâtis sur le bord de la mer, Armouza, Sisidôna, Apostana, Gogana et Taôkê, ce dernier possédant un palais royal. Cf. Hérodote, i, 125 ; Néarque, dans Arrien, Hist. indic, xxxvii, 5, 7, 8 ; xxxix, 3 ; Strabon, XV, iii, 3. À l’intérieur s'élevaient les villes de Carmana, au nord-est, cf. Ptolémée, vi, 8, de Gaboe, au nord, avec un palais, cf. Plotémêe, vi, 4 ; Strabon, XV, iii, 3, de Persépolis et de Pasagardes, au centre du pays. Cf. E. Reclus, Géographie universelle, t. ix, p. 168-187 ; Maspero, Histoire ancienne, t. iii, p. 456-459.

II. Histoire. — Les Perses ne sont pas nommés dans la table ethnographique, mais ils étaient, comme les Mèdes, japhétites et de race iranienne. Gen., x, 2. Primitivement confinés dans leurs vallées ardues, ils avaient dû s'étendre au nord-ouest aux dépens de l'Élam, au moment où ce pays avait été affaibli par la puissance assyrienne. Voir Élam, t. ii, col. 1638. Ils élisaient leurs rois dans la famille d’un de leurs chefs primitifs, Akhâmanisch, l’Akhéménès des Grecs, dont